Jeux

Assassin’s Creed Unity

Action/Aventure | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

8/10
One : 13 novembre 2014
20.11.2014 à 22h22 par - Rédacteur

Test : Assassin's Creed Unity sur Xbox One

Vive la Révolution !

Alors que l'affaire Watch Dogs a fait énormément de mal à l'image d'Ubisoft à cause de son downgrade, Assassin's Creed Unity débarque exclusivement sur les nouvelles consoles de salon avec une pression énorme. Le fameux Assassin's Creed se déroulant en pleine Révolution Française, un cadre tant attendu depuis des années, est-il au niveau de nos espérances ? L'Effet Watch Dogs est-il de nouveau présent ? C'est ce que nous allons vérifier lors de ce test.

Comme dans chaque Assassin’s Creed, la trame scénaristique se permet quelques libertés et, n’en déplaise à Monsieur Mélanchon, Ubisoft ne souhaite pas que sa franchise devienne un cours d’histoire puisque celle proposée dans Assassin’s Creed Unity est totalement fictive tout en s’inspirant de fait réels. Donc vous contrôlerez Arno, un jeune français qui va se lancer dans une vengeance personnelle suite à la mort d’un de ses proches dont il est injustement condamné pour en être l’auteur (d’ailleurs une ressemblance entre Ezio et Arno au niveau de l’histoire et du caractère peut être évidente pour beaucoup). Emprisonné à la Bastille – encore debout au moment des faits- le jeune et fougueux homme fera la connaissance d’un Assassin. Après sa fuite – qui se déroule durant un moment connu de tous ceux qui ont lu un minimum leurs livres scolaire – il prendra la voie des Assassins afin d’avoir les moyens de se venger.

Sans trop en dire, voici le speech de départ et vous aurez le droit à quelques rebondissements mais, comme à son habitude, l’histoire de ce nouvel Assassin’s Creed ne révolutionne rien, mais il reste intéressant à suivre avec une meilleure narration au niveau des missions (tant principales que secondaires, mais nous y reviendrons) et surtout un meilleur rythme. En effet, Assassin’s Creed a toujours plus ou moins pêché dans le rythme de son scénario et de sa mise en scène malgré quelques exceptions. Il faut l’avouer que c’était souvent loin d’être du même niveau que les recherches historiques d’Ubisoft.

Il ne faut pas oublier les quelques petites surprises (malheureusement trop rares) que propose Ubisoft ; en dire plus serait vous gâcher la surprise mais, une chose est évidente : il faut avouer que le studio français a mis la barre très haute avec ses petites phases qui rappellent les phases de courses, qui semblent tout droit tirées de films hollywoodiens, d’Assassin’s Creed Révélation et nous pouvons espérer qu’Ubisoft continue dans cette voie pour les prochains épisodes parce que l’idée est réellement séduisante.

Ubisoft a réalisé un énorme travail pour ce Assassin’s Creed Unity : outre le contenu habituel de la série (les collectibles et les coffres à trouver), ce sont les missions secondaires qui sont positivement surprenantes. En effet, toutes les missions secondaires sont scénarisées et cela apporte un gain réel et intérêt tel qu’il est un plaisir de se lancer dans une de ces missions qui sont plutôt variées. Entre les vols, les meurtres et les autres protections, il y a de quoi passer du bon temps sans se dire qu’elles ne sont présentes que pour boucher les trous et ainsi faire grimper artificiellement le nombre d’heures de jeux (ce qui était le cas dans les autres épisodes). Nous pouvons rajouter que le Paris au bord du gouffre provoque les pires crimes comme le meurtre et le vol lors de missions aléatoire nous demandant (sans obligation) d’intervenir comme dans les anciens épisodes. Rajoutons aussi les enquêtes sur les meurtres et sur les énigmes de Nostradamus et vous obtiendrez un contenu très varié.

«L’histoire de ce nouveau Assassin’s Creed ne révolutionne rien mais il reste intéressant à suivre avec une meilleure narration au niveau des missions et surtout un meilleur rythme»

La question qui brule toutes nos lèvres, c’est la question de la technique : Ubisoft a-t-il – comme il le fait régulièrement – proposé une publicité mensongères avec une présentation à l’E3 proposant un rendu ne tournant que sur les PC de la NASA ? Il n’en est rien ! Très clairement, le jeu est très agréable visuellement avec des effets de lumières saisissants et une ambiance générale rendant l’immersion, dans un Paris en pleine période de Révolution, des plus agréables. Aassassin’s Creed Unity se permet même de proposer un titre plutôt stable en général (quelques rares baisses de framerate, mais hors scène d’action) malgré une foule de plus en plus nombreuse et vivante.

