Jeux

Dante’s Inferno

Action/Aventure | Edité par Electronic Arts | Développé par Visceral Games

8/10
360 : 12 février 2010
08.03.2010 à 14h10 par - Rédacteur en Chef |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Dante's Inferno sur Xbox 360

Dernier né de la politique "nouvelles licences" d'Electronic Arts, Dante's Inferno rejoint les Mirror's Edge, Dead Space et autre Brütal Legend dans la lutte contre la multiplication des suites qui a fait le bonheur du porte-monnaie des éditeurs ces dernières années, au grand dam des joueurs qui n'y voyaient qu'un manque d'inspiration et de nouveautés. Et même si le titre mettant en scène Dante Alighieri nous rappelle un certain God of War cher au monolithe de Sony, l'imitation en vaut-elle la chandelle ou faudra-t-il plutôt allumer un cierge pour lui souhaiter le repos éternel ?
Assassin’s Inferno

Fort d’un marketing monstrueux, peu de joueurs aujourd’hui peuvent prétendre ne pas avoir entendu parler ne serait-ce qu’un peu de Dante’s Inferno. Entre polémiques sur le contenu parfois très violent ou tout simplement sur la communication réalisée autour du titre qui aura relevé de l’indécence à plusieurs reprises, le titre des studios Visceral Games – à qui l’on doit l’excellent Dead Space mais également les catastrophiques Parrain II et Bons Baisers de Russie – n’aura pas manqué d’occasions pour faire le buzz autour de lui.



C’est donc forcément avec déception que l’on débute le jeu, avec en point de mire l’aspect visuel de l’ensemble. Un profond choc à l’heure où les studios mettent tous leurs talents à profit afin de nous servir de quoi nous exploser la rétine. Ce ne sera donc pas le cas dans le prologue du jeu qui se déroule dans la ville d’Acre aux textures bien peu flatteuses, où Dante – vous – participe aux croisades aux côtés de Sean Connery, enfin le bon roi Richard Coeur de Lion.

Vous réaliserez donc vos premiers actes en Terre Sainte, dans une ville ravagée par la Croisade à laquelle vous participer. Un prologue fondamental à l’aventure puisque c’est dans la ville sacrée d’Acre, en affrontant certainement le pire ennemi de la vie, que vous allez récupérer votre seule et unique arme qui vous accompagnera tout au long de l’aventure : la grande faux. Extensible, elle vous servira bien entendu pour abattre vos ennemis mais également à en contrôler certains dont la taille dépasse l’entendement ou encore à vous accrocher à certains rochers suspendus pour passer de grands précipices. Mais revenons plutôt aux événements qui vont entraîner votre descente aux Enfers.

Vous décidez de rejoindre Béatrice, votre femme, dans votre douce chaumière afin de profiter d’un repos bien mérité, seulement les hommes de Saladin contre qui vous êtes en guerre ne l’entendent pas de cette oreille et ont massacré père et amante. Pleurant à chaudes larmes sur le corps de votre bien aimée, Lucifer lui-même vient vous rendre une petite visite et s’emparer alors de l’âme de Béatrice à votre grande stupeur pour l’emmener dans les tréfonds. Criant à l’injustice et ayant manifestement quelques sentiments de culpabilité, vous décidez de vous lancer dans une course-poursuite qui vous entraînera au travers des 9 cercles des Enfers où se retrouvent les âmes des damnés.



Entrez dans le cercle

Si le scénario paraît cousu d’avance, il vous réservera également un bon lot de surprises, le background se dévoilant au fur et à mesure de l’aventure sous la forme tantôt de flashback dans un style animé diablement réussi ou tout simplement dans les diverses cinématiques à la réalisation absolument impeccable qui se déclencheront au fil des cercles traversés. Pour mener à bien votre poursuite, vous pourrez compter sur l’appui du poète Virgile, héros déjà présent dans la Divine Comédie, l’oeuvre de Dante Alighieri dont le jeu s’inspire.

