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Hell is on the highway

Le jeu s’ouvre sur une intro exceptionnelle, non pas par sa qualité visuelle (simplement bonne) mais par sa mise en scène, hilarante. Elle présente la société BMT (Big Mutha Truckers, vous aurez compris…) gérée par une grosse mama, pas de celles qui font des tartes aux myrtilles mais plutôt de celles qui manipulent le fusil à double canon scié comme D’Artagnan son épée ou Rocco son… vous voyez quoi. On y voit aussi ses employés, un patchwork d’individus plus loufoques les uns que les autres : Tout d’abord Earl, le gros routier par excellence, puis Rawkus, le rastaman cowboy (allez comprendre), Bobbie Sue, la garce aux allures de Barbie et enfin la cerise sur le gâteau, Cletus. Rien qu’à son nom vous aurez compris qu’il est le débile de la bande, redneck du sol au plafond. La cinématique est vraiment tordante et la bande-son déchire. Bref une première impression plutôt bonne.

Concernant le système du jeu, il est axé non pas sur la

course comme 18 Wheeler par exemple, mais sur le pognon. La mama vous donne 60

jours pour faire le plus de fric possible, et ce par des moyens plus ou moins

détournés. La principale (et la plus honnête) des manières d’engranger de

l’argent est de faire des livraisons de diverses marchandises dans les villes

qui en ont besoin (la carte propose 5 villes et un réseau routier plus ou moins

complexe reliant celles-ci entre elles). Une ville est composée de 3 endroits :

un garage, un magasin et un bar. Le magasin sert à vendre/acheter ses

marchandises, le bar à jouer à la machine à sous, obtenir des indices sur les

produits demandés dans telle ou telle ville et enfin à contracter des crédits

auprès de la mafia locale (que vous aurez plutôt intérêt à rembourser dans les

délais, croyez moi). Le garage, quant à lui, permet de changer de remorque

(réfrigérée, à plateau ou citerne) selon le produit transporté, upgrader son

camion (pièces détachées, dessins de carrosserie etc.), réparer et ravitailler.

Born to be wiiiild

Le système de jeu a beau avoir l’air

plutôt cool, si le gameplay ne suit pas, ça ne sert à rien. Mais dans le cas

présent, on se marre pas mal en conduisant ces camions monstrueusement longs et

lourds. Vous allez me dire : « mais Ed ça doit être super chiant de se

trimballer tout le temps sur les mêmes routes pour livrer sa marchandise ? ». Et

bah je vous répondrai non ! Les développeurs ont su ajouter quelques petites

touches de fun dans ces missions à priori sans risque. Il y a évidemment les

flics de service qui parfois vous poursuivront, mais aussi des motards échaudés,

qui quand vous les aurez un peu chahutés vous prendront en chasse, explosant

votre truck à coups de fusil ou même grimpant sur la remorque pour vous

chouraver votre gagne pain (il faudra alors zigzaguer comme un branque pour

faire tomber le cuistre). Certains conducteurs de camion vous défieront et les

battre vous rapportera de l’argent, l’inverse vous en faisant perdre (on peut

accepter ou non le pari) et par moments le barman (ou la barmaid) vous

proposerons des missions bonus comme récolter divers objets, vous garer

proprement dans divers endroits en un temps record etc. La maniabilité du camion

est particulière, et on sent bien la remorque derrière, ce qui rend la conduite

plus réaliste. En effet, si votre tracteur slalome aisément entre les obstacles,

la remorque vous entraîne parfois dans le décor, ou heurte tout ce qui bouge et

provoque quelques poursuites entre motards et flics. Si la maniabilité est

bonne, cela se fait au détriment des vues, et il faudra presque impérativement

jouer en vue capot (subjective quoi), les autres étant plus esthétiques mais

beaucoup moins jouables. En somme, pour faire le plus de maille possible, il

faudra trouver un bon compromis entre vitesse et dégâts, et toujours suivre les

conseils du barman pour ne pas perdre d’argent sur la cargaison que l’on

transporte. On se laisse vite prendre au jeu, et même si la chose peut être

redondante au bout d’un moment, on ne s’ennuie pas une seconde.

Born to be cheaaaap !

Avec un gameplay et des idées aussi

marrantes, il est dommage que la réalisation ne suive pas tout à fait. En effet,

sans être laid, le jeu manque de textures et subit de grosses pertes de

framerate, sans qu’on sache pourquoi à vrai dire puisqu’il n’y a rien de spécial

à l’écran. Ca se met à ramer, point barre, même si cela n’arrive pas trop

souvent. C’est d’autant plus gênant que le camion, c’est comme un bébé, faut

tout le temps avoir les yeux dessus sinon c’est la catastrophe, et ces ramages

intempestifs déconcentrent un max. Le trafic est par contre assez fourni, avec

nombre de voitures et de motards (tous déformables à souhait à coup de pare

buffle). Entre les phases de conduite c’est un poil meilleur, et l’on s’amuse

bien des mimiques de Cletus par exemple, qui tombe de son camion pour en

descendre. L’environnement sonore est réussi, avec plusieurs stations de radio à

thèmes et des voix caricaturales au possible. Un petit truc un peu raté

cependant : durant les courses, des messages défilent au bas de votre écran.

Certains sont loufoques (« Selon les développeurs le cheat qui permettrait de

voir la mama nue est faux ») ou plus utiles (« grave épidémie à Skeeter’s Creek,

besoin de médicaments ») etc. L’ennui, c’est qu’ils sont écrits trop petit et

trop en bas, ce qui fait que soit vous ne les lisez pas, soit vous les lisez et

vous plantez, ce qui est dommage car certains sont assez comiques. Globalement

donc, un peu à la manière de SSX Tricky, on a l’impression que le jeu a été fait

pour une Ps2 puis porté sur Xbox sans grand génie. On a donc le droit à de

l’anti aliasing, mais les textures sont moyennes et le framerate ne suit pas

toujours, sans raison évidente.