Jeux

FIFA 17

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Canada

10/10
One : 29 septembre 2016
02.12.2016 à 00h49 par

Test : FIFA 17 sur Xbox One

Mieux vaut tard que jamais

Après un dernier épisode plutôt convaincant, qui avait surtout réussi à faire oublier les errements d'un FIFA 15 décevant, on attendait la confirmation du regain de forme de la série phare des jeux de football. Pour ce nouvel opus, EA Sports s'est efforcé de proposer des nouveautés intéressantes, dont le mode Aventure qui était demandé par une certaine partie de la communauté depuis quelques années.

Avec FIFA 17, Electronic Arts a beaucoup axé sa communication sur la nouveauté du mode Aventure. Une histoire dans un FIFA, cela peut faire sourire, mais après tout, un mode du même type existe déjà dans la série des NBA 2K. L’Aventure nous met dans la peau d’Alex Hunter, un jeune footballeur en quête de succès qui s’apprête à signer son premier contrat pro en Angleterre. Nous avons donc rapidement le loisir de choisir notre club préféré parmi les 20 présents en Premier League. Évidemment, la plupart des joueurs se tourneront vers les habituelles 5 ou 6 grosses équipes du championnat, mais il y aura toujours des cas particuliers comme votre serviteur pour prendre Bournemouth.

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Rapidement, le joueur est envoyé en prêt en Championship pour engranger de l’expérience. Là, nous n’avons le choix qu’entre les trois équipes qui sont descendues de Premier League la saison dernière : Newcastle, Aston Villa et Norwich. En soi, L’Aventure se déroule comme une carrière en mode « Deviens Pro » mais entrecoupée de cinématiques, qui mettent parfois en scène de réels acteurs du football (Harry Kane, James Rodriguez…), tandis que quelques choix de dialogues interviennent, définissants notre personnalité (arrogant ou modeste), ce qui influe sur notre nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux ou l’appréciation de notre coach. Un vrai RPG, ce FIFA 17. Plutôt sympathique, cette « aventure » ne dure toutefois que le temps d’une saison. Pas inoubliable donc, mais elle a le mérite d’apporter un peu de neuf à la série.

« L’Aventure nous met dans la peau d’Alex Hunter, un jeune footballeur en quête de succès qui s’apprête à signer son premier contrat pro en Angleterre »

Les joueurs solos qui n’ont cure de L’Aventure pourront se plaire avec la Carrière. Parce que là aussi, la nouveauté est présente. À commencer par une nouvelle gestion des objectifs. En début de saison, vos dirigeants vous fixent des attentes sur plusieurs plans : le succès national, le succès continental, le rayonnement de la marque de votre club, les finances et enfin, le centre de formation. Plus que jamais, le mode Carrière est donc destiné à celles et ceux qui aiment prendre le temps de s’attarder sur certains détails pour avoir réellement l’impression de faire bouger leur club. Ce n’est pas tout puisque dans ce dernier opus, le système financier a également été repensé. Il ne faudra rien négliger : masse salariale du club, les frais de déplacement, les recettes de match, les infrastructures… tout y passe !

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Les nombreux autres modes de jeu sont bien entendu toujours de la partie. Club Pro, Saisons, Compétitions (existantes ou personnalisées)… on croule sous le contenu ! Saluons d’ailleurs l’arrivée de la ligue japonaise, la J-League, parmi les championnats proposés. Aussi, la Coupe internationale féminine, inaugurée dans FIFA 16, accueille deux nouvelles équipes : la Norvège et les Pays-Bas. Ce qui n’est pas déplaisant puisque cela permet au passage l’apport de certaines joueuses phares, comme la Lyonnaise Ada Hegerberg. Cependant, pour ne pas que le football féminin soit vite délaissé, il serait peut-être de bon ton qu’EA ajoute, à l’avenir, quelques championnats importants jouables en mode Saisons (la NWSL nord-américaine, la D1 féminine française, ou encore la Bundesliga par exemple), ce qui renforcerait considérablement l’intérêt de cette partie du jeu.

« Il serait peut-être de bon ton qu’EA ajoute, à l’avenir, quelques championnats féminins jouables en mode Saisons, ce qui renforcerait considérablement l’intérêt de cette partie du jeu »

On ne pourrait de toute évidence pas terminer le tour du contenu sans l’inévitable FIFA Ultimate Team, mode extrêmement prisé en ligne. Comme chaque année, il profite d’un soin particulier avec quelques nouveautés. Les défis de création d’équipe, comme leur nom l’indique, consistent à créer une formation à partir d’objectifs imposés. Ils se répartissent en trois catégories  (de base, avancés et championnats) et permettent d’obtenir diverses compétitions. Mais l’élément inédit le plus intéressant reste FUT Champions, qui propose des compétitions ponctuelles, et surtout la Ligue Week-end. Les joueurs aux plus hauts niveaux de FUT peuvent s’y qualifier et, durant tout le week-end, jouer un maximum de matches (avec une limite définie) pour glaner des prix plus ou moins importants selon leurs résultats. À part ça, on note l’apparition de quelques nouveaux joueurs de légende (Overmars, Del Piero, Puyol, Ferdinand…), des animations refaites pour l’ouverture des packs – ce qui n’enlève pas que ceux-ci restent de belles arnaques la plupart du temps – et aussi que les joueurs se fatiguent un peu moins vite que dans FIFA 16, ce qui n’est pas plus mal. Le souci des blessures trop fréquentes, remarqué lors de la sortie du jeu, semble avoir été rectifié.

