Jeux

BMX XXX

Sport | Edité par Acclaim Entertainment | Développé par Z-Axis

2/10
360 : 06 décembre 2002
05.01.2003 à 10h36 par - Rédacteur

Test : BMX XXX sur Xbox

Mes chers amis, ce test est pour moi l’occasion de vous conter l’histoire de Bmx XXX (ou comment tenter de faire de la maille en reprenant un moteur crapoteux, et en le saupoudrant d’une grosse dose de politiquement incorrect), nouvelle production Acclaim, et qui à l’origine devait s’appeler Dave Mirra Freestyle Bmx XXX. Au vu du contenu trash du jeu et ne voulant pas salir l’image de marque du champion de bicyclette, Acclaim a préféré renommer le jeu. Et heureusement d’ailleurs, car le pauvre Dave n’aurait plus eu qu’à changer d’identité et à se mettre au scrabble, tant le jeu est médiocre et vulgaire.

Du bmx…

Bah oui, parce qu’avant d’être un jeu à polémique(s), Bmx XXX est un jeu, ben… de bmx. Apres cette intro que n’aurait pas renié Alphonse Daudet, laissez moi vous parler du jeu en lui-même. Peu de modes sont disponibles, mais on retrouve l’essentiel : mode carrière et mode multi. Le premier se joue à la Tony Hawk 4, avec absence de temps au départ et objectifs à lancer en parlant à diverses personnes dans le niveau. Il y a beaucoup de challenges dans les niveaux, et c’est bien là le seul avantage du jeu, croyez moi. Je vais tout de suite passer à la liste des défauts, autrement plus longue. Primo, les persos sont atrocement mal modélisés, sont ventriloques, sont mal animés et n’ont aucun charisme. Evidemment le jeu n’offre aucune licence (comme si personne n’avait voulu risquer son image de marque, on ne peut les en blâmer), et les graphismes sont indignes d’une 128 bits. L’illusion est crée grâce à une abondance de couleurs vives mais ça ne trompera personne : les décors sont assez quelconques, plutôt inintéressants et l’ambiance sonore craint pas mal. Le speaker a une des voix les plus agaçantes qu’il m’ait été donné d’entendre et la BO est plus que moyenne (basket case de Green Day, motley crue… c’est pas tout jeune) ; heureusement on pourra mettre ses propres musiques, mais ça ne donnera pas plus d’intérêt au jeu. Le jeu est fluide mais c’est en grande partie dû à la pauvreté graphique de l’ensemble.

Côté gameplay, on retrouver exactement les mêmes sensations que dans DM2, c’est-à-dire poussives et à mille lieues de l’excellence du premier épisode de Dave Mirra, véritable surprise à l’époque de sa sortie. Le perso braque très mal, est assez lourd et faire un demi tour alors qu’on roule à l’envers est un véritable cauchemar. Les figures sont nombreuses et variées, mais sortent mal, et pour tout dire je m’en sortais mieux dans Dave Mirra 1 sur pc avec mon sidewinder limé et asthmatique qu’avec ce jeu sur mon pad s flambant neuf. En somme, au que ce soit au niveau de la réalisation ou du gameplay, c’est pas vraiment l’extase vidéoludique. Voyons maintenant le côté obscur de ce Bmx XXX.

…et du XXX

Ah la la, que serait ce jeu sans son côté

trash ? Et bien ça serait un jeu très moyen, tout simplement, auquel j’aurais

peut-être mis 11 un jour de grande bonté. Seulement, les développeurs ont eu la

riche idée de baser le concept du jeu autour du politiquement incorrect, chose

très en vogue en ce moment, avec par exemple Gta3 et sa gestion « réaliste » des

prostituées. Le seul truc qui coince, c’est que dans ce dernier c’était fait

avec talent et c’était au service du jeu, d’une ambiance et d’un univers

particulier, même si la démarche pouvait quand même paraître critiquable. Dans

Bmx XXX, c’est vendu comme un atout marketing, et le jeu en devient sale. Les

objectifs dans les niveaux seront aussi divers que de ramener des « prostiputes

» (je ne l’invente pas, c’est dans le jeu) à leur maison de passe (au prix de

quelques cris et gloussements qui feraient pâlir de honte une Laure Sainclair

sous acide), d’emmener le chient d’un proxénète faire sa petite affaire au

jardin public ou encore de récolter de quoi s’offrir une virée au club le plus

proche pour un strip-tease… Passionnant non ? Dans cette montagne de mauvais

goût, seule une chose fait mouche, les voix. Autant celles du speaker est

infâme, autant celles des gens dans la rue sont amusantes et réussies. Le

langage est fleuri, et les motha foc pleuvent comme les baffes de Bud Spencer

quand il est irrité. C’est amusant mais ça ne fait pas passer le reste, bien au

contraire. Quand on regarde ce jeu de près, on se demande si toutes les femmes

ne sont pas des catins, et si bien se comporter en société implique une

utilisation abusive de « fucking » et autres expressions nobles.

Au final donc, un jeu qui aurait pu être moyen et survivre grâce à quelques licences se transforme en abomination, chef d’œuvre du mauvais goût et ambassadeur du marketing facile. Mais Mr. Acclaim, ce qui passe relativement bien dans certains jeux déjà excellents (Gta3 par exemple) ne fait qu’alourdir la note d’un jeu médiocre. Attention, le jeu n’est pas une daube en soit, mais je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas vous arrêter devant, celui-ci n’étant pas fait pour être entre toutes les mains (les seules qui devraient le tenir devraient être celle des éboueurs). Ethiquement parlant en tout cas, Bmx XXX est nul et non avenu, et la partie bmx n’est pas assez bonne pour faire passer la pilule. Passer votre chemin ou rabattez vous sur Mat Hoffman ou même mieux, trouvez vous Dave Mirra 1 sur pc, c’est à ce jour le meilleur jeu de bmx sur le marché, en attendant peut-être le 3ème opus.

+

    -

      • Plutôt laids dans l'ensemble, et à 1000 lieues de ce que la Xbox peut proposer.
      • Lourde et sans saveur.
      • Pas très longue, et encore il faut survivre à l'ambiance poisseuse du jeu.
      • Des musiques déjà entendues ailleurs, des voix pénibles et des bruitages inchangés par rapport à Dave Mirra 1
      • Un jeu à l'idéologie minable, mais puisque le gameplay est lui aussi très moyen, on se contentera de ne pas l'acheter pour le punir
      • Fluide mais pas ultra réaliste.

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