Il faut d’ailleurs souligner l’application des studios de Visceral Games à vouloir coller à l’ambiance de l’une des oeuvres les plus abouties du Moyen-Age. Ainsi les cercles de l’enfer et la façon dont les damnés y sont torturés sont respectés, tout comme les différents protagonistes que vous croiserez au cours du jeu comme Charon, Ploutos, Cerbère, et j’en passe. Bien entendu le scénario a subi quelques retouches mais dans l’ensemble on peut dire que le travail effectué pour le respect de l’oeuvre est absolument dantesque, sans mauvais jeu de mot.

Les premières minutes passées dans les profondeurs vous donneront toutefois un profond sentiment de malaise. Le second cercle traversé étant celui de la luxure, attendez-vous à voir pas mal de choses plus ou moins étranges, voire dérangeantes. Vous y rencontrerez également l’un des couples les plus célèbres de l’histoire en guise de boss, et ce n’est qu’après cela que vous pourrez enfin jouir pleinement de l’ambiance du titre. Les développeurs s’en sont donnés à coeur joie pour apporter une ambiance des plus morbides et surtout très bien adapté au lieu que vous traversez, à savoir la tanière du Diable en personne. Entre cris, fleuves des Enfers, bestiaire infâme et flammes en veux-tu en voilà, on peut clairement dire que tout a été fait pour coller impeccablement à l’ensemble pour lui donner une cohérence qui se justifie d’elle-même. Découvrir chaque cercle devient alors un véritable bonheur, à la limite du masochisme, et nous fait réellement prendre conscience de l’horreur qui se trame en bas.



God of Inferno

Bien entendu un jeu ce n’est pas qu’un univers et une ambiance, et cela même si quelques exceptions comme Heavy Rain ont pu le prouver dernièrement. Le gameplay de Dante’s Inferno est simple et me permet de citer un deuxième jeu exclusif à la console de Sony en seulement deux phrases : God of War. Sur bien des aspects la comparaison tient parfaitement la route puisqu’avec ces quelques énigmes à résoudre, son univers mythologique et ses combats tirant sur le beat’em all pur et dur, il ne fait nul doute que la licence de David Jaffe a été une énorme source d’inspiration. Si le principe du jeu est simple, il en reste également efficace grâce à une bonne fluidité des mouvements, la possibilité de réaliser une pluie de combo tout en restant accessible à tous grâce à ses quatre modes de difficulté.

Là où Dante’s Inferno se démarque c’est surtout dans les choix qui vous seront proposés. Lors de votre descente aux Enfers, vous pourrez croisez plusieurs damnés qu’il vous sera possible de punir ou d’absoudre. Suivant vos décisions, vous augmenterez une jauge de sacré ou d’impie, le premier étant associé à votre croix bénite – forte utile dans un lieu comme celui-ci – et le second à votre grande faux.

L’idéal sera d’équilibrer au maximum les deux côtés puisque certains ennemis seront plus faible à l’un ou à l’autre, mais vous ne serez jamais coincé si vous choisissez d’augmenter toujours le même, autrement dit si vous choisissez clairement d’opter pour le bien ou le mal. Un petit plus qui ne fait pas réellement la différence mais qui lui permet sans doute de tenir la dragée haute face à notre ami Kratos, pour pourquoi pas le déloger de son piédestal dans une suite presque évidente pour qui aura vu la fin du jeu ou connait un peu la Divine Comédie.


Tu Peux Pas Test – Dante’s Inferno [HD]

envoyé par Xbox-Mag

Dante's Inferno joue la carte des paradoxes. S'il est doté d'une réalisation assez pauvre et à la limite de l'indigne pour les créateurs de Dead Space, le travail effectué sur l'oeuvre de Dante Alighieri et l'ambiance retranscrite dans le titre de Visceral Games sont tels que le joueur fait rapidement abstraction de l'aspect technique pour se concentrer sur le background et chaque phase de combat devient alors une lutte pour savoir ce qu'il va se passer ensuite. Bien entendu, Dante's Inferno n'est pas non plus le jeu parfait, mais saura satisfaire les joueurs ayant soif de nouveautés et qui cherche un scénario à la hauteur de certaines grandes productions cinématographiques, pour peu que la durée de vie ne les freine pas avant.

+

  • Beaucoup de rebondissements
  • Des cinématiques époustouflantes
  • Assez fidèle à l'oeuvre originale
  • Une ambiance exceptionnelle

-

    • Parfois répétitif
    • Huit heures pour en voir le bout
    • Moyen graphiquement