En parlant de Paris, que dire de l’ambiance visuelle et générale ? Une réussite totale à ce niveau. Se balader de toits en toits avec Arno permet, en plus d’explorer la Ville Lumière, d’admirer le travail d’Ubisoft au niveau des architectures très bien modélisées (mention spéciale à Notre Dame) avec une folle impression de grandeur. C’est un plaisir de découvrir Paris durant la Révolution et de découvrir les lieux les plus connus de notre belle capitale française et tout ceci devant une foule de plus en plus nombreuse et en colère. Il faut aussi souligner qu’Ubisoft est allé jusqu’à modéliser certains intérieurs pourtant inaccessibles (ne vous attendez pas à être bouche bée à leur vue, mais au moins, ce ne sont pas des écrans réalisés avec Paint).

Tout n’est pas rose ceci dit : l’absence d’un réel moteur physique se fait sentir (ne pas pouvoir bouger une chaise ne devrait pas être tolérable vu le niveau affiché par ce titre) et surtout le clipping ! En effet, Assassin’s Creed Unity propose un très grand nombre de personnage à l’écran mais, ses personnages (ainsi que leurs objets comme les drapeaux français) apparaissent de façon choquante en débarquant souvent sans prévenir à quelques mètres devant vous et, il faut l’avouer, c’est loin d’être discret. Quand ce ne sont pas les PNJ qui sont touchés, ce sont les textures de leurs vêtements. Car oui, un PNJ peut avoir un vêtement qui débarque comme ça sans crier garde avec une toute nouvelle forme et une nouvelle couleur. Fort heureusement, les bâtiments ne subissent pas ce désagrément.

Comme pratiquement tous les épisodes de la Saga, Ubisoft propose un doublage français (doublage intégral, il faut le souligner, car ne n’était pas le cas à 100% dans les autres épisodes) réussi et des musiques de qualité malgré une présence (trop ?) discrète.

« Très clairement, le jeu est très agréable visuellement avec des effets de lumières saisissants et une ambiance générale rendant l’immersion, dans un Paris en pleine période de Révolution, des plus agréables»

Concernant le gameplay, ce n’est clairement pas une révolution, mais, des finitions et des améliorations font une certaine différence. Maintenant plus de réel soucis de parcours, Arno va où vous le souhaitez et surtout il ne s’accroche pas partout sans chercher à le vouloir (un défaut qui en avait agacé plus d’un dans les précédents épisodes). Bref Arno se contrôle au doigt et à l’œil pour le plus grand bonheur des fans de la saga qui n’attendaient que ça depuis bien longtemps. Autre particularité avec Arno, il a un côté élégant et gracieux voire même plus agile que les autres Assassins. En effet, Ubisoft a profité de ce nouvel épisode afin de continuer d’étoffer les mouvements de son héros et d’augmenter leurs nombres et c’est grâce à cela que nous pouvons voir un Arno qui se faufile sur les toits de Paris avec une aisance particulière. Nous rajouterons à cela une capacité de sauts en longueur bien plus longue et moins lourde que les anciens assassins. En effet, Arno arrive très souvent à attraper le bout du toit ou la terrasse du bout des doigts empêchant ainsi une chute mortelle (cela arrive, mais bien moins souvent que dans les anciens épisodes) et tout ceci avec une animation plutôt bien fichue et d’un réalisme à toute épreuve.

