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03.06.2005 à 10h48 par

PlayStation 3 vs Xbox 360 : 1 – 0 ?

On l'a dit et répété, Microsoft s'est un peu fait manger à sa conférence de l'E3, par un Sony égal à lui même. Problème, cela a des répercutions sur toute la presse grand public. Et Microsoft s'est littéralement fait manger sur ce point.

On le sait tous, Sony est expert en communication, et Microsoft

ne l’est toujours pas. Cela s’est largement ressenti pendant l’E3, et à ce jour

Sony s’est payé la Xbox 360 «sans vaseline» dans les médias. Pourquoi ? Tout

simplement parce qu’avec un graphique de Téra flops montrant que la Xbox 360

était «deux fois moins performante» (sur ce point précis), et quelques vidéos

pas du tout ingame, Sony a convaincu la plupart de la «large» surpériorité

technique de sa console.

Et c’est bien le terme large qui pose problème. Depuis une

quinzaine de jours, on voit fleurir nombre d’articles ou reportages qui

insistent sur le fait que la PlayStation 3 est «deux fois plus puissante que la

Xbox 360″. On l’a vu ou entendu chez TF1, 20 minutes ou MCM, mais le mouvement

est quasi général. On a même pu lire dans l’article de 20 Minutes une

confirmation par un «spécialiste» du milieu, Sébastien Pissavy (rédacteur en

chef de Jeux Vidéo.com), que «les démos présentées à l’E3 nous ont vraiment

bluffés. Côté technique, la PS3 est largement au-dessus de la Xbox 360″. Nous

avons contacté Sébastien Pissavy, il nous a répondu mais n’a pas souhaité que sa

réponse soit publiée. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est qu’il n’a aucune

information supplémentaire que vous et moi…

Quand même, il serait de bon ton de tempérer un peu tout ça. La

PlayStation 3 sera plus puissante que la Xbox 360, c’est un fait, et c’est

normal étant donné que Sony mise énormément là dessus et sortira sa console 6

mois à un an plus tard que Microsoft. Le souci, c’est qu’à l’heure actuelle il

est totalement impossible de dire si cette différence sera «large» ou «deux fois

plus importante». On ne mesure certainement pas la puissance d’une console à ses

seuls calculs en virgule flottante, et si le hardware de la PS3 est très

prometteur, il n’en reste pas moins qu’il est impossible de faire de vrais

benchmarks tant que personne n’a les deux supports finalisés. Car pour le

moment, personne ne les a, et pour cause, aucun n’est encore terminé.

Mais voilà, Sony a largement réussi son coup, et Microsoft

s’est littéralement fait manger vis à vis du grand public. On reconnaît là

parfaitement la stratégie alors mise en oeuvre par Sony pour enfoncer la

Dreamcast (qui a très bien fonctionné), et très franchement il est étonnant que

Microsoft se soit laissé faire à ce point. Car ne nous y trompons pas. Si nous,

joueurs, jugeons une console par ses jeux, le grand public lui retiendra surtout

à la sortie de la Xbox 360 que très bientôt une console deux fois plus puissante

sortira, fabriquée en plus par l’actuel leader du marché et donc forcément

performante. Non seulement la PlayStation est déjà extrêmement populaire, mais

en plus la marque rend crédible le message de la surpuissance aux yeux de pas

mal de monde.

Donc, que reste-t-il à Microsoft ? Pour le

moment il lui reste l’avantage

de ne pas être aussi nul que

Sega en lancement de console (enfin je dis ça, en Europe c’était

la catastrophe sur la première Xbox). Notons tout de même que la Xbox 360 a

un fort pouvoir de séduction (bien plus que la Xbox), et que le fait d’avoir su

conquérir un bon noyau de gamers avec la première Xbox lui offre l’avantage de

pouvoir tabler sur un lancement réussi si le line up suit. Il s’agit là d’une

différence majeure entre la 360 et la Dreamcast, puisque Sega à l’époque n’avait

pas su capitaliser sur sa Saturn, et repartait de zéro. Aujourd’hui Microsoft

est devenu très menaçant pour Sony, et la Xbox a convaincu suffisamment de monde

pour que sa suivante soit attendue avec intérêt et impatience.
De plus,

il est plus que probable que la différence graphique entre les deux consoles

soit loin d’être aussi grande qu’annoncée, et que la simplicité de développement

sur Xbox 360 offrira rapidement de bons et beauxjeux à la 360, ce qui est

l’essentiel.
Enfin et surtout, il lui reste une offre de services vraiment

excellente, notamment avec une personnalisation de sa console et de son Xbox

Live qui devrait faire fureur en plus d’être largement plus au point que le

système de Sony. Microsoft a pris beaucoup d’avance sur ce secteur, et il est

clair que cela devrait payer. Problème: il reste à voir s’il s’agit

vraiment d’un facteur clé de succès aussi important qu’on le croit à Redmond,

point sur lequel on serait bien naïf d’avoir quelconque certitude.

Bref, Microsoft voulait l’avantage de jouer le premier ses

billes. Sony lui a répondu, et plutôt bien. Après une annonce fracassante de la

PlayStation 3, le géant japonais semble avoir réussi à réduire cet avantage à

une fine peau de chagrin, en créant une nouvelle fois le hype autour de sa

future console. Bien évidemment, en tant que joueurs si Sony parvient réellement

à nous faire jouer à des jeux du niveau de Killzone 2, on en sera les premiers

ravis. Personne ici n’a d’action dans la Xbox, et c’est bien le plaisir de jeu

qui comptera au final. Néanmoins on ne peut que regretter que la stratégie mise

en oeuvre avec la PlayStation 2 fonctionne encore, car elle n’a rien de positif

pour notre industrie en focalisant la lutte sur du hype plus que sur du vrai

contenu. Et surtout, «chat échaudé craint l’eau froide», et nous ne pouvons que

rester méfiants à l’égard des nombreuses annonces de Sony après

lamythomanie qui régnait autourde la PlayStation 2 à son lancement.

Mais la bataille se fait aussi largement au niveau du grand public, et sur ce

point Sony est resté l’expert que l’on connaît.

A ce stade, il est donc clair que Sony a

pris l’ascendant sur le premier round.

PlayStation 3 vs Xbox 360 : 1 – 0.
On attend le deuxième

avec impatience, car le match est très loin d’être terminé.

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