Jeux

FUEL

Course | Edité par Codemasters

6/10
360 : 05 juin 2009
02.07.2009 à 18h14 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : FUEL sur Xbox 360

Certains se souviennent peut-être du très prometteur Grand Raid Offroad qui avait été annoncé avant la sortie de la Xbox 360 et qui proposait sur le papier des caractéristiques similaires à FUEL. Cela tombe bien, il s'agit exactement du même projet qui aura donc nécessité près de 4 années (voire plus) de gestation. Les bordelais d’Asobo avaient un immense défi à accomplir pour nous proposer un jeu digne des plus grands rallies-raid. Mission accomplie ?

14.400 km² et quelque

Le chiffre de l’aire de jeu de FUEL est propre à faire tourner bien des têtes, et ce n’est pas pour rien qu’il est grandement mis en avant par Asobo, qui en est visiblement très fier. Quelques petits exemples concrets : le monde de FUEL est divisé en 19 régions. Pour aller d’une région à l’autre, comptez près de 30 minutes et grosso modo 3 heures complètes pour traverser la carte entière. Oui, celle-ci est immense et ce n’est qu’avec la manette en main que l’on s’en rend compte. A côté, les cartes des jeux à environnements ouverts déjà disponibles (GTA IV, Saints Row, Crackdown, Oblivion, etc.) sont ridiculement petites. La performance est de taille d’autant plus qu’il n’y a aucun temps de chargement et que les différentes régions proposent une diversité quasiment inouïe : désert, canyons ocres, prairies, montagnes, forêts verdoyantes ou même totalement calcinées, etc.



Pour couronner le tout, le cycle jour/nuit est présent pour permettre une meilleure immersion à ceux qui adorent le Free Ride… Ou pas. Car malheureusement, les passages de nuit sont une catastrophe sans nom : on n’y voit quasiment rien (mis à part les tonneaux de Fuel que l’on arrive bizarrement à mieux repérer de nuit). On ne comptera pas le nombre d’accidents dus au manque de visibilité. Autre point négatif : dans ce monde gigantesque, si les différentes régions possèdent chacune leur identité, elles sont presque toutes désespérément vides. On rencontre effectivement les mêmes bâtiments, les mêmes cailloux, les mêmes arbres couchés au sol, les mêmes barrières. Des obstacles clonés des centaines de fois afin de donner meilleure impression. Ce qui n’est malheureusement pas le cas, l’illusion disparaissant rapidement. Après, il faut effectivement se rappeler que le background de FUEL se veut post-apocalyptique. Mais nous aurions quand même préféré avoir plus de diversité lors de nos balades où on croise personne si ce n’est les mêmes camions toutes les cinq minutes.

FUEL moi ça !

Parfois, au détour d’un sentier, on se pose la question : d’où viennent les concurrents que l’on doit affronter lors des courses ? Cela aurait été sympathique de pouvoir croiser ceux-ci et de leur lancer un défi. Que nenni, les différentes courses principales et secondaires sont clairsemées sur toute la map et il faut parcourir la région afin de les repérer (de très loin rassurez-vous, inutile de fouiller le moindre mètre carré pour les trouver). Celles-ci sont disponibles dans le campement de la région ou bien en se rendant directement sur place pour lancer la course. Bien entendu, histoire de faciliter les choses, les développeurs ont pensé à mettre des héliports sur toute la map afin de rendre accessible le moindre recoin (il vous faudra quand même parfois de longues minutes de course pour vous y rendre). Les courses principales vous permettront de remporter les étoiles qui sont nécessaires pour débloquer les 19 régions différentes, que vous pourrez bien entendu traverser mais où vous devrez vous débrouiller sans le campement, qui reste bloqué, vous obligeant à vous rendre directement sur les courses et sans les héliports. Les courses secondaires sont des défis vous permettant de ramasser principalement un maximum de Fuel (la « monnaie » principale du jeu), vous permettant ainsi d’agrandir votre garage en achetant des véhicules (74 au total) qui vont de la moto au camion en passant par des quads et des buggys.



Les courses en elles-mêmes proposent un résultat mi-figue, mi-raisin. Tout d’abord, le gameplay est très permissif et très orienté arcade : les véhicules répondent très bien et sont très agréables à conduire (à l’exception des Muscle Car qui ne sont pas très manœuvrables) mais nous aurions aimé avoir une conduite plus « péchue » et surtout plus approfondie, notamment au niveau de la gestion du poids du véhicule quasiment inexistant à terre. Un petit mode boost n’aurait pas été de trop d’ailleurs, comme dans Motorstorm. Heureusement que les courses sont beaucoup plus sympathiques en étant très variées, tant au niveau des véhicules que des modes, et mettant bien à profit le terrain accidenté de FUEL. Bien qu’elles soient, une nouvelle fois hélas, très simples, avec une I.A. adverse qui a bizarrement tendance à ralentir à la fin de la course. La possibilité de tirer profit des décors et des reliefs pour prendre des raccourcis de fourbe (que l’IA n’emprunte pas bien entendu) avec les dangers que cela inclut toutefois (barrières, arbres, véhicules n’aimant pas le tout terrain, etc.), est un petit bonus appréciable.

Bien entendu, les épreuves ne se limitent pas à des courses : les développeurs ont aussi voulu vous faire profiter du monde gigantesque de FUEL et ont dissimilé ici et là des points de vue, des éléments de customisation pour vos engins et mêmes des véhicules errants qu’il faudra poursuivre (le mot est fort vu qu’ils se déplacent à 5km/h) et tamponner pour pouvoir les acquérir. Mis à part les piètres bonus qu’elles rapportent, ces recherches seront nécessaires pour les aficionados des succès.

Ça manque un peu de FUEL…

Vous l’aurez compris, à aire de jeu surdimensionnée, durée de vie excellente. Pour accomplir tout de A à Z, vous aurez bien besoin de très longues heures de jeu surtout si vous adorez le Free Ride. Mais cette immensité reