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Def Jam Vendetta : Fight For New-York

Combat | Edité par Electronic Arts

8/10
360 : 23 septembre 2004
21.10.2004 à 23h25 par - Rédacteur

Test : Def Jam Vendetta : Fight For New-York sur Xbox

On reproche souvent au rap US de véhiculer une image assez violente et macho, et c’est vrai qu’à voir ces délicieuses jeunes femmes à la peau d’ébène se trémousser à 20 centimètres de la caméra sur des textes utilisant un langage parfois on ne peut plus fleuri, le raccourci est vite fait. Electronic Arts, qui ne se soucie vraisemblablement pas plus que les artistes eux-mêmes de cette image un rien négative, a donc décidé de donner une suite à Def Jam Vendetta, avec au menu un supplément de stars, de baffes et d’hormones mâles.

Once upon a time in the west (coast)

Après une séquence d’introduction qui, il faut le dire, met

bien dans l’ambiance, on se retrouve face à un menu assez touffu. Carrière,

combat simple, options complètes, multijoueurs, tout semble là pour garantir de

nombreuses heures de jeu, d’autant plus qu’on constate immédiatement qu’il y a

énormément de bonus à débloquer, comme c’est le cas dans la majeure partie des

productions EA récentes.
Le mode carrière, fort d’un scénario complexe et

d’une mise en scène excellente, est fort plaisant et vous tiendra en haleine du

début à la fin. Dans la guerre sans merci qui oppose le gang de D-Mob à celui de

Crow (incarné par le précieux Snoop Dogg), vous incarnerez un total inconnu à

qui il faudra donner un visage avant toute chose, par l’intermédiaire d’un

portrait-robot plutôt détaillé. A vous de choisir si vous voulez être un noir

athlétique pratiquant un catch puissant et bestial (le rêve de tout un chacun),

un blond aussi fluet que moustachu mais maîtres en arts martiaux ou une brute

sanguinaire qui s’habille en triple XL et qui démonte ses ennemis à coup de

bourre-pifs bien rustiques.
Votre objectif sera donc d’aider D-Mob et ses

potos à conquérir les diverses boîtes de la ville qui sont détenues par le gang

adverse. Il va de soit qu’elles ne passeront sous votre contrôle qu’une que vous

aurez occis la poignée de cerbères qui y traînent. Le plus souvent, il y aura 3

ou 4 gus à tabasser et une guest star (Sean Paul, Ice-T, Danny Trejo…) en guise

de taulier. Diverses variantes vous seront proposées au fil du temps

(compétitions, matchs à 4…), mais globalement le déroulement de l’épreuve reste

le même et il ne pourra en rester qu’un.




Votre progression ne sera évidemment pas vaine, puisque chacun

de vos combats vous rapportera une somme d’argent, plus ou moins grande selon

votre prestation. Balayez votre adversaire en 10 secondes, variez vos coups,

soyez méga classe et évitez de trop vous faire abîmer et les récompenses

couleront à flot, que ce soit sous forme de monnaie sonnante et trébuchante ou

sous forme de points pour faire évoluer votre avatar.
Les dollars que vous

amasserez vous serviront à acheter tout ce qui peut faire la gloire d’un

gladiateur des temps moderne, du dernier blouson Fila ultra chébran à la montre

14 carats, en passant par tout un tas de piercings, de bagues et de couvre-chefs

multicolores. Vous pourrez aussi changer à volonté de coiffure et vous faire

poser un nombre considérable de tatouages, ce qui augmentera votre charisme et

donc vos chances d’avoir le public derrière vous lors des combats. L’énorme

variété d’achats et de transformations possibles permet donc de personnaliser

votre combattant à l’extrême et évite ainsi de se lasser à force de lui voir la

même tronche.
Les points de capacité seront à répartir selon vos envies dans

diverses catégories, comme la vitesse, la force des bras ou des jambes,

l’endurance, la santé, etc. Vous pourrez aussi acheter un nombre impressionnant

de coups spéciaux (blazin’, voir plus bas) et augmenter votre panoplie de coups

en assimilant auprès de notre bon vieux Henry Rollins de nouveaux styles de

combats. Car si au début vous serez obligé de n’en choisir qu’un, rien ne vous

empêchera par la suite d’en acheter 2 autres afin de transformer votre kickboxer

en maître de la soumission ou apôtre des arts martiaux, l’IA se chargeant de

garder les meilleurs coups de chaque style. Il vous faudra donc bien choisir

quand vous augmenterez les caractéristiques de votre perso, car un moulinet à

baffes sans force dans les bras sera aussi inutile qu’un karatéka

narcoleptique.




Les premiers pas (surtout les premières trempes) dans l’arène

risquent d’être un chouia déstabilisants pour le joueur habitué aux jeux de

baston classiques. Il faut tout d’abord se faire au système de déplacement qui,

comme dans tout jeu de catch qui se respecte, autorise le joueur à aller dans

toutes les directions sans contrainte et sans forcément faire face à son

adversaire. On évitera donc dans un premier temps d’offrir ses fesses à son

ennemi, histoire de s’épargner une coloscopie souvent mortelle. Ensuite, c’est

la gestion de la barre de vie qui peut surprendre, car si celle-ci diminue à

chaque impact comme dans les dernières productions Capcom (avec une réserve qui

remonte progressivement), elle ne signifie pas pour autant la défaite une fois

vide. Lorsqu’elle arrive au minimum, elle passe dans le rouge un court instant

et ce n’est qu’à ce moment que l’on est réellement vulnérable puisqu’un coup

puissant, une projection dans le décor ou un blazin’ vous mettra KO

immédiatement. Il faut donc préparer son assaut final avec minutie afin de ne

pas voir la jauge de l’autre gars repasser dans le vert au mauvais moment. La

dernière chose à assimiler pour prétendre à la victoire est l’environnement.

Chaque aire de combat est fermée par un mur, du public ou encore des accessoires

genre billard, piliers et autres décorations contondantes. Il va sans dire que

le décor est peu amical, que vous possédiez les Nike Air Jordan #19 ou pas, et

le moindre contact violent avec la brique se fera au grand dam de votre barre de

vie. Le public, c’est autre chose. Lui saura apprécier vos goûts vestimentaires

et vous le rendra bien, que ce soit en vous épargnant quand votre adversaires

vous y envoie ou au contraire en explosant la tête de ce dernier si c’est vous

qui l’y projetez. Sachez donc vous vêtir avec classe histoire de vous mettre le

public dans la poche.




Le reste du gameplay est relativement classique, avec son lot

de coups de poings, de pieds, de prises (contextuelles, selon l’endroit où vous

envoyez votre infortuné partenaire) et de gros coups de latte. Vos combos se

devront d’être variés pour tromper l’ennemi et pour faire augmenter votre jauge

de blazin’ qui une fois remplie vous permettra d’expédier votre adversaire au

tapis pour quelques temps, ou pour toujours selon sa barre de vie. Les blazin’

sont pour la plupart hyper impressionnants et vraiment très, très violents (et

jouissifs). Le jeu en compte un bon paquet à débloquer et à acheter, alors

faites vous plaisir.
Les combats, vraiment agréables et pêchus, sont parfois

très frustrants tant l’IA semble inégale d’une partie à l’autre. Contre le même

adversaire, une branlée mémorable peut très bien se transformer en parcours de

santé en relançant le combat, et ce que ce soit au début ou à la fin du jeu. La

difficulté paraît donc plus basée sur le hasard que sur une progression logique,

c’est dommage. Surtout que les échecs n’ont aucune répercussion sur l’histoire,

et bien que celle-ci soit excellente et blindée de cinématiques ravageuses, on

aurait préféré un cheminement un poil moins linéaire. Rien de bien grave

cependant.

Côté technique, Def Jam FFNY fait forte impression, tout

simplement. La modélisation des personnages est hyper convaincante, le niveau de

détail appréciable et les animations sont justes parfaites, hormis pour les

potiches/nanas, dont les combats font plus penser à un bon gros Mortal Kombat

amidonné qu’autre chose. Le public est certes un poil simpliste mais ça ne se

remarque pas trop durant les fights, et la mise en scène des projections et des

blazin’ en jette un max. On note quelques ralentissements dans certains stages

mais pas de quoi fouetter un chat.
La partie sonore est plus mitigée. Si les

doublages sont impeccables et mettent parfaitement dans le bain, les

(nombreuses) musiques sont loin d’être trippantes et sont de toutes façons bien

trop discrètes pour divertir le joueur pas vraiment fan de rap. Je pense qu’EA

aurait plus gagné à inclure de grands classiques du rap US, quitte à mettre des

morceaux qui ont 10 ans ou plus.




Que peut-on finalement reprocher à ce Def Jam : Fight for New-York ? Pas grand-chose en fait, car le jeu est vraiment très efficace et bien formaté. La réalisation met bien en valeur un scénario efficace, et les quelques fautes de goût (notamment au niveau du traitement réservé aux demoiselles) sont inhérentes au genre musical, on ne peut pas vraiment reprocher à EA de ne pas avoir collé à son modèle. Reste que malgré sa durée de vie imposante et ses combats aussi violent que pêchus, Def Jam ne fait pas vraiment dans la finesse, c’est le moins que l’on puisse dire. Ceci dit, dans le genre lutte/catch/bourrin, on ne fait pas mieux sur Xbox.

+

    -

      • EA rend une copie nette et sans bavure, avec une modélisation impeccable et un nombre hallucinant de stars très bien modélisées.
      • 5 styles de combat pour 5 approches différentes de la bagarre. Toutefois, la finesse n'est pas spécialement au rendez-vous même si le matraquage est sévèrement puni par l'IA.
      • Le mode solo vous assurera quelques après-midi de jeu, après, c'est à vous de voir... C'est en tout cas très convenable pour le genre.
      • Le jeu d'acteur est excellent, les bruitages sec et dans le ton (violents quoi). Les zikes ne m'ont pas emballé, mais je ne suis pas un grand connaisseur du rap récent.
      • Une histoire dure et captivante qu'on a plaisir à suivre en compagnie d'acteurs on ne peut plus crédibles.
      • Amateurs de baston brutale et d'ambiance gangsta, ce Def Jam est pour vous !
      • Les fighters masculins sont plus vrais que nature, au contraire de leurs homologues féminins, heureusement moins présents.