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24.09.2018 à 23h00 par - Rédacteur |Source : La Rédaction

L’Avant-Test > Valkyria Chronicles : Qui es-tu ?

Le profil des Valkyries

Cette année marque, si l’on excepte le spin-off A-RPG Valkyria Revolution apparu en 2017, l’entrée de la série Valkyria Chronicles sur une console estampillée Xbox, pour la première fois en dix années d’histoire. A l’inverse de Revolution le mal nommé, Valkyria Chronicles 4 porte avec lui le renouveau d’une saga qui s’est illustrée d’abord sur PS3, avant de tomber par deux fois dans une discrétion toujours plus relative sur PSP. Titre autant chéri par une poignée de joueurs que largement ignoré par les autres lors de sa sortie initiale fin 2008, Valkyria Chronicles est un jeu à part, porteur d’un concept finalement assez peu connu et qui mérite que l’on revienne dessus, ici, chez Xbox-Mag. Avant de vous laisser, peut-être, vous abandonner aux grandes qualités du quatrième épisode.

Sorti en 2008 au Japon puis en 2009 dans le reste du monde, Valkyria Chronicles a peiné à trouver son public. En dépit d’un Métascore plus qu’honorable de 8.6 et des critiques françaises par ailleurs très favorables (ici, par exemple), ce titre développé par SEGA Wow a connu deux suites sur PSP, en 2010 puis en 2011, faisant craindre à ses fans une chute vertigineuse dans le gouffre de l’oubli. Il faut rappeler que Valkyria Chronicles 3, non plus développé par SEGA mais par Media Vision (à qui l’on doit le spin-off Revolution), n’a jamais quitté les terres du Japon. L’addition du changement de développeur, du support à la peine hors du Japon et d’un troisième titre qui n’a pas quitté le pays avait donc de quoi faire des inquiets. C’était jusqu’à ce qu’à la surprise générale, SEGA ne décide de porter Valkyria Chronicles premier du nom sur PC en 2014, puis de proposer un Remaster sur Playstation 4 deux ans plus tard. Et comme pour d’autres titres avant lui qui ont obtenu leur statut de jeu culte à la force du temps et de l’acharnement de ses irréductibles (on ne peut s’empêcher un petit parallèle avec NieR), Valkyria Chronicles a connu une belle renaissance commerciale.

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L’excellence de Valkyria Chronicles, c’est l’addition de plusieurs choses de l’ordre du fond comme de la forme. Mais avant tout, c’est probablement à cette époque le plus beau sursaut d’orgueil d’un SEGA que l’on avait certainement enterré trop vite. Il est vrai que la firme au hérisson bleu avait alors connu pas mal d’écueils, surtout du côté de sa mascotte (l’horreur Sonic 2006). Mais avec Valkyria Chronicles, elle créé l’addition parfaite entre plusieurs de ses talents représentatifs de son savoir-faire. On retrouve une équipe de développement composée de nombreuses personnes ayant travaillé sur la série des Sakura Wars, saga ô combien ancrée dans l’univers tactical made in SEGA. Le titre est produit par Ryutaro Nonaka et dirigé par Shuntaro Tanaka : si le premier n’est connu essentiellement que pour Nightshade (PS2) à l’époque, le second n’est autre que l’un des concepteurs de Skies of Arcadia, le RPG phare de la Dreamcast. Ensemble, tout ce beau monde compose développe au cœur de SEGA Wow, division née de la fusion entre les studios AM-1 et Overworks. Pour faire court, on retrouve dans l’historique de ces deux divisions des jeux tels que Streets of Rage, Phantasy Star, Alex Kid, SEGA GT et bien d’autre titres qui ont forgé l’identité de SEGA.

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Dès lors, comment douter que de cette équipe puisse naitre le jeu certainement le plus « habité » par l’esprit SEGA au moment de sa sortie ? Jeu de stratégie pas comme les autres, Valkyria Chronicles tire ses qualités de l’expérience de ses développeurs et d’une bonne dose d’originalité. Reprenant les bases du Tactical-RPG avec ses classes, son système de progression par XP et surtout son combat au tour par tour, Valkyria Chronicles intègre tout cela dans un système à l’exécution autrement plus dynamique qu’à l’accoutumé. Lorsque l’on passe de la sélection de l’unité via la carte à la phase d’action, on n’évolue pas case par case ou de toute autre manière statique ; non, on contrôle librement son unité (dans la limite posée par la barre d’action), comme dans un TPS. En ajoutant tout bêtement à cela le fait de contrôler la visée du personnage au moment d’enclencher l’attaque, la formule Valkyria Chronicles fait mouche par son originalité, son dynamisme, le tout dans le respect des règles du RPG tactique avec une bonne dose de challenge.

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Basés dans une Europe fictive théâtre de la guerre entre deux grandes puissances à partir de 1935 (vous comprenez le parallèle), les trois épisodes canoniques de Valkyria Chronicles ainsi que sa suite maintenant sur Xbox One suivent l’évolution de l’affrontement année après année. Quand il pèche un peu par niaiserie ou par quelques poncifs, Valkyria Chronicles se rattrape par son style graphique. Le CANVAS engine offre ainsi un rendu superbe, mêlant cel-shading et aspect crayonné, pour donner à Valkyria Chronicles une identité forte et reconnaissable entre mille. Le contraste entre la beauté des environnements et l’horreur du conflit est plus saisissant ici qu’ailleurs. Cela étant, ne vous attendez pas à en profiter par de l’exploration et ne faites pas avec Valkyria Chronicles 4 l’erreur de beaucoup avec le premier épisode : il ne s’agit aucunement d’un RPG (même si l’on retrouve le même type de narration et de progression des troupes), mais bel et bien un jeu stratégique. Et dans ce domaine, il se défend avec brio.

Voilà en somme ce qu’est la saga Valkyria Chronicles : l’alliance forte entre un style graphique de haut vol, un gameplay original, une vision dynamique du jeu de stratégie. Le tout forme quelque chose qui n’a finalement que peu d’équivalents hier comme aujourd’hui. Si vous avez été un peu échaudé par la piètre performance de Valkyria Revolution (voir notre test), vous comprenez que la saga canonique repose sur bien d’autres choses et n’a finalement que très peu de choses en commun avec ce spin-off. Egalement, si tenter l’expérience du tactical vous dit, peut-être que Valkyria Chronicles 4 est la bonne option ? Réponse avec le test sur Xbox-Mag.

Pour l’anecdote, sachez que Valkyria Chronicles a également été adapté en manga ainsi qu’en animé. Alors pour conclure, on vous laisse découvrir l’introduction de ce dernier format.

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