Jeux

Ace Combat 6 : Fires of Liberation

Aviation | Développé par Namco

8/10
360 : 23 novembre 2007
17.12.2007 à 19h32 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Ace Combat 6 : Fires of Liberation sur Xbox 360

Namco est une belle garce infidèle, et pour notre plus grand plaisir ! Après des années de concubinage avec son premier amour Sony, voici que l’éditeur/développeur s’envoie en l’air sur la belle de Microsoft. En effet Ace Combat, licence phare du groupe japonais, atterrit en exclusivité sur Xbox 360 avec Ace Combat 6 : Fires of Liberation, sixième épisode de cette série auparavant cantonnée à la Playstation. Apprêtez-vous à décoller aux commandes d’un avion de chasse et à découvrir ce qu’apporte ce premier épisode sur une console de cette génération.

Embrasse les anges… Mais fais gaffe à leurs missiles

Il y a des jours où tout va mal. Malgré un soleil radieux, des petits oiseaux gazouillant de ci et de là, il fallait que les méchants Estovakiens décident d’attaquer la capitale de Gracemeria. Malheureusement pour Simone (que j’appellerai ainsi afin de dédramatiser l’histoire qui s’en suit), cette journée sera la plus mauvaise de sa vie. En plus de se retrouver du côté des oppressés, sa fille était justement en voyage scolaire sur le lieu de l’attaque… Pour couronner la journée, elle tombe sur les restes de l’avion de chasse de son pilote de mari, évoquant plus une compression de César qu‘un fleuron de la technologie militaire gracemerienne. Artistique certes, mais légèrement démoralisant en ce qui concerne le pronostic vital du chef de famille.

L’histoire démarre donc sur les chapeaux de roue en s’apitoyant sur le destin de quelques personnages aussi expressifs que Garfield à la fin d’une sieste, la faute à des cinématiques manquant vraiment de punch. Vous l’aurez compris, le scénario, n’est pas le fer de lance du titre de Namco. Il s’en dégage une pseudo-réflexion sur les tenants et aboutissants de la guerre. Mais trêve de critiques, car il faut bien avouer que la nécessité de créer une atmosphère autour des jeux les plus basiques, propre aux créations japonaises, apporte un petit côté cinématographique à l‘ensemble, conférant, malgré tout, une atmosphère bien plus prenante que dans les autres jeux du genre disponibles sur Xbox 360 (pour ne pas les citer, Blazing Angels 1 et 2, ou l’obscur Over-G).

Décor planté, famille déchirée, personnages tristes à souhait… C’est à vous de décoller ! Aux commandes d’un avion de chasse, vous faites partie des premières forces militaires à réagir à l’attaque sur Gracemeria. 15 missions vous attendent afin de bouter l’envahisseur hors de la mère-patrie. Après un rapide passage dans le didacticiel, on se rend compte que le titre est un pur jeu d’arcade. Une gâchette pour prendre de la vitesse, une pour ralentir, un bouton pour sélectionner une cible, un pour tirer à la mitrailleuse, un pour lancer des missiles (principale arme du jeu) et un stick pour diriger le zinc. La prise en main des avions (F-15, F-16, MIG 29, Mirage 2000, Rafale, etc), déblocables au fil des missions moyennant finances, est donc aisée et extrêmement efficace. Après un briefing sommaire et au final peu important, vous êtes lancé dans les airs. Première nouveauté de cet Ace Combat 6, la possibilité de choisir de quel endroit de la carte vous débuterez la mission, notamment lorsque plusieurs cibles stratégiques vous sont proposées. Rassurez-vous, ce choix est quasiment sans conséquence sur le déroulement de la mission, en partie grâce à des alliés d’une intelligence remarquable.

Il est libre Max… Y en a même qui l’on vu se crasher !

C’est une fois en vol que l’on prend toute la mesure du travail réalisé. Graphiquement éblouissant, le titre de Namco impressionne. A 3000 mètres du sol, la notion de photoréalisme prend tout son sens. Que ce soit par la modélisation de l’eau, des effets de fumée (au plus fort de la bataille, zigzaguer entre les traînées de missiles est assez grisant) ou des explosions, les possesseurs d’écrans HD seront aux anges ! Par contre, les amateurs de rase-mottes auront les yeux qui piquent un tantinet devant la modélisation sommaire de tout objet situé à moins de 10 mètres du plancher des vaches. Trois vues au choix permettent de s’immerger au mieux dans la quinzaine de chapitres. Si la vue du cockpit, très réaliste, gène bien souvent la bonne visibilité des combats, les deux autres (vue de l’avion à la troisième personne ou vue à la première personne sans cockpit) s’avèrent très efficaces. Une légère préférence ira à la vue à la troisième personne rendant les combats encore plus nerveux. Si on ajoute à cela un framerate constant malgré le nombre hallucinant d’avions en vol et la taille des cartes, on ne peut qu’éprouver de l’admiration devant le travail accompli par les développeurs.

Lorsque j’évoquais le bonheur des personnes déjà dans l’aire haute définition, c’était sans parler de la déception des possesseurs de vieux écrans cathodiques (vade retro satanas !). En effet, même si la rétine reste flattée par les aires de jeu, les sous-titres et la carte de la zone de guerre sont quasiment illisibles si l’on est à moins de 3 centimètres du téléviseur. Fatiguant, mais passage obligé dans cette période de transition technologique.

Du côté du jeu en lui-même, le titre reprend les grandes lignes des anciens opus de la série. Le but du jeu consiste, sommairement, à éliminer toute présence ennemie, dans des missions d’une bonne demi-heure en moyenne. Des missions ainsi assez longues, mais disposant de trop rares points de sauvegarde. Si ce détail s’avère anecdotique durant le premier tiers du jeu, plutôt facile, il vous réservera de grosses crises de frustration dans le reste de l’aventure. Devoir recommencer les 20 premières minutes d’une mission suite à un crash, et ce plusieurs fois de suite, s’avère rapidement énervant. Puis on apprend à mieux choisir ses cibles, à gérer le type de missile à utiliser (air/air ou air/sol), à définir les meilleurs moments pour lancer la puissance de ses armes spéciales (disponibles en quantité limitée via le hangar). Le titre devient ainsi extrêmement fun et accrocheur. De la même façon qu’un Blazing Angels, et par une simple pression sur une direction du pavé directionnel, un allié est toujours à disposition pour vous couvrir ou attaquer un ennemi désigné. Si à cela on ajoute l’IA très satisfaisante de vos collègues, le système peut vraiment être considéré comme réussi.

Mais la grosse nouveauté de cet épisode s’avère être l’implantation d’un mode online. Vous vous affronterez donc dans des dogfights réunissant jusqu’à 16 aviateurs en herbe. Si les joutes avec un maximum de participants s’avèrent aux débuts légèrement brouillonnes, on prend rapidement un malin plaisir à combattre ses adversaires en équipe ou, dans le mode Siège, à attaquer au plus vite les cibles désignées par l’IA. Le mode le plus excitant reste le mode coopération, permettant de refaire chaque mission solo avec jusqu’à 4 frères d’armes. Un bon point pour une première de la part des développeurs. La durée de vie d’Ace Combat 6 : Fires of Liberation s’en trouve ainsi boostée de façon conséquente, bien que l’aventure principale offre déjà de bonnes heures de jeu.

Même si les fans de la série ne trouveront pas de grandes évolutions par rapport aux anciens épisodes et que le solo propose des cartes un peu trop ressemblantes, force est de constater que cet épisode sur Xbox 360 impressionne graphiquement, du moins à distance respectable du sol. Mais cette qualité visuelle indéniable, réellement photoréaliste, n’est pas son seul atout. En effet, des combats nerveux, une IA excellente et un mode multijoueur attirant forment un lot qui devrait satisfaire les fans et les amateurs de jeu arcade sans prise de tête.

+

  • Des environnements photoréalistes
  • Prise en main des avions très simple et très fun
  • Un mode multijoueur (online !) prometteur pour les prochains épisodes

-

    • Pas beaucoup de nouveautés par rapport aux anciens épisodes
    • Des cinématiques mollassonnes
    • Peu de points de sauvegarde
    • Un jeu clairement pas pensé pour les écrans cathodiques