Jeux

Force de Défense Terrestre 2017

Action | Edité par D3 Publisher | Développé par Sandlot

4/10
360 : 10 juillet 2007
26.06.2007 à 15h48 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Force de Défense Terrestre 2017 sur Xbox 360

Le début des années 60 a été marqué par l’avalanche de films de science-fiction autour du thème très en vogue des petits hommes verts. Invasion de soucoupes volantes ou de mantes religieuses tridimensionnelles, enlèvement par des martiens, destruction d’une bonne moitié de la Terre avant que les Etats-Unis et l’ingéniosité d’un scientifique timide mais amoureux de l’héroïne ne retourne la situation… Oui, l’imagination débordante de l’époque nous a valu bon nombre de « chefs d’œuvre » rapidement détournés par Mars Attacks ! en 1996. Aujourd’hui, la question est toute autre… Votre Xbox 360 résistera-t-elle à l’invasion ?

They’re coming !

Souvenez-vous de Mars Attacks !, ce petit bijou de Tim Burton sorti il y a onze ans déjà et qui se voulait être une critique grinçante des films de science-fiction d’antan, mais également de quelques figures de la société américaine. On se rappellera également l’absence totale de justification à l’invasion martienne : à plusieurs reprises, on leur pose la question avec pour seule réponse une violence dure et gratuite. C’était sans doute la tournure la plus ironique du film : prouver qu’au final, ce genre de productions n’avait à l’époque aucun scénario si ce n’est une démonstration de force (ou d’intelligence) face à une créature inconnue et hostile.

Mais pourquoi vous parler de tout cela ici ? Et bien parce qu’Earth Defense Force 2017 est précisément concerné par cette critique. L’absence de scénario, ou même de personnages, est totale et absolue. Tout comme les objectifs, quasi inexistants. En fait, tout un tas d’éléments semblent être passés à la trappe. Si nous tâcherons d’apporter la liste de ces derniers, sachezque vous n’aurez en aucun cas l’explication de tout cela. Nous sommes en pleine science-fiction après tout…

La première chose qui marque le lancement d’EDF 2017, c’est la pauvreté. Pas la misère du monde, précisons le, mais la pauvreté des menus, de l’habillage, de l’enrobage… en fait, de tout ce qui servirait à l’immersion et l’esthétique dans les premiers instants. Par exemple, lorsque l’on démarre une nouvelle partie, on est aussitôt catapulté sur un menu nous proposant de choisir nos armes, de partir en mission ou de sauvegarder la partie. Certes, cela pourrait sembler logique mais tout ceci se fait sans la moindre mise en bouche, introduction ou explication quelconque. Vous n’avez aucune idée de ce que vous êtes en train de faire et c’est un peu déroutant. De plus, vous n’avez à aucun moment d’explications « textuelles » : tout est à l’oral y compris pendant les missions. Inutile donc d’espérer mettre en pause pour afficher les pseudos-objectifs ou les aides de combat : vous devez ouvrir vos oreilles. Quand bien même il aurait fallu s’y habituer, sachez que notre version de test est intégralement en anglais : nous nous renseignons actuellement pour savoir si l’on aura droit à une localisation française ou non mais, en toute sincérité, cela ne risque pas d’aller beaucoup plus loin que la notice. Avec, en conséquence, des indications qui vous sont apportées en anglais sans aucun recours pour les entendre de nouveau si vous n’avez pas compris (à moins de redémarrer la mission), on conclura alors que peu d’efforts ont été faits à ce sujet.

Oh… my… god !

Et cette pauvreté s’étend à quasiment chaque aspect du titre. Le scénario est pour ainsi dire inexistant. La première mission commence avec l’arrivée des aliens et de leur vaisseau-mère. On ne sait pas pourquoi ils sont là, ni vraiment ce qu’il se passe. Des fourmis géantes tombent alors du ciel, courent dans tous les sens sans être vraiment belligérantes et on les éliminera toutes. Fin de mission, merci pour votre aide. On enchaîne, deuxième mission, des fourmis géantes à un autre endroit, même schéma. Au bout de la troisième, on a de la chance, elles deviennent hostiles… un peu. Quelques missions plus tard, ce sont les petits vaisseaux qui attaquent. Puis les robots géants, les araignées, les vaisseaux de largage, Godzilla, les fourmis rouges (hop variante), le Walker (Texas Ranger) de combat… Tout cela s’enchaîne d’une étape à une autre (lesquelles ne durent pas plus de 10/15 minutes en général) sans aucune justification, aucun scénario, pas de briefing sur la situation ou presque. Et dans un nombre limité de décors bien que suffisamment vastes pour qu’on ne s’y retrouve pas : la ville, les souterrains, la montagne, la plage… Et si vous avez de la chance, vous aurez peut-être droit à une ambiance particulière comme le crépuscule. Fantastique.

Autre absence : le design. Au lieu de nous pondre quelques créatures originales, les développeurs n’ont pas trouvé mieux que des fourmis et des araignées dans un premier temps,même les robots géants ont l’air d’être tirés de Laputa. Malgré quelques exceptions (le vaisseau-mère qui est tout de même impressionnant), tout est trop fade et surtout trop près de la faute de goût. Pourtant, graphiquement, l’ensemble n’est pas laid. Les environnements sont larges et la ville de Tokyo plutôt bien modélisée. Les textures sont assez détaillées et le nombre d’ennemis affichés à l’écran peut être impressionnant. Néanmoins, le moteur du jeu faute sur un point crucial : la fluidité. De manière complètement paradoxale, une bataille sur une plage, avec des centaines d’ennemis à l’écran et un décor extrêmement ouvert ne subira aucun ralentissement contrairement à vos déambulations dans un couloir avec deux coéquipiers qui tourneront aux ralentis dés le premier échange de tirs… Etrange comme diraient les Bogdanov !.

On parlait d’absence un peu plus haut. Sachez que EDF 2017 est également dénué de mode Xbox Live. Vous avez effectivement un mode deux joueurs mais celui-ci reste du coopératif et du « Battle Mode » en écran splitté. Si le second n’a aucun intérêt et aurait pu, lui, être absent, le mode coopératif est déjà plus intéressant. Parce que EDF, malgré tous ses défauts, n’est pas non plus complètement inintéressant. Il est surtout démesurément défoulant. Dézinguer des hordes de fourmis qui se jettent sur vous à toute vitesse à coup de lance-flamme, lance-roquettes, grenades, missiles guidés, sulfateuses et autres procure un plaisir incontestable après une journée harassante. La durée de vie servira cette sensation de défoulement : plus d’une cinquantaine de missions avec cinq niveaux de difficulté pour chacune et jouables en coopératif. Si la diversité des armes sert le gameplay, on ne peut pas forcément en dire autant de la durée de vie. Trop longue pour un titre qui, une fois l’atomisation des insectes et le sourire carnassier passés, nous plongera dans son principal défaut : l’ennui.

Mais… Souvenez-vous, en début de test, nous abordions la critique satyrique et ironique qu’est Mars Attacks ! Considéré sous un certain angle, on pourrait voir penser de même pour EDF. Défoulant bien que dénué de scénario, des fourmis géantes et des robots massifs… EDF vous plonge indubitablement dans une ambiance de fin du monde malgré tout. Pourtant, doté d’une ergonomie pauvre qui va jusqu’à vous priver de statistiques de fin de mission, l’excuse ne suffit pas à sauver le design douteux et l’intérêt limité. Dommage, l’idée était là.

EDF brille indubitablement par son absence, absence de design, de scénario, de personnages, d’ergonomie… Qui viendra au secours de l’intérêt limité et l’ennui qui en découle ? Malgré le fun indéniable qui émane de l’annihilation complète de la force alien, il est l’une des rares victimes des durées de vie qui s’éternisent et écrasent l’amusement sur le long terme. Si le mode coopératif n’arrive pas vraiment à sauver la recette, le prix dans le commerce y parviendra-t-il réellement ?

+

  • Graphiquement pas trop moche
  • Vendu à petit prix (40€)
  • Un panel d’armes très sympa
  • Définitivement défoulant
  • Mode coopératif amusat quelques minutes

-

    • Fluidité douteuse et aléatoire
    • Aucun effort de design, de scénario, d’ergonomie
    • Gameplay lassant au possible
    • Absence totale de mode Live

Fiche succès

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