Jeux

Alpha Protocol

RPG | Edité par Sega | Développé par Obsidian Entertainment

4/10
360 : 28 mai 2010
07.07.2010 à 09h11 par - Rédacteur en Chef |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Alpha Protocol sur Xbox 360

Alpha Protocol aura pris son temps pour arriver sur nos consoles. Après de nombreux reports, il apparaissait alors évident qu’Obsidian et Sega nous préparaient une véritable bombe, prête à nous exploser la rétine tout en nous offrant une expérience de jeu sans précédent. Le temps allant, les promesses se sont faites plus discrètes, et nos espoirs quant à eux ont été anéantis dès les premières minutes de jeu. Explications.


L’alpha et l’Oméga

Sur le papier Alpha Protocol avait pourtant tout pour plaire. Au niveau du scénario pour commencer, vous incarnez Michael Thornton, un agent de la CIA – expérimenté ou non, à vous de choisir – qui se réveille un beau matin dans la salle d’opérations médicales d’une agence gouvernementale dont vous ne connaissez même pas l’existence. Entre complots, trahisons, espionnage, amours et désamours, il serait cruel d’en dire plus tant les retournements de situations sont nombreux et plutôt appréciables à vivre pendant l’aventure. Il ne serait d’ailleurs pas exagéré de dire que les scénaristes ont poussé le bouchon au niveau de blockbusters cinématographiques pour nous proposer une trame divisée en plusieurs fils rouges. Le gros point fort du titre intervient dans votre capacité à influer sur ces différents éléments de l’histoire pour faire évoluer à la fois votre personnage mais également l’issue finale de ce scénario rocambolesque. Ce ne sont pas moins de 3 fins différentes qui s’offriront à vous au bout de la quinzaine d’heures de jeu que propose le titre dans sa difficulté la plus faible. Narquois, prétentieux, suave, dragueur, professionnel, curieux, vous aurez très régulièrement la possibilité de créer le caractère de votre personnage à votre image.



Vous l’aurez donc compris, la force d’Alpha Protocol c’est surtout de proposer au joueur une expérience unique, se rapprochant toutefois d’un Mass Effect, où vos choix durant les divers dialogues avec les personnages auront bien souvent de l’importance pour mener à bien vos missions. Créer des affinités avec untel ou untel vous facilitera régulièrement la tâche puisque vos influences vous permettront alors de rallier certains ennemis à votre cause. A vous de décider si vous souhaitez collaborer avec de la petite vermine pour transformer vos missions en promenade de santé, ou tout simplement éliminer les têtes pensantes des organisations terroristes au risque de vous retrouvez seul contre tous. Seul ? Pas tout à fait en réalité, des membres de votre agence secrète, l’Alpha Protocol, vous apporteront leur aide régulièrement, à condition encore une fois de vous les mettre dans la poche. L’arrogance, le dédain et l’antipathie n’étant pas des qualités très bien perçues par ceux qui vous entourent. En revanche rien ne vous empêchera de finir dans le lit de l’une de vos rencontres féminines, mais cela uniquement si vos discours auprès de ces dames réussissent à les convaincre de vous offrir un petit moment de plaisir.

L’alpha en mode bêta

Votre meilleur moyen de parvenir à vos fins restera bien entendu vos qualités d’agent de terrain, que vous fassiez le choix de vous la jouer espion discret et silencieux, ou artilleur bien décidé à loger 20 balles dans le corps de chacun de vos ennemis. Et c’est bien là que le bât blesse puisqu’à côté des dialogues à choix multiples bien pensés et à l’intérêt plus qu’appréciable, les phases de gameplay sont totalement à la ramasse, ne mâchons pas nos mots. Ceux qui veulent se la jouer au fusil à pompe en entrant dans des salles avec perte et fracas, alertant par la même occasion la dizaine de gardes présents, devront s’accrocher pour survivre dans les modes de difficulté les plus élevés. L’IA ridicule des ennemis n’y changera rien, la faute à une imprécision frustrante des armes à feu. Pour un ex-agent de la CIA, Michael Thornton a certainement dû oublier la case « entrainement au tir » lors de son passage à Langley. On aura tôt fait de se concentrer sur une approche plus lente pour surprendre l’adversaire et l’éliminer d’un seul coup. Mais la furtivité a ses défauts également, et il sera alors très difficile de terminer un niveau sans que personne ne vous voit. Les plus malins iront faire un tour dans la boutique pour acquérir quelques gadgets qui leur faciliteront la vie, ou en tout cas qui leur éviteront de la perdre rapidement. Entre les classiques grenades explosives, grenades incendiaires et trousses de soin, on trouve des radios ennemies qui permettent de stopper une alarme ou de petits émetteurs de son capables de créer une diversion. Rien de bien emballant finalement.



Toujours à la manière d’un RPG, chaque capacité est évolutive, que ce soit le maniement des armes, le sabotage, la furtivité, la résistance, et j’en passe. Une autre manière de façonner votre personnage à votre sauce, toujours dans le but de bien différencier les bourrins purs et durs des espions aux pas de loup. Pour ceux qui veulent alimenter leur banque de données ou leur compte en banque, pas de différences en revanche, il faudra passer obligatoirement par la case mini-jeu. Au nombre de trois, ils vous permettront d’éteindre des alarmes, ouvrir des coffres-forts, pirater des ordinateurs ou crocheter des serrures. Encore une fois l’imprécision des commandes vous fera rapidement perdre patience dans la difficulté la plus élevée, et l’espion que vous êtes devra se transformer en surhomme pour réussir ces séquences sans déclencher une nouvelle fois l’alarme qui signale votre présence. Si certaines séquences rappellent un peu Mission Impossible – bien plus que les James Bond – les déplacements de Michael Thornton, accroupi la plupart du temps pour ne pas signaler sa présence, nous font plutôt penser au bossu de Notre-Dame. Difficile donc de se mettre clairement dans l’ambiance de ce jeu d’espionnage où la seule satisfaction se situe ailleurs que dans son gameplay.

On se demande pourquoi Alpha Protocol aura mis si longtemps pour voir le jour. Bien plus qu’une déception, le titre d’Obsidian accumule de grosses carences dans son gameplay qui semble avoir été délaissé au profit d’un scénario réussi dont les ficelles permettent au titre de garder la tête légèrement hors de l'eau. Toutefois, en faisant un tel constat, on aurait préféré voir cet Alpha Protocol au cinéma plutôt que sur nos écrans de télévision, la manette en main.

+

  • Un scénario bien écrit
  • Des choix décisifs

-

    • Loin d’être beau graphiquement
    • Des missions peu agréables à jouer
    • Les mini-jeux inintéressants
    • Michael Thornton aka Quasimodo