Jeux

Assassin’s Creed Chronicles : India

Infiltration | Edité par Ubisoft | Développé par Climax

8/10
One : 12 janvier 2016
15.01.2016 à 01h57 par - Rédacteur

Test : Assassin’s Creed Chronicles : India sur Xbox One

Tandis qu’Assassin’s Creed Syndicate n'est pas parvenu à convaincre les joueurs, Ubisoft semble avoir pris la décision (officieusement du moins) de ne pas sortir d’épisode canonique cette année. Néanmoins l'éditeur français ne compte pas laisser trop longtemps les fans sans leur dose d'assassinats. En effet, Assassin’s Creed Chronicles : India débarque après nous avoir convaincu l’année dernière avec l’épisode basé en Chine. Ce second opus (basé sur une trilogie) arrive-t-il à proposer quelque chose de nouveau ou est-ce une pâle copie sans amélioration de l’épisode China avec le cadre indien ? C’est ce que nous allons voir aujourd’hui.

Dans Assassin’s Creed Chronicles : China nous suivions Shao Jun, au XVIème siècle (durant la chute de la dynastie Ming). Elle était rattachée à Ezio Auditore (via le court-métrage Assassin’s Creed Embers)  et elle tentait de libérer son pays des templiers avec un sentiment de vengeance suite à la destruction de la confrérie des assassins. Dans Assassin’s Creed Chronicles : India nous jouons Arbaaz Mir au XIXème siècle, en plein conflit entre l’empire Sikh et l’armée Britannique avec forcément la confrontation Assassins/Templiers entre les deux. Arbaaz Mir est notamment connu pour être apparu dans le comics Assassin’s Creed : Brahman et également pour être le père d’Henry Green (Assassin’s Creed  Syndicate). Notre héros très dévoué à la cause des assassins devra donc délaisser la princesse Pyara Kaur afin de secourir son mentor, Hamid et, par la même occasion, récupérer le coffre ainsi que la pierre qu’ont volé les templiers.

Comme Assassin’s Creed Chronicles : China, India ne perd pas de temps avec l’histoire et elle n’est que prétexte pour grimper partout, s’infiltrer et assassiner du templier. Même si l’histoire est différente puisqu’ici, Arbaaz n’est pas animé par la haine mais plutôt son devoir et il ne fait rien de plus que ce qu’il doit faire alors que Shao Jun était plus meurtrière et souhaitait faire couler le sang. L’histoire est toujours narrée avec de jolies illustrations dessinées qui sont toujours aussi agréables à l’œil et dotée d’un bon doublage anglais. Nous notons tout de même que les couleurs vives lors des cinématiques ne permettent pas une lisibilité parfaite et c’est bien dommage.

Passons au jeu en lui-même, il est composé de dix séquences mémoire, ce qui semble confirmer l’impression d’un titre plus court qu’Assassin’s Creed Chronicles : China mais India propose un mode Défis (dans des décors très épurés mais pas forcément vilains à regarder) avec notamment de la collecte d’objets mais aussi deux modes Assassinat dont l’un se concentre sur une cible (et seulement elle, sous peine de recommencer à zéro) et l’autre où il faut tuer tous les gardes présents sur la carte et tout ceci dans un temps donné. Ce n’est certes pas les défis les plus originaux mais le mode a le mérite d’être présent et de nous faire utiliser toutes les capacités de notre personnage., ce qui fait gonfler  – artificiellement – la durée de vie tout en permettant de proposer une durée de vie proche du premier opus.

Il fallait s’y attendre : Assassin’s Creed Chronicles : India ne révolutionne en rien ce qui avait été fait dans China et ce n’est sûrement pas un crime. En effet, lors du test d’Assassin’s Creed Chronicles : China nous avions mis en avant la très bonne idée de proposer un jeu en 2.5D avec des effets de profondeur pour passer d’un plan à un autre ou simplement dans toutes les cachettes possibles. Ajoutons à cela un gameplay infiltration qui assume complètement son inspiration du très bon Mark of the Ninja avec des niveaux de cache-cache afin d’avancer sans se faire repérer que ce soit de manière horizontale ou verticale. C’est très simple, en dehors de quelques gadgets (notamment le couteau qui peut rebondir) et de quelques pouvoirs (invisibilité de quelques secondes) ou un mode ‘rage’ ralentissant le temps et permettant de tuer ses ennemis en un coup au cas où une erreur grossière aurait provoqué une alerte, tout est à l’identique au niveau du gameplay. Certains râleront forcément du manque d’initiative d’Ubisoft mais d’autres comprendront que quand un gameplay est bon et convient parfaitement à l’essence même du jeu, il n’est pas nécessaire tout révolutionner, surtout que nous faisons face à un spin-off à petit budget.

