Jeux

Assassin’s Creed Chronicles : China

Action/Aventure | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montpellier

8/10
One : 22 avril 2015
03.05.2015 à 19h28 par - Rédacteur

Test : Assassin’s Creed Chronicles : China sur Xbox One

Alors qu'Ubisoft est actuellement le vilain petit canard du monde vidéoludique après l'épisode du downgrade Watch Dogs et de l'optimisation douteuse d'Assassin's Creed Unity, l'éditeur ne se laisse pas abattre nous propose un spin-off de la saga Assassin's Creed, mais cette fois-ci, exit la 3D et bonjour à un jeu 2.5D. S'inspirant de Mark of the Ninja et de Prince of Persia, Assassin's Creed Chronicles : China est avant tout un jeu de plateforme/infiltration. Pari réussi pour Ubisoft ?

Nous suivons l’histoire de Shao Jun, une jeune femme assassin qui avait rencontré le grand maître Ezio Auditore (dans le court-métrage Assassin’s Creed Embers) dans le but de libérer son pays des templiers. Alors que Shao Jun se laisse capturer avec l’artefact d’Ezio pour se rapprocher de sa victime, tout ne se passera pas comme prévu et nous devrons parcourir l’ensemble des niveaux afin de se venger des templiers qui ont détruit la confrérie, mais aussi récupérer l’artefact avant que les templiers ne s’en servent contre eux. Une histoire qui ne va malheureusement pas bien loin, malgré des cinématiques dessinées plutôt agréable à l’œil, le jeu utilise ce petit scénario comme prétexte pour assassiner du templier.

Le jeu dispose de douze séquences mémoire durant environ sept heures de jeu. Lors de ces séquences, nous aurons plus ou moins le même schéma. En effet, nous nous infiltrerons dans les différents niveaux entrecoupés de nombreux checkpoints tout en accomplissant (ou non) les différents missions annexes et en assassinant notre cible puis en terminant de temps en temps sur un niveau de ‘fuite’. Les passages ‘fuite’ sont tout simplement des passages où vous-devez vous échapper d’un niveau alors que celui-ci tombe généralement en ruine. Ici, pas de perte de points si vous assassinez un garde, c’est même parfois obligatoire pour avancer. Les moments de ‘fuite’ sont particulièrement dynamique et permettent de mieux se rendre compte de l’agilité de notre assassin pour notre plus grand plaisir.

Alors que la saga Assassin’s Creed a toujours proposé un gameplay ‘contre-nature’ ne donnant que peu d’intérêt à l’infiltration et souvent avec peu de réussite comme le prouve Assassin’s Creed : Black Flag, même si Assassin’s Creed : Unity change quelque peu la donne, ce Assassin’s Creed Chronicles : China est un bon bol d’air frais pour celui qui aime le genre et qui souhaite avoir un opus différent des principaux Assassin’s Creed. Doté d’une patte artistique ‘peinte à la main’ qui fait parfaitement son travail, même si techniquement le jeu ne fait que le strict minimum et gâche un peu l’expérience visuelle avec des environnements en intérieur en deçà du reste. La bande-sonore, quant à elle, se fait discrète alors qu’elle est pourtant d’assez bonne facture.

Le premier épisode 2.5D de la franchise permet une réelle infiltration qui ne peut que faire plaisir à ceux qui ont apprécié le célèbre Mark of the Ninja. Utiliser son grappin (via RB lorsque c’est possible) pour grimper au plafond ou encore changer de plan à la manière d’un Rayman (quand le jeu le propose et l’oblige). Shao Jun peut s’agripper partout et grimper et sauter de surface en surface (comme le fait très bien la saga dans ses épisodes en 3D), mais aussi se cacher derrière des pylônes, dans la célèbre botte de paille, dans des coins d’ombres, mais aussi les rideaux de bambou. et bien entendu cacher les corps des gardes encore frais que vous venez d’exécuter.

