Jeux

Indiana Jones & le tombeau de l’Empereur

Action/Aventure | Développé par The Collective

6/10
360 : 03 avril 2003
19.03.2003 à 07h04 par - Rédacteur

Test : Indiana Jones & le tombeau de l'Empereur sur Xbox

Presque 15 ans après sa dernière croisade, et 3 après le dernier jeu sorti sur N64 et PC, Indiana Jones revient. Lucas Arts et The Collective s’associent pour faire d’Indiana Jones et la Tombe de l’Empereur une des meilleures apparitions vidéoludiques d’Indy, la meilleure même si l’on excepte les excellents jeux d’aventure/réflexion dont le dernier volet est sorti il y a 10 ans environ.

C’est une longue histoire…

…Que celle des jeux estampillés Indiana Jones. Les premiers ont fait leur apparition au temps où le jeu d’aventure pur et dur était roi, quand le graphisme VGA régnait en maître et qu’il faisait bon se torturer les méninges pour venir à bout des énigmes les plus tordues. Ces jeux là, tout le monde pourra vous le dire, étaient (et son toujours à mon humble avis) des monuments du jeu vidéo, des titres que les vieux de la vieille connaissent sur le bout des doigts et que les jeunes pourront découvrir pour la modique somme de 20$ (vilain Lucas Arts, ils pourraient quand même lâcher leurs jeux en abandonware ces rapiats). On a aussi eu le droit à un ou deux jeux d’action avec vue de côté sur 8 et 16bits, mais là l’expérience fut beaucoup moins concluante. Le dernier soft en date, Indiana Jones et la Machine Infernale, a quelque peu raté le coche en n’étant qu’un vulgaire clone de Tomb Raide(u)r, sans imagination et au gameplay capricieux. C’est donc avec une impatience non dissimulée, mais aussi avec un poil d’inquiétude que j’ai accueilli ce nouvel Indy sur Xbox, mais c’était sans compter l’expérience du studio The Collective, déjà auteur du très bon Buffy.




Dans ce nouvel épisode, le Dr Jones devra retrouver les 3 parties d’un artefact légendaire, le Cœur du Dragon, pour le compte d’un obscur personnage chinois, Yang Tsei. A moins que ce ne soit Chow Yeo, ou Tseung Lee… Bon vous l’aurez compris, je ne me souviens plus de son nom, mais peu importe. Vous découvrirez plus tard que votre commanditaire n’est autre qu’un affreux vilain, de ceux qui attachent des pétards à la queue des chiens pour s’amuser. En plus, le perfide est associé avec les nazis, qui veulent aussi retrouver cet objet qui selon la légende offre la vie éternelle à son possesseur. Vous serez donc ballotté d’un lieu à un autre, de la grande muraille de Chine à Prague dans une forteresse nazie, et ne serez aidé que par la jolie… sapristi saucisse ! Décidément je n’ai pas la mémoire des noms à consonance asiatique. Toujours est-il que le dépaysement sera total, et que les divers pays que vous visiterez seront tous très différents les uns des autres. Avouez qu’il eut été dommage de mener la quête du cœur de dragon dans le Val d’Oise, ça l’aurait moins fait.

Même moteur, même carrosserie ?

Comme vous le savez, Indiana Jones et la Tombe de l’Empereur bénéficie du même moteur que Buffy, le Slayer Engine. On dénote donc une ressemblance certaine entre les deux jeux, mais l’univers (impitoyable) d’Indiana Jones et les niveaux beaucoup plus variés donnent un meilleur rendu à l’ensemble. Les textures sont différentes d’un niveau à l’autre et l’on ne se retrouve jamais dans les mêmes lieux. Celles-ci sont le plus souvent bien détaillées, mais de temps en temps quelques horribles spécimens super flous font leur apparition et font un peu tâche, sans gâcher la fête pour autant. Indy est bien modélisé même si Harrison Ford n’est pas vraiment reconnaissable (comme Sarah NezCarré Gellar dans Buffy), question de licence. Les ennemis ne bénéficient pas tous du même traitement, mais ça reste honnête dans l’ensemble.

L’animation est dans une bonne moyenne, avec des gestes très vifs, voire un peu trop lors de certaines actions (lorsqu’on se sert du fouet pour s’accrocher surtout), qui rendent les bastons bien pêchues et très semblables à celles des films. Les nazis, turcs et autres revenants se meuvent fort bien, sauf quand on les épie de loin et qu’ils se croient seuls. Dans ces moments ils prennent des démarches de playmobils atteints de graves crises d’hémorroïdes. Le phénomène est amusant mais fait un peu désordre avouons le. De même, l’ombre d’Indy, en plus d’être assez peu détaillée, ne daigne pas porter son chapeau alors que le Dr Jones ne s’en sépare presque jamais. Ce n’est pas un crime en soi mais ça sent un peu le truc fait à la va-vite, c’est dommage (pareillement, appuyer sur start revient à ôter le chapeau d’Indy comme par magie). Cette ombre a au moins le mérite d’être portée suivant la source de lumière, alors on lui pardonnera ce petit détail.

