Jeux

Bully : Scholarship Edition

Action/Aventure | Edité par Rockstar Games | Développé par Rockstar/Mad Doc

8/10
360 : 07 mars 2008
20.04.2008 à 17h41 par |Source : http://xbox-mag.net

Test : Bully : Scholarship Edition sur Xbox 360

Un an et demi après les premières épreuves bullyiennes sur PS2, Rockstar propose enfin les rattrapages pour les trop nombreux ayant manqué ce petit chef-d’œuvre, voir même pour ceux qui voudraient le refaire. Changement de nom, Canis Canem Edit (re)devenant Bully, mais également changement de console aussi, puisque cette fois-ci, ça se passe sur Xbox 360, comme une douce revanche pour un jeu annulé sur sa grande et grosse sœur. Cependant, à nouvelle géneration, nouvelles attentes, avec toutes les déceptions que cela peut entraîner.

Welcome to Bullworth Academy, Mister Hopkins

Le topo du jeu est simple : vous incarnez Jimmy Hopkins, fils d’une sauteuse de riches qui, pour être tranquille pendant sa longue lune de miel (un an quand même), décide de lâcher son gamin dans un pensionnat plutôt cosmopolite où il va devoir se tailler une réputation. Et dès les dix premières minutes de jeu, vous allez comprendre que ce ne sera pas chose aisée, le proviseur vous ayant très clairement annoncé la couleur. Mais l’intrépide branleur au grand cœur que vous êtes n’est absolument pas découragé. Et cela, Gary, l’un des vos petits camarades de classe, l’a très bien compris. Ambitionnant de prendre le contrôle officieux du pensionnat, c’est lui qui, pendant vos premiers mois à la Bullworth Academy, vous enseignera les bases, après quoi, vos chemins se sépareront. Mais c’est déjà trop tard pour ses rêves de grandeur, sa plus grosse erreur ayant été de vous avoir mis dans la course à la domination. Plus rien ne pourra vous arrêter. La trame principale de Bully s’organise comme tel : à travers une série de missions primaires, vous devez gravir les échelons et réussir à maîtriser les différents gangs qui peuplent d’abord l’école, puis la ville environnante, celle-ci s’ouvrant entièrement à vous à la fin du premier chapitre. C’est à partir de ce moment-là que le jeu prend toute son ampleur et que l’on ressent encore plus la patte Rockstar, celle-ci étant déjà fortement imprimée dans l’ironie ambiante, ainsi que dans les discours très crus de personnages. Des personnages souvent super caricaturaux, mais dans le bon sens du terme, du proviseur hyper conformiste au jeune rebelle, en passant par le prof autoritaire, dénonçant son collègue alcoolique.



Tu ne sécheras point les cours… En théorie

Mais attention, alors qu’un GTA offre une liberté totale, ici, nous sommes en présence d’un adolescent se trouvant dans un pensionnant plutôt strict. Pas question donc de rater les cours en toute impunité, et attendez-vous à voir pions et flics vous coller au postérieur durant les horaires où vous devriez être en salle de classe, occupé à remplir votre tête, ou bien une fois passée l’heure du couvre-feu.

Il serait pourtant malvenu de s’imaginer que les cours de Bully sont aussi lourds que ceux de la vie réelle, puisqu’ils se présentent sous la forme de mini-jeux, type QTE pour la musique ou la physique, voir un Trauma Center-like pour la Bio, une matière inédite, même si la maniabilité a semble-t-il été d’abord pensée pour la version Wii, le découpage de grenouilles ou de pigeons (brr…) n’étant pas très pratique au stick analogique.

Atteindre un certain niveau dans telle ou telle matière vous permettra de débloquer différents bonus, allant d’un costume hideux à celui de panoplie du chimiste (fabrication de pétards et de boules puantes inside). Une manière comme une autre de vous faire déculpabiliser d’être un élève modèle.

Mais comme le dit si bien le proverbe, “chassez le naturel, il revient au galop”. Notre cher Jimmy ne va donc pas rester longtemps au premier rang, préférant succomber à l’appel irrésistible de la ville, ce qui, au vu de la petitesse des journées, va vous obliger à agir une bonne fois pour toutes. Non, non, vous n’allez pas devoir tuer les pions comme on le ferait dans un GTA, ni avoir de relations sexuelles avec l’intendante pour la corrompre, il va juste falloir vous la jouer façon Snake “homo sapiens” (bah oui, pas très gâté physiquement notre pauvre Jimmy), à coup de saut dans les poubelles, et ainsi berner l’autorité au nez et à la barbe des adultes. Extase garantie. A vous donc les plaisirs de la ville que ce soit en skate, vélo ou scooter, lieu idéal pour serrer une fille à la fête foraine, ou bien encore pour moucher ces petits prétentieux de bourgeois, en les ridiculisant lors d’une course de vélos. En plus des excellentes missions principales, toutes bourrées d’originalité, Rockstar nous offre donc un nombre conséquent de quêtes annexes et mini-jeux, qui malgré les allers-retours incessants et un peu barbants qu’elles nécessitent souvent, se laissent compléter avec grand plaisir (Qui a parlé d’espionner les filles sous la douche ?). Le tout sublimé par un gameplay aux petits oignons (excepté, si l’on est sévère, la petite fausse note SVT), ergonomique à souhait, qui ne demandera que quelques minutes de rodage. Correct, étant donné que la durée de vie est à l’avenant.

Quand l’art plastique fait l’école buissonnière

Alors oui, Bully nous procure un plaisir monstre quand on y joue. C’est frais, original, et tous les superlatifs synonymes que vous voulez, mais avouons-le, pour un jeu actuel, les graphismes font un peu (voire même beaucoup) tâche. Les gugusses de chez Rockstar New England (Mad Doc avant leur rachat récent) ne se sont franchement pas foulés, le jeu regorgeant de textures foireuses, de baisses de framerate qui tueront les accros aux 60 images par seconde, et cerise sur le gâteau, beaucoup de versions du jeu se sont retrouvées remplies de bugs très, très gênants, allant du désormais habituel “Disque illisible” aux gels de l’écran, ou freezes pour les intimes. Passent encore les quelques insuffisances techniques, l’intérêt du jeu ne résidant pas dans ce domaine, on ne peut que difficilement accepter ces problèmes plus importants, qui plus est quand on vient de dépenser 50 € dans un jeu. Et, bien que le problème ait été partiellement réglé avec une mise à jour depuis la sortie du titre, on ne peut que flanquer un blâme à Rockstar (c’est de contexte en plus), d’autant que cela n’aide pas vraiment les quelques gamers privés du Xbox Live. Pour un jeu de cette envergure, on aurait quand même souhaité un peu plus d’application.

Frais, original, drôle, varié, Bully se trouve être de manière regrettable partiellement miné par des soucis techniques peut-être un peu trop prépondérants. Mais malgré cet avertissement travail, c’est globalement haut la main que Bully passe en année supérieure, et l’on espère de tout cœur que le succès, mitigé sur PS2, sera cette fois au rendez-vous sur Xbox 360 et Wii, histoire que Rockstar nous offre un nouvel épisode entre deux épisodes de GTA. Mais cette fois-ci, avec une finition digne de ce nom.

+

  • Originalité de l’environnement et des missions
  • Gameplay instinctif
  • Long
  • Scénario, ambiance, personnages charismatiques
  • Le prix, de 50 €

-

    • Imperfections techniques trop marquées
    • Quelques routines de mission lourdingues
    • Journées qui passent trop vite