« Les moments de ‘fuite’ sont particulièrement dynamique et permettent de mieux se rendre compte de l’agilité de notre assassin pour notre plus grand plaisir. »

    
Au niveau du gameplay, il se permet le luxe de proposer de nombreuses possibilités malgré quelques défauts. Les capacités de Shao Jun augmenteront au fil de l’aventure, elle pourra espérer s’infiltrer grâce à ses nombreux gadgets. Tout d’abord, nous avons le sifflement, qui permet d’attirer un garde vers nous, mais aussi le couteau de lancer qui servira surtout à décrocher des objets du décor. Et enfin, les pétards qui étourdissent les ennemis et autre objet permettant d’attirer un garde à l’endroit où l’on souhaite. Nous regretterons une utilisation des couteaux de lancer et des pétards trop rigide, il faut sélectionner l’objet en question puis appuyer sur LB pour viser puis RB pour l’utiliser. Or, c’est loin d’être dynamique dans une situation d’urgence.

Shao Jun peut aussi combattre même si, avouons le, ce n’est pas la meilleure solution. En effet, les gardes font très mal, le un-contre-un peut passer si vous arrivez à contrer au bon moment, mais un adversaire de plus et c’est presque la mort assurée, Assassin’s Creed Chronicles : China est avant tout un jeu d’infiltration. Revenons donc aux phases de combats, Shao Jun peut attaquer de façon rapide, mais faiblement avec X, mais elle possède un coup puissant et effectivement plus lent avec Y. Nous avons un système de contre avec B et le stick droit en direction de l’adversaire et ici le timing est important. Question timing, il est encore plus important quand vous souhaitez profiter de votre contre, c’est-à-dire passer au-dessus de l’ennemi (appuyer sur A juste après le contre) ou encore lui asséner un petit coup de pied pour le déstabiliser (appuyer sur B juste après le contre). Notre personnage apprendra également à tuer les gardes via les rebords, en glissant (via RT) et en sautant, ce qui est très utile lors des phases de fuites.

 « Un adversaire de plus et c’est presque la mort assurée, Assassin’s Creed Chronicles : China est avant tout un jeu d’infiltration. »

Le principal souci de ce jeu, c’est sûrement son intelligence artificielle qui montre très rapidement ses limites. En effet, le jeu nous propose de voir la vision des ennemis via un cône à la manière du radar de Metal Gear Solid 1, avec un système d’alerte puis d’enquête. Passé ce temps, ils perdront automatiquement la mémoire. Rajoutons à cela le fait que les gardes ne peuvent pas voir ce qui se passe derrière le dos de son équipier s’il lui parle et ce même si vous vous trouvez à quelques centimètres. Fort heureusement, l’IA a quelques bonnes réactions, comme regarder à travers les fenêtres ou encore au plafond histoire de vérifier, ou encore essayer de nous placer en sandwich pour une attaque simultanée. Il y a différents types de garde, allant du simple garde facile à tuer à celui qui possède une lanterne capable de nous dénicher dans l’obscurité ou encore celui qui détient un bouclier (cassable ou non, tout dépend) ou encore ceux qui peuvent attaquer à distance. Alors qu’une bonne partie du jeu se fait plus ou moins sans grosse difficulté, le jeu commence à se corser dans les derniers niveaux et en deviendrait même frustrant du fait que la difficulté ne monte pas réellement crescendo, la montée de celle-ci est même plutôt brutale.

8/10
Alors que les épisodes 3D s'enchaînent, Ubisoft a eu la bonne idée de proposer un épisode 2.5D plutôt rafraichissant, qui sans révolutionner le genre après un excellent Mark of the Ninja, sait se rendre sympathique à parcourir. Malgré une IA pas toujours très inspirée, jouer la carte de l'infiltration reste un plaisir. Pour un prix inférieur à de nombreuses productions indépendantes, le jeu possède une bonne durée de vie, même si l'histoire ne se montre que peu présente. Les deux prochains Assassin's Creed Chronicles devront tenter de confirmer les bonnes dispositions aperçues dans cet épisode tout en apportant leurs propres innovations.

+

  • Une patte artistique "peinte à la main"
  • L'infiltration
  • Les phases de fuites
  • Une bonne durée de vie

-

      • Une histoire trop absente
      • Une IA peu inspirée
      • N'innove pas vraiment