Globalement, on a affaire ici à un joli jeu, un peu plus sympa techniquement que Buffy, mais pas assez amélioré pour faire oublier que le moteur date un peu au jour d’aujourd’hui. Ca manque donc un peu d’effets spéciaux et de nouvelle technologie, il faudrait penser à reprendre un bon coup ce moteur (voire à en refaire un) pour la prochaine fois messieurs.




Tatalataaaa Tatalaaa

Oui je sais, je chante comme une pie, mais ça n’empêche pas que vous aurez reconnu le thème archi-super-méga connu d’Indiana Jones… Comment ça vous ne l’avez pas reconnu ? Mouais, oublions votre mauvaise fois et parlons un peu de la bande son du jeu.

Non content d’avoir obtenu la vraie voix du doubleur d’Harrison Ford (le jeu est intégralement en français, pas comme Buffy), The Collective a bien sûr pu utiliser les thèmes musicaux de John Williams, et je peux vous dire que ce n’est pas rien. Ces musiques sont (comme toujours) splendides, que dis-je grandioses, et collent parfaitement à l’action, tantôt guillerettes lorsque vous avez résolu une énigme, tantôt sombres quand vous vous baladerez dans les catacombes piégeuses d’un tombeau chinois. Les bruitages ne sont pas en reste, le fouet claque comme il se doit et les vieilles pétoires de l’époque ont un rendu bien comme il faut. La bande son est donc, comme souvent quand il s’agit d’une adaptation touchant à Lucas Arts, impeccable et apporte un véritable plus au jeu.

Le balai s’est envolé

Oui vous savez, le balai là… Celui que Lara et Indy avaient dans le derche, qui les obligeait à se placer au millimètre près pour actionner le moindre interrupteur. Et bien Indiana a réussi à s’en débarrasser (nous verrons si Lara saura en faire autant), et le gameplay s’en retrouve un peu plus allégé. Rassurez-vous, il reste quelques passages à effectuer avec une précision d’horloger sous peine de finir en paupiette, mais c’est un peu le genre qui veut ça et quelques épreuves d’adresse ne font jamais de mal pour nos pauvres réflexes atrophiés. Le mix recherche, plateforme et baston est bien réussi et l’on a les qualités de Tomb Raider et de Buffy (recherche, combat) sans en avoir les défauts (recherche à outrance, combat à outrance). Le jeu est rarement frustrant et s’il y a bien entendu quelques moments très chauds que l’on devra recommencer 1 petit milliard de fois (la poursuite sur la muraille de Chine entre autres), l’univers d’Indiana Jones et le bon placement des quicksaves (plusieurs par niveau, en général avant un passage difficile) font que l’on ne se lasse pas avant d’avoir terminé le jeu.

La palette de mouvement de notre héros est assez large, et les différents gestes sont tellement classes qu’on se croirait dans le film. Indy met des beignes très naturellement, empoigne ses ennemis et les jette par-dessus le bord avec nonchalance et saute de liane en liane avec grâce. Ceux qui braillent sans arrêt sur la maniabilité assez classique d’Indiana Jones ont à moitié raison, mais à moitié tort aussi. C’est pourquoi je leur mets une semi-claque et leur dit que d’accord, l’aspect résolution d’énigmes, poussage de leviers et esquive de pièges est assez classique en lui-même, mais que le nombre de gestes mis à notre disposition pour ce faire est suffisamment élevé pour pallier cet état de fait.

La seule chose qui pourra vous arrêter dans votre élan, c’est en fait la fin. 2 petites journées de jeu intensif, c’est en effet le temps qu’il vous faudra pour contrecarrer les plans des vilains nazis et du méchant chinois. J’en attendais plus pour un jeu du genre, et comme ce jeu n’est pas vraiment destiné à être rejoué, je crains que l’investissement soit un peu lourd pour les cadors du paddle. Ca pénalise pas mal la note finale, c’est un peu dommage.




En somme, Indiana Jones et la Tombe de l’Empereur est un bon jeu, aux graphismes honnêtes mais un peu dépassés, au gameplay intéressant et à la bande son superbe. Toutefois, la durée de vie un poil légère pour les passionnés et la rejouabilité médiocre du jeu font qu’un achat au tarif plein pot ne se justifie pas vraiment. Toutefois les fans de la saga et du Dr Jones se jetteront dessus sans hésiter, et ils auront raison.

+

    -

      • Plus beau que Buffy, Indy n'en reste pas moins un peu dépassé, même si le résultat final est loin d'être laid.
      • Un Tomb Raider débarrassé de ses lourdeurs. Très agréable.
      • Correcte, elle dépendra surtout de votre intérêt pour le jeu. Moi je l'ai bien aimé donc torché très vite, d'où un petit sentiment négatif, mais l'expérience reste agréable. Aucune raison de recommencer toutefois.
      • Les voix sont sympas, et les musiques nous replongent direct dans l'ambiance des films. Un vrai bonheur.
      • Un scénario qui n'a pas grand chose à envier à ceux des trois films. On suit l'aventure et les péripéties d'Indy avec grand plaisir jusqu'à la fin.
      • Le principal défaut de cet Indiana Jones reste pour moi la durée de vie, car si j'ai apprécié le jeu, je l'ai trouvé un poil trop court. Le jeu, malgré quelques défauts, est quand même plutôt agréable et reste un investissement sûr, surtout en occassion.
      • Globalement satisfaisante, on note quelques détails qui font tâche tout de même.