02.08.2010 à 12h35 par |Source : Rédaction

Limbo

Voilà deux années que Microsoft donne rendez-vous aux joueurs durant le Summer of Arcade, leur apportant à chaque fois une fournée de hits comblant avec brio la période creuse estivale. Nous voilà donc arrivés à cette troisième édition, et Limbo, un mélange de plate-forme et de réflexion développé par le jeune studio danois Playdead aura donc la lourde charge d’ouvrir les festivités et de porter fièrement l’étendard du Summer of Arcade cuvée 2010. Saura-t-il lever ce drapeau assez haut ?



Bienvenue dans les Limbes

Limbo est un jeu atypique. Prenant à contre-pied toute la tendance actuelle, il plonge directement le joueur dans le vif du sujet. A peine la partie débutée, le joueur se retrouve dans un endroit inconnu. Teinté uniquement de différents niveaux de gris rappelant les vieux films en noir et blanc, l’endroit ressemble à s’y méprendre à une forêt. Aucun autre indicateur n’apparaît à l’écran. Limbo se voulant le plus immersif possible. Un petit garçon (vous) se réveille péniblement. Il n’en sait probablement pas plus que vous sur ce qu’il fait ici. Explorant les alentours, il devra se rendre à l’évidence, le lieu est plutôt hostile. Nombre de pièges sont parsemés ici et là, et il devra rapidement faire face à la population locale qui apparemment ne lui veut pas que du bien.Seulement, le garçon n’est pas un surhomme.

C’est donc à la force de son intellect qu’il devra survivre. Minimaliste dans sa prise en main, Limbo n’utilise qu’une touche pour sauter, et une autre pour agir sur son environnement. Pourtant, chaque situation demandera au joueur de réfléchir sur la manière de franchir les obstacles qui se dresseront immanquablement sur sa route. Toujours logiques, les énigmes ne sont jamais insurmontables. Elles se basent énormément sur un moteur physique de grande qualité, aux réactions plutôt réalistes, si tant est qu’inverser la gravité puisse être considéré comme réaliste.



Prenant la peine de récompenser le joueur par de somptueux paysages monochromes, le jeu sait se baser sur le rythme de manière à toujours captiver le joueur sans le lasser. Les phases d’énigmes pures et dures sont ainsi entrecoupées par des séquences de plateformes plus traditionnelles, et d’autres purement contemplatives. Cette mesure du rythme est aussi assurée par l’ambiance sonore, généralement très calme, mais sachant prendre de l’importance dans les moments clefs. Cela apporte une certaine tension, immergeant encore plus le joueur dans l’univers surréaliste du titre. L’autre avantage est que la douceur sonore de l’ensemble ne servira jamais la frustration du joueur lors des multiples morts, et procure un aspect zen à l’œuvre.


Limbo délave les couleurs

Pourtant, des morts, vous en verrez beaucoup, en jouant à Limbo. L’apprentissage par l’échec est une des clefs de la réussite de ce jeu. Les problèmes ne viendront jamais d’une difficulté à produire les actions, mais toujours soit d’un manque de logique, soit d’un piège inconnu. Se prendre un nouveau piège est un acte courant qui, en plus de provoquer de petites animations délicieusement macabres, permettra surtout de mettre en avant le danger qui vous guette, et vous incitera à trouver la combine pour l’éviter. Cette démarche intellectuelle est le moteur de votre progression, et outre l’apport d’une satisfaction lorsque la solution est trouvée, permet surtout de plus impliquer le joueur dans la problématique. Le jeu évite de plus l’écueil de la frustration en dosant parfaitement la difficulté des énigmes. Toutes autant qu’elles sont, elles demanderont un instant de réflexion, puis quelques essais pratiques, mais jamais elles ne vous bloqueront véritablement.



A ce stade, il semblerait que Limbo soit un jeu parfait. Pourtant, il est bien touché par un mal qui l’empêche d’atteindre ce statut. Le jeu est tellement prenant que l’aventure se dévore d’une traite et que le tout semble bien trop court. Pourtant, 5 heures sont nécessaires en moyenne pour terminer cette aventure, ce qui au final n’est pas bien plus court que beaucoup de jeux vendus à prix fort dans le commerce. Mais quand le générique de fin débarque, on ne peut s’empêcher de rester sur sa faim. C’est d’ailleurs probablement ici la preuve que l’aventure est tellement de qualité qu’on en redemande. Pour un premier jeu, Playdead place déjà la barre très haute.

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