Jeux

Doom 3

FPS | Edité par Activision-Blizzard | Développé par id Software

8/10
360 : 08 avril 2005
19.04.2005 à 19h59 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Doom 3 sur Xbox

Dix ans se sont écoulés entre les sorties d’Ultimate Doom et de Doom 3. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la reine mère du FPS a su se faire attendre pour mettre bas… Tout comme le test me direz-vous, mais que voulez-vous entre les filles de l’Est et les coups de fouets d’un Boss tout de latex vêtu, on fait de notre mieux. Bref, tout ça pour dire que depuis l’E3 2001, les informations (et les rumeurs) relatives à Doom 3 sont tombées au compte gouttes et les incertitudes quant à un éventuel portage sur Xbox ont su nous tenir en haleine pendant un moment. Finalement, après une gestation qui aura duré quatre ans (sans compter les quelques mois de retard de la version Xbox), la bête débarque enfin. Verdict.

Mars, et ça repart !

Année 2145, vous débarquez sur Mars City afin d’y rejoindre l’équipe de sécurité travaillant pour la société de l’Union Aerospace Corporation. Jeune recrue, vous ne pipez pas mot et acceptez avec le plus grand empressement la mission de routine qui vous est confiée. Quand je dis mission de routine, comprenez naturellement « prétexte à 2 balles pour défourailler tout ce qui bouge ». En effet, il ne vous faudra pas moins de cinq minutes pour voir que tout va partir en sucette et qu’il va falloir intervenir à coup de fusil. L’expérience Doom 3 commence !

Une recette simple mais diablement efficace

L’ambiance sonore et la qualité visuelle constituent la pierre angulaire du soft. Doom 3 est avant tout un jeu d’ambiance, une expérience graphique surprenante qui inspire le respect. Mais la beauté d’un jeu ne fait pas tout, et il convient par conséquent de vous décrire plus en détails ce qui vous attend.

Le mode solo reste le principal intérêt du jeu, l’essence même de ce que la légende Doom représente. Comme toute bonne campagne Doomesque, Doom 3 vous propose un bestiaire aussi divers que malsain. Du Baron of Hell de trois mètres de haut au Cherub pleurant et rampant, vous avez de quoi faire. Niveau IA par contre, ce n’est pas le pied, les cadors de l’enfer ayant approximativement le QI d’une huître. Vos ennemis peuvent impressionner par leur apparition mais certainement pas par leur vice ou leur intelligence, vous en viendrez bien souvent à bout sans réelle difficulté et il en sera de même pour les quelques Boss présents dans le jeu.

Boucher dans l’âme, Doom 3 vous propose un matériel de désossage sympathique mais déséquilibré, la majorité de l’aventure étant faite au fusil à pompe. Aussi jouissif que ce dernier puisse être, ça ne vous empêchera pas de noter quelques incohérences sur la puissance de feu de quelques armes. La tronçonneuse donne par exemple l’impression d’être plus efficace que le lance-roquettes, cherchez l’erreur. Autre élément indispensable à votre survie, la très controversée lampe torche. Beaucoup de joueurs, que se soit sur PC ou sur Xbox, s’en étaient plaint, ne comprenant pas comment, en 2145, un marine ne peut pas tenir une lampe et un flingue simultanément. Comprenez bien que ce choix fait partie intégrante du gameplay de Doom 3 et que le jeu, très classique par ailleurs, base le gros de son effet là-dessus. En plus, le fait que les environnements sombres nécessitent la plus stricte des inspections (munitions, armes, boucliers… grosses bêbêtes !) renforce l’ambiance et le stress que vous éprouverez en évoluant, sachets gonflés, dans des couloirs où les mauvaises rencontres sont fréquentes. Personnellement, j’ai trouvé l’idée intéressante, mais chacun ira bien évidemment de sa petite pierre.

Toutefois, je pense que la réelle polémique se situe plutôt sur le caractère linéaire et répétitif du jeu et de la manière dont vous y serez réceptif. Doom 3 n’innove en rien, le but reste de flinguer tout ce qui bouge, et ce pendant une petite quinzaine d’heures. Exit les envies de survival horror, les énigmes complexes, vous n’êtes pas là pour réfléchir (d’ailleurs vous n’entendrez pas une seule fois la voix du héros… C’est pour dire). Doom est doncsynonyme de simplicité efficace chez les uns, et d’ennui profond chez les autres. Personnellement, déambuler shotgun à la main durant des heures dansun univers futuriste ô combien époustouflant afin de démembrer de la bête, je suis preneur ! Après tout, on ne peut pas demander à Doom de ne pas être Doom.