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Tout ça, c’est bien, mais le contenu sans un bon gameplay, ça ne vaut rien. Et, fort heureusement, FIFA 17 se montre convaincant sur ce point. L’équilibre entre attaque et défense est plutôt bon, même si en ligne, comme d’habitude, les offensives prennent plus d’importance et les déséquilibres défensifs peuvent paraître plus fréquents. En revanche, la circulation de balle est bien plus agréable que dans FIFA 16 : les passes basiques sont nettement moins molles et le jeu n’oblige plus à abuser des passes appuyées. On peut construire des actions et des combinaisons de grande classe, et l’IA des alliés a de plus été améliorée avec des appels de balle enfin à la hauteur ! Les attaquants sont bien plus tranchants dans leurs appels et font moins de « j’y vais, j’y vais pas », chose ô combien agaçante dans les précédents opus. Les frappes sont en outre plus variées avec la possibilité de frapper fort à ras de terre ou de faire des têtes piquées en appuyant deux fois sur B, bien que les frappes lointaines et surtout les frappes enroulées demeurent des armes très efficaces en général, si on joue en mode automatique du moins. Au niveau des détails toujours agréables : l’arbitrage est bien meilleur que dans FIFA 16, de même que les relances à la main du gardien, qui étaient souvent trop basses et donc bêtement interceptées dans le précédent opus.

« Les attaquants sont bien plus tranchants dans leurs appels et font moins de « j’y vais, j’y vais pas », chose ô combien agaçante dans les précédents opus »

Un point qui faisait peur avec FIFA 17 : les coups de pied arrêtés. En effet, ceux-ci ont été repensés pour l’occasion. Les coups-francs directs ne changent guère, à part le fait de pouvoir changer la position du tireur et que la caméra reste derrière celui-ci même après le tir enclenché. Les coups-francs plus lointains et les corners eux reviennent à un système « à l’ancienne », avec une vue de haut, et un pointeur (désactivable). Il faut s’y faire, mais au final ça fonctionne bien et ça n’empêche pas de toujours tenter diverses combinaisons et astuces. En revanche, les pénalties font office de véritable sujet de discorde. Et là, il faut bien plus de temps pour s’y faire. Le problème, c’est que se concentrer à la fois sur la position du tireur, sa course, la direction de la frappe et sa puissance n’est pas tellement chose aisée et si l’idée d’ajouter une certaine pression est bonne sur le papier, le tout est plutôt déconcertant en pratique. Surtout, cela donne parfois lieu à des buts ridicules avec des tirs totalement mous qui finissent au fond quand même. Le système n’est pas mauvais en soi, mais mériterait quelques ajustements.

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Vous l’aurez compris, sur le fond, nous avons affaire à un très bon cru. Et dans la forme, alors ? FIFA 17 bénéfice de l’apport du moteur Frostbite. Il y a donc une petite hausse graphique, mais loin d’être la révolution attendue. Les joueurs et les stades sont mieux modélisés, il n’y a pas grand-chose à redire sur ce point. Mais la vieillesse des animations tranche radicalement avec ceci. On se farcit encore des animations peu cohérentes et datées pour de nombreuses situations (les tirs sur pénalty, et surtout les gardiens de buts qui ne sont pas bien lotis…). Là-dessus, franchir un cap ne serait pas trop tôt. Terminons sur l’aspect sonore : les musiques sont toujours dans le ton, l’ambiance des stades est bonne et, nous autres francophones, découvrons les commentaires de Pierre Ménès qui remplace Frank Sauzée. Certains sons sont mal enregistrés ; pour ce qui est de la qualité intrinsèque des répliques du consultant de Canal +, chacun se fera son propre avis.

10/10
FIFA 17 corrige avec brio plusieurs défauts agaçants de la précédente version tout en apportant son lot de nouveautés. Si les nouveaux systèmes de coups de pied arrêtés pourront en déconcerter plus d'un, et que les animations vieillissantes commencent à faire de la peine, il n'en reste pas moins que nous avons entre les mains un opus très solide, procurant un véritable plaisir de jeu, grâce à ses nombreuses qualités bien plus importantes que ses quelques lacunes.

+

  • L'Aventure sympathique...
  • Circulation de balle agréable
  • Contenu de plus en plus gigantesque
  • Les appels de balle revus
  • L'arbitrage amélioré
  • De nouvelles frappes
  • FUT Champions

-

    • ... mais sans plus, finalement
    • Des animations qui datent
    • Nouveau système de pénalty un peu déconcertant