Arno bénéficie également d’une toute nouvelle capacité : l’infiltration. Une aptitude qui manquait à l’appel depuis le premier épisode. Certes, il était déjà possible de s’infiltrer dans les opus précédents mais, jusqu’à présent, le gameplay n’était clairement pas taillé pour. Ce qui rendait les missions dites d’infiltration particulièrement frustrantes et stressantes. Après un Assassin’s Creed IV : Black Flag qui avait amélioré le concept, mais, sans convaincre, nous pouvons enfin dire adieu au gameplay automatisé. Désormais Arno se contrôle plutôt bien et il se baisse (ou se relève) manuellement. Nombreux sont les joueurs qui pousseront un ‘ouf’ de soulagement. Alors, certes, la chose est encore perfectible et Ubisoft doit continuer de travailler dans cette voie pour approfondir et peaufiner tout ceci afin d’offrir au joueur d’autres possibilités. Mais, il faut avouer que la présence d’une touche d’infiltration – qui aurait dû être présente dès le début de la franchise – fait un grand bien.

D’autant plus qu’Ubisoft pousse le joueur à utiliser cette «nouvelle» fonctionnalité plutôt qu’à courir comme un fou en plein milieu d’une mission. En effet, la difficulté est accrue avec des ennemies qui n’hésitent plus à attaquer dans le dos ou à plusieurs avec, comme toujours, différents types d’ennemis, allant du simple garde à la brute épaisse. Il n’est pas rare de passer l’arme à gauche surtout si vous vous retrouvez devant plus de trois ennemis. Ne pensez même plus à survivre au milieu de 30 ennemis comme c’était le cas dans les précédents opus. Ubisoft incite ainsi le joueur à passer un petit moment dans la personnalisation de notre personnage avec des capacités à débloquer et surtout une personnalisation de notre tenue afin d’augmenter notre santé ou de réduire notre visibilité.

«Désormais Arno se contrôle plutôt bien et il se baisse (ou se relève) manuellement. Nombreux sont les joueurs qui pousseront un ‘ouf’ de soulagement.»

Pour vous infiltrer, vous pouvez donc vous baisser mais, aussi utiliser les traditionnelles fumigènes et autres objets afin d’attirer l’attention des gardes (ici, des pétards) sans oublier la toute nouvelle arme : la lame fantôme qui est une arbalète placée sous votre bras afin d’avoir une portée plus longue tout en étant discret. Au niveau du gameplay, nous pouvons néanmoins être étrangement étonnés de voir un Arno refuser de sauter en arrière alors que c’était le cas pour les autres assassins. Ce qui est tout de même dommage, car cela peut casser le rythme d’un parcours ou d’une infiltration.

Exit le mode multijoueur compétitif et bienvenue à la coopération ! C’est avec ce message qu’Ubisoft fait la transition entre un mode de jeu présent depuis Brotherhood et qui disparait afin de proposer une toute autre expérience multijoueur. C’est dans des missions scénarisées que vous devrez, en équipe, remplir les divers objectifs comme voler des documents ou des trésors ou encore protéger un PNJ. Autant vous dire que jouer à plusieurs multiplie les chances de se faire voir mais, multiplie aussi les chances de faire une mission parfaite si les joueurs sont parfaitement coordonnés. Il est préférable de jouer avec des personnes que vous connaissez afin de profiter à fond des possibilités d’infiltration mais, il est tout à fait possible de faire de bonnes parties avec des inconnus si vous êtes un minimum vigilant aux mouvements de votre compagnon (qui peut d’ailleurs vous réanimer si besoin est).

8/10
La franchise Assassin's Creed a toujours prouvé qu'Ubisoft fournit un énorme travail historique en s'inspirant de faits réels afin de créer une histoire parralèle. Assassin’s Creed Unity ne déroge pas à la règle mais, cette fois-ci, ce n'est pas le seul argument de l'épisode. En effet, Ubisoft a voulu mettre les petits plats dans les grands pour les nouvelles consoles de salon avec un jeu qui se classe sans soucis parmi les plus belles productions de cette nouvelle génération. Mais aussi en misant sur une véritable amélioration du gameplay qui corrige enfin les soucis des anciens opus sur lesquels on pestait sans arrêt. Avec un scénario qui se laisse suivre (et bien mieux rythmé) et la scénarisation des quêtes secondaires et quelques moments plutôt épiques, cet Assassin's Creed peut prétendre, sans trop de difficulté, au titre de meilleur épisode de la saga.

+

  • Une réussite graphique
  • Paris en pleine Révolution
  • Un gameplay bien plus agréable
  • Les missions secondaires scénarisées
  • La Coopération

-

    • Du clipping à outrance
    • Il manque toujours un moteur physique
    • Le mode multijoueur compétitif a disparu