03.05.2010 à 19h43 par |Source : Rédaction

Megaman 10

Depuis sa première apparition sur NES en 1987, la série Megaman a fait un bon bout de chemin. Le précédent épisode de la franchise avait surpris tout le monde avec un retour total aux sources (graphismes compris), et avait laissé à ceux y ayant joué le souvenir d’une difficulté abominable. Malgré tout, le succès semble avoir été présent vu que Capcom récidive avec ce Megaman 10 développé lui aussi par Inti Creates. Surfant toujours sur la vague du Neo-Retro gaming, cet opus arrivera-il à s’imposer ?

Je suis malade… complètement malade

Toujours aussi soucieux de trouver un prétexte foireux pour faire intervenir notre héros en costume bleu, Capcom surprend tout de même son monde en le faisant s’allier avec son ennemi de toujours : le docteur Willy. Et pour cause : une maladie robotique semble émerger et toucher toutes les créations du docteur Willy les rendant incontrôlables. Notre héros devra donc aller les combattre pendant que le docteur s’essaye à préparer un remède. Pourtant, malgré ce scénario relativement original, la structure du jeu ne change pas d’un iota. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette série de jeux de plate-formes, il s’agit – avant d’atteindre la forteresse finale – de faire les 8 niveaux de base dans l’ordre de notre choix, sachant qu’à la fin de chaque niveau, notre héros assimilera l’attaque spéciale du boss et pourra s’en servir dans les niveaux suivants. Evidemment les ennemis (boss inclus) sont plus ou moins sensibles aux différentes armes, et il vous incombera donc la tâche de trouver l’ordre idéal d’enchaînement des niveaux pour en baver le moins possible.



Baver. Tel est bien ce qui vous attend dans ce jeu. Imaginez donc le jeu le plus dur auquel vous ayez pu jouer, multipliez cela par dix, et vous vous rapprocherez du défi qui vous attend dans Megaman. Bien sûr, l’apprentissage des niveaux, des patterns d’attaque des ennemis et de leurs points faibles fera que vous progresserez énormément, mais ayez à l’esprit que même ainsi la difficulté reste d’un autre âge. Heureusement, contrairement à Megaman 9, les développeurs ont compris que cette difficulté pouvait être rebutante pour certains et ont donc décidé d’inclure un mode Easy qui vous simplifiera largement la vie. Si voir la fin du jeu et gagner des succès seront enfin accessibles, il faut tout de tout même relativiser. Le jeu ne sera pas une promenade de santé pour autant, et reste toute proportion gardée assez ardu.

Autre gros changement de ce dixième épisode, la présence d’entrée de jeu de Protoman en personnage jouable, alors qu’il était disponible en DLC dans Megaman 9. Protoman apporte quelques modifications dans le gameplay et permettent d’appréhender le jeu un peu différemment. Toutefois, si à première vue, Protoman semble meilleur grâce à des mouvements supplémentaires (charge du rayon, glissade) et à sa possibilité d’arrêter certains tirs grâce à son bouclier, il s’avère à l’usage plus délicat de jouer avec lui à cause de gros contrecoups. En effet, il est bien moins résistant aux tirs, son canon ne peut tirer que deux tirs à la fois au lieu de trois, et les objets qu’il peut acheter dans le magasin (accessible entre chaque niveau) sont moins nombreux et plus chers.

Mini Héros, Mega Man

Outre sa difficulté, Megaman 10 est un jeu atypique pour une toute autre raison. Il est le porte-drapeau d’un nouveau mouvement de Neo-Retrogaming. En effet, si la plupart des jeux surfant sur la vague retrogaming sont des remakes ou des refontes Haute Définition des jeux d’origines (faire du neuf avec du vieux), Megaman 10 prend le concept à l’envers. Il fait du vieux avec du neuf. Concrètement, cela signifie que tous les niveaux sont nouveaux, mais que la réalisation entière est faite « comme au bon vieux temps ». Il en résulte des graphismes dans le plus pur style 8bits qui à coups sûrs choqueront plus d’un nouveau joueur. Pourtant cet aspect vintage joue clairement en faveur du titre qui non seulement profite de la fibre nostalgique des anciens, mais donne en plus un cachet très particulier au jeu. La musique elle aussi joue la carte du rétro, avec des sonorités très « midi ». Bien sûr les connaisseurs verront bien que les instruments ne sont pas ceux d’époque, mais tout de même le résultat est intéressant. Dommage dès lors que les compositions n’aient pas le génie des premiers opus de la saga. Certains niveaux sont tout de même parfaitement réussis avec une musique qui vous trottera dans la tête durant toute votre partie.



Coté level-design, là encore, c’est du Megaman pur souche. Des pièges très vicieux, des sauts millimétrés, et des ennemis coriaces. Les décors sont variés, même si certains d’entre eux sont ultra classiques pour la série. Vous traverserez donc le niveau de l’eau de Pumpman, le désert de Commandoman, la chaleureuse usine de Solarman, les étendues glacées de Chillman, les puces électroniques de Sheepman (oui, il a un nom ridicule), le terrain de baseball de Strikeman, l’autoroute de Nitroman, la forteresse de Blademan, et bien entendu l’inévitable forteresse finale coupée en 4 niveaux. Quoi qu’il en soit, les niveaux sont toujours parfaitement adaptés au gameplay résolument efficace du jeu. Megaman 10 a beau être un jeu rétro, le plaisir qu’on prend en y jouant est bien d’actualité lui.

Si le challenge de finir le jeu n’était pas suffisant pour les plus valeureux d’entre-vous, le jeu propose toute une flopée de mini défis, loin d’être évidents. Le jeu jouit donc d’une durée de vie plus que confortable, d’autant plus que certains succès demanderont un investissement assez important (terminer le jeu sans se faire toucher par exemple). Notons toutefois que Capcom a déjà prévu des DLC. Ne soyez donc pas surpris de voir une ligne pleine de points d’interrogation dans votre menu. Elle ne se débloquera que plus tard quand vous aurez mis la main à la poche.



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