22.10.2008 à 11h27 par |Source : Rédaction

Mega Man 9

C’est un pari audacieux et franchement risqué que s’est lancé Capcom cette année. Surfant sur la vague des rééditions d’anciens jeux, l’éditeur japonais propose une alternative pour le moins originale aux vieux joueurs que nous sommes : une véritable suite à la série des Mega Man, réalisée avec les contraintes techniques de l’époque des premiers épisodes. En bref, un jeu NES programmé en 2008, quoi. Alors pari gagné ?

Du neuf avec du vieux ?

Quand on lance Mega Man 9 pour la première fois, les premières images qui se présentent à nous sont des écrans fixes mettant en scène un Wily repenti, faisant des excuses publiques pour tout le mal qu’il a fait dans les huit premiers opus. Affichées à l’aide d’une palette de couleurs ne dépassant pas huit teintes, ces images provoquent dans un premier temps chez le joueur un amusement teinté d’une certaine condescendance. Je ne vais pas jouer à ce jeu plus de cinq minutes, se dit-on alors. Pourtant, il suffit de se lancer dans l’aventure pour que la magie opère à nouveau. Les premières notes de musique (la ritournelle si caractéristique de la sélection du niveau, les sonorités délicieusement rétro des mélodies MIDI, etc…) trouvent un écho inattendu dans la mémoire et le cœur des joueurs, qu’ils soient vieux ou jeunes, nostalgiques ou non. Visuellement, le charme de la série demeure également intact. Le héros tout d’abord est exactement le même au pixel près : Capcom n’a pas fait d’efforts démesurés pour le faire évoluer puisqu’ils se sont simplement contentés de reprendre les sprites de l’époque. Mega Man 9 célèbre aussi le retour d’une partie du bestiaire de la série : du casque de chantier qui tire trois boulettes à la fois aux soldats verts qui se cachent derrière leur bouclier, nombreux sont les clins d’oeilaux précédents jeux. Heureusement, de nouveaux venus font leur apparition mais ne vous fiez pas à leur apparence mignonne, la plupart sont particulièrement dangereux et ne vous laisseront aucun répit. La difficulté répond en effet parfaitement aux standards d’il y a vingt ans mais rien d’insurmontable pour autant grâce au système de sauvegarde et au magasin de Roll où l’on peut acheter des vies et autres objets indispensables.

C’est dans les vieux pots…

Qui dit nouveaux ennemis dit également nouveaux mini-boss et boss toujours selon le même schéma force/faiblesse. La recette de Mega Man n’a pas changé d’un iota avec les années : notre petit robot bleu doit toujours affronter huit boss gardant chacun un niveau à l’image de leurs pouvoirs respectifs. Ainsi, Galaxy Man utilise les trous noirs, Concrete Man, vous balance du ciment à la gueule et Tornado Man tente de vous mettre des vents… Une fois les boss renvoyés dans les jupes de leurs mères, votre personnage acquiert leur pouvoir et peut (doit !) les utiliser afin de se débarrasser de ceux qui restent car chacun possède une faiblesse vis-à-vis d’un pouvoir différent et une force face à un autre encore. Le principe est très proche du janken (pierre-papier-ciseaux) mais avec huit éléments différents au lieu de trois. Cependant, parmi tout ce classicisme, Mega Man 9 apporte malgré tout quelques touches de nouveauté. Ainsi, on assiste à l’apparition du premier boss de sexe féminin (mais peut-on encore parler de sexe avec des robots ?) de la série originale. Si cette discrimination positive vidéoludique a déjà fait couler de l’encre, dans les faits, cela ne change strictement rien à la manière d’aborder l’affrontement. Capcom a également eu la bonne idée d’intégrer des défis à la manière des succès. Cette cinquantaine de mini-défis facultatifs (rien à gagner pour la plupart si ce n’est le prestige de les avoir relevés) vont du plus simple (battre un boss avec le mega buster, passage obligé si vous voulez avancer dans le jeu) au plus insensé (finir le jeu sans se faire toucher… Bonne chance !) et risquent de tenir en haleine les plus acharnés des joueurs pendant très longtemps. Par contre, on regrettera la disparition de certaines options (la glissade et la charge du mega buster) et, surtout, la politique mercantile de Capcom qui ne propose que les modes de jeu les plus basiques, les autres étant à débloquer moyennant finance. Pour un jeu NES déjà proposé à 800 points, la facture peut rapidement devenir salée si l’on est passionné.

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