Jeux

Eastshade

| Développé par Eastshade Studios

6/10
One : 21 octobre 2019
22.10.2019 à 11h05 par - Rédacteur en Chef

Test : Eastshade sur Xbox One

Vincent Van Grog

Disponible depuis le début de l'année sur PC via Steam, Eastshade n'aura pas vraiment traîné pour débarquer sur consoles, et c'est tant mieux. Développé par Danny Weinbaum, un responsable d'environnement 3D qui a débuté chez Sucker Punch avant de créer son propre studio, le jeu mise avant tout sur son esthétique soignée pour embarquer le joueur dans une aventure originale et prometteuse sur le papier. Débarquement immédiat pour l'île d'Eastshade, ses habitants et ses quelques mystères.

C’est dans le but de rendre hommage à la mémoire de votre mère que vous embarquez sur un bateau direction Eastshade. Après un naufrage sans réelle gravité, vous voilà au coeur d’une île aux décors paradisiaques, surplombés par le soleil et une lune tellement immense que chaque journée est rythmée par une éclipse aux alentours de midi. Voilà le tableau général de Eastshade. Et des tableaux vous allez en voir, et même en faire tout au long de votre aventure puisque c’est dans la peau d’une peintre qu’il va falloir fouler cette terre inconnue, mais loin d’être hostile. On ne va pas se mentir, les premières minutes du jeu imaginé par Danny Weinbaum ressemble à la tranquillité d’un Myst et à l’exploration d’un Skyrim.

eastshade-20190923_08

Et la totalité de l’aventure ressemble plus ou moins à cette combinaison, à laquelle il faut ajouter le besoin de réaliser des tableaux pour se faire de l’argent. Car même si le titre ressemble à un monde totalement ouvert, il est malicieusement découpé en différentes zones qui ne sont accessibles qu’en payant une taxe de passage, en réalisant une quête pour la propriétaire d’une montgolfière ou encore en craftant un moyen de transport particulier. Cela permet finalement de concentrer les débats dans des espaces réduits au départ, puis de plus en plus large au fur et à mesure, le temps pour le joueur de se familiariser avec les environnements et mémoriser des points de repères pour faciliter les déplacements. Globalement la carte est relativement petite, même si on peut dire qu’elle est adaptée au rythme de notre peintre qui est incapable de courir et dont les nombreux allers/retours auraient pu être hautement redondants si celle-ci avait été plus grande.

En effet les nombreuses quêtes proposées par les habitants, et donc nécessaires pour voir votre porte-monnaie prendre de l’épaisseur, vont vous amener aux quatre coins de l’île. Répertoriées dans votre journal, celles-ci sont plutôt bien décrites et ne vous laisse que très rarement sans savoir quoi faire, ou à qui s’adresser. Les demandes de tableaux par exemple sont le plus souvent exprimées avec détails, et lorsqu’on vous demande d’aller peindre une arche naturelle, un moulin à eau ou une vue incluant plusieurs bâtiments, il est finalement assez simple de répondre à la requête sans avoir à se triturer le cerveau durant un long moment. Et gare aux erreurs car s’il est possible de refaire un tableau sur une toile déjà utilisée, il faut en revanche tenir compte de la jauge d’inspiration qui se remplit à mesure que vous remplissez des quêtes ou découvrez de nouveaux lieux. Si celle-ci est vide, il vous est alors impossible de peindre.

eastshade-20190923

D’autres mécaniques de jeu viennent également diversifier l’aventure. Comme dans beaucoup de jeux d’exploration, il est possible de pêcher. En revanche la fraîcheur des nuits sur Eastshade empêche de sortir de nuit sans l’équipement adéquat ou sans s’être rincé le gosier avec une boisson qui tient chaud. Le cycle jour/nuit permet également de faire apparaître certains événements durant des moments précis de la journée. Pas franchement développées, les variations climatiques ont néanmoins le mérite de voir se déclencher d’impressionnants orages, même si on regrette leur arrêt très brutal qui voit le soleil revenir dans la seconde même de la fin de la pluie.

Plutôt avenant sur le fond, Eastshade possède l’énorme défaut d’être très mal optimisé techniquement. Les crashs sont nombreux et les bugs d’affichage constamment présents ou presque. De quoi gâcher en partie le plaisir du jeu qui a sans doute été trop gourmand sur ses environnements très riches en végétation par exemple. Des défauts sans doute liés à la volonté du studio de ne pas inclure de temps de chargement dans le jeu. Et ne comptez pas sur une éventuelle optimisation Xbox One X pour corriger tout cela.

6/10
Eastshade c'est avant tout un voyage sympathique, parfois reposant même, qui force le joueur à explorer (beaucoup), à enquêter (un peu), et même à s'arrêter et à prendre le temps de trouver le bon angle et la distance optimale pour réaliser le meilleur tableau possible. Si on devait le résumer en quelques mots, Eastshade c'est Myst sous vitamine C, Skyrim sans le stress d'avoir un ennemi à ses trousses, et finalement un monde ouvert avec la panoplie de bugs et de crashs qui accompagne généralement les jeux un peu trop ambitieux pour ce genre. Et c'est réellement dommage car le jeu de Danny Weinbaum est une merveille au niveau de sa direction artistique, tout en rappelant constamment au joueur qu'il aurait mérité des moyens supplémentaires pour devenir un véritable incontournable.

+

  • Décors de toute beauté et variés
  • Ambiance sonore très maitrisée
  • Du Skyrim version promenade

-

    • Techniquement à la ramasse
    • De nombreux crash
    • Scénario peu développé
    • Ile un peu petite