 « Assassin’s Creed Chronicles : India propose un mode Défis composé de trois types de missions. Pas très originales certes mais elles ont le mérite de prolonger l’expérience de jeu et de profiter des capacités de notre héros»

Au niveau des nouveautés, nous pouvons notamment signaler deux-trois phases de sniper tout en jouant la carte de l’infiltration (l’ennemi ne doit pas voir ses collègues se faire descendre sous peine de donner l’alerte) même si tout n’est pas parfaitement exécuté. Au niveau des ennemis nous retrouvons les simples adversaires que nous pouvons tuer sans soucis mais aussi des gardes équipés de fusils et d’une armure qui obligent le joueur à revoir son approche. Nous avons aussi des templiers chasseurs d’assassins qui se cacheront dans certaines cachettes (la vision d’aigle permettra de repérer ces derniers) pour nous attraper et nous tuer d’un seul coup si nous passons devant leur champ de vision. Il faudra donc éviter de passer par ce chemin si c’est possible (en passant en hauteur par exemple) ou en utilisant des bombes fumigènes pour forcer l’intelligence artificielle à sortir et éviter l’affrontement (ou se débarrasser de lui). Il faudra donc user de vos gadgets et de vos ennemis afin d’attirer vos adversaires à un endroit pour le tuer (et cacher son corps frais pour ne pas le laisser à la vue de tous et provoquer une alerte fatale) ou même utiliser la carte de l’infiltration totale en ne tuant aucun ennemi. Ici, il sera donc question de fumigène pour passer dans un chemin trop occupé mais également aux sifflements afin d’emmener l’IA voir ailleurs et la prendre à revers pour passer dans son dos mais aussi les pouvoirs pour passer d’une cachette à une autre à vitesse grand V comme si vous étiez Flash.

Notons tout de même que l’intelligence artificielle a pensé à poser des pièges qu’il faudra désamorcer sous peine d’exploser à leur contact, ce qui provoque une difficulté supplémentaire si un garde change de direction au mauvais moment ou encore si vous n’avez pas fait attention (et cela arrivera). Dans tous les cas, l’infiltration sera une obligation si vous ne voulez pas passer votre temps à mourir puisque le système de combat est toujours aussi punitif et ce n’est pas une mauvaise chose au contraire. D’ailleurs, nous pouvons noter qu’il y a quelques rares phases de combat obligatoire qui seront plutôt étonnamment agréables à jouer.

Mais pour être tout à fait franc avec vous, Assassin’s Creed Chronicles : India n’est pas juste une simple copie puisque le rythme est plus travaillé. En effet, Assassin’s Creed Chronicles : China jouait pratiquement tout le temps la carte de l’infiltration avec quelques phases de plateformes et de très bonnes phases de fuites bien épiques mais India change la donne. Nous avons donc toujours droit aux éternelles séquences d’infiltration, mais il n’est plus question d’enchaîner sans répit ces différentes phases d’infiltration puisque la plateforme est bien plus mise en avant dans ce jeu.

Nous avons donc droit à des séquences dans des tombeaux ressemblant à l’Observatoire (que vous avez pu notamment visiter dans Black Flag) avec ses nombreux pièges. Entre les roches et stalactites qui s’effritent et tombent suite à notre passage (ce qui provoque parfois de beaux passages dynamiques) et les pièges mystiques avec une fameuse lumière qui vous brûle ainsi que vos adversaires, nous seront bien gâtés. Toutefois, ces passages ne seront guère compliqués, vous risquerez de vous faire piéger une ou deux fois mais vous comprendrez vite le fonctionnement de ces derniers. Seul un passage chronométré pourra véritablement vous pousser à la faute et encore il suffit de bien enchaîner les plateformes pour s’en sortir sans soucis. C’est d’ailleurs un des passages en mode fuite du jeu, ils ne seront pas aussi nombreux et épiques que ceux de China donc il faudra en profiter.

 « Afin de souffler entre deux phases d’infiltration, le studio Climax a décidé de proposer de réelle phase de plateforme qui permettent un rythme plus maîtrisé. »

Pour finir, parlons de l’enrobage. Comme son grand-frère, Assassin’s Creed Chronicles : India ne brille pas par sa technique mais par contre il continue de faire parfaitement le travail avec sa direction artistique ‘peinte à la main’ couplé à ses couleurs chaudes qui contrastent avec la froideur de la Chine. Ce qui implique que l’ambiance est également bien différente d’un point de vue visuelle et musicale avec de belles mélodies qui mériteraient cependant d’être plus mises en avant.

8/10
Pour une suite d'un spin-off, Assassin's Creed Chronicles : India s'en sort agréablement bien, Climax Studios a su garder intact ce qui avait fait le succès de China (le gameplay infiltration) en apportant un meilleur rythme grâce des phases de plateformes mises en avant et qui permettent de souffler entre deux phases d'infiltration. Cela, tout en gardant la même direction artistique 'peinte à la main' couplé aux couleurs chaudes du pays où se déroule l'histoire. Bien que plus court que China, le jeu propose également une petite galerie de défis qui combleront ce vide sans soucis surtout que China pouvait, peut-être, tirer trop sur la corde ce qui n'est pas le cas d'India qui rythme bien son récit (toujours aussi en retrait). Sans révolution, Assassin's Creed Chronicles : India s'en sort avec les honneurs en apportant quelques nouveautés appréciables et cela même sans révolutionner ce qui avait été proposé dans China.

+

  • La direction artistique  "peinte à la main" et colorée
  • Le gameplay infiltration
  • Les phases de plateformes
  • Un mode défis

-

    • Plus court qu'Assassin's Creed Chronicles : China ?
    • L'IA et l'histoire toujours aussi peu inspirée
    • La surprise du premier épisode en moins