« Faisez gaffe à les monstres ! N’é peur ! »

Terrifié par l’aventure solo ? Besoin d’un copain à toué pour n’avoir plus peur dans le noir ? Doom 3 vous propose un mode coopération jouable en Lan ou sur Xbox Live pour vous serrer les uns contre les autres comme des petits poussins.

Elément plaisant et attendu pour de nombreux jeux, la coopération est la possibilité de voir le multi-joueurs différemment. L’effort est louable mais ce mode coop’ déçoit quelque peu par sa courte durée de vie. Ce n’est pas un raccourci mais une glissade jusqu’au Boss de fin qui vous attend. Comptez environ trois ou quatre heures pour en venir à bout pour les moins bourrins d’entre vous. Les chapitres joués sont tout naturellement similaires à ceux de l’aventure solo mais comptentl’avantage de faire apparaître différemment les ennemis en nombre et en place. Quoiqu’il en soit ça reste très scripté, et il vous suffira de jouer2-3 fois ce mode afin de vous de souvenir parfaitement où se trouve le gibier, et c’est bien le terme tant la difficulté fait défaut. En effet, il vous est impossible de choisir le mode de difficulté lorsque vous vous lancez dans une coopération, et on ne peut pas dire que les développeurs aient placé la barre bien haut. En réalité, votre seul ennemi c’est votre partenaire. Autorisez les tirs alliés et vous verrez le nombre de « supos » que votre acolyte vous collera. Le bilan est un peu sévère certes, mais n’oublions pas que la coopération reste une option bien sympathique (et rare) afin de passer un moment « frag » comme on les aime.

« Petits meurtres entre amis »

Comme tout jeu live qui se respecte, Doom 3 propose un mode multi-joueurs avec quelques classiques. Nous retrouvons donc le Deathmatch (en équipe ou chacun pour sa pomme), le Survival, et enfin la possibilité de créer des minis tournois. Très accessoire, ce mode vous permettra de délirer avec quelques potes (pas plus de 4 par maps) et de vous courser tronçonneuse à la main. On note quelques possibilités plaisantes lors des matchs, comme le fait d’éteindre la lumière de certaines pièces ou de rabattre les volets électroniques, afin d’attendre sournoisement le nain qui va se pointer innocement et qui va tenter de traverser sous vos yeux de bête assoiffée de sang. Les maps restent fidèles à l’univers de Doom 3 et le level design est bien pensé. Par contre inutile de sortir votre lampe torche (surtout qu’elle n’est pas dispo en deathmatch) pour trouver de la map car il y’en a que cinq ! Bref, tout ça pour dire que ça fait un peu short pour du multi, mais qu’on apprécie tout de même sa discrète présence.

Au final, Doom 3 a l’avantage d’être un jeu bien « fini ». Du début à la fin, le travail accompli est impressionnant, surtout quand on sait que c’est un portage d’un jeu PC plutôt gourmand. Mais Vicarious Visions a bien travaillé, et Doom 3 se place facilement dans le top 5 des plus beaux jeux sur Xbox. Expérience visuelle frissonnante, violente, mais aussi très linéaire, Doom 3 est à découvrir principalement en solo et en coopération, et constitue une bonne alternative aux parties plus sérieuses et prenantes de vos autres jeux live.

+

    -

      • Rien à dire, Doom 3 est une véritable claque visuelle, pouvant même induire en erreur quelques pcistes en herbe. Du beau travail.
      • Simple mais suffisante pour ce type de jeu. Quelques bonnes idées comme la possibilité de créer des raccourcis par le biais de la croix multi directionnelle afin de permettre une gestion rapide des armes.
      • Le fan y reviendra plusieurs fois, tâtant même du mode « cauchemar », mais l’aventure Doom 3 reste très ponctuelle. Ce qui n’empêchera pas de le ressortir de temps à autre pour les longues et froides nuits d’hivers.
      • Une excellente ambiance sonore (sans musique toutefois), optimisée pour le 5.1 mais aussi pour ceux désireux d’utiliser un casque (ce que je conseille vivement).
      • Linéaire voir répétitif, Doom reste Doom, avec une avancée et une systématisation des apparitions, tout n’est que prétexte. Donc niveau scénar… ça reste sec.
      • Un jeu très classique mais qui allie réalisation impressionnante et finition exemplaire. Le mix bourrin/flippant peut rebuter, mais on en a pour son argent.
      • Très peu de ralentissement, des animations impressionnantes, encore une fois ça reste du bon travail.
      • Accessoire vraiment plaisant, la coopération offre une expérience sympathique mais incomplète. Le multi-joueurs quant à lui est beaucoup trop limité. Reste l’interrogation totale concernant d’éventuels contenus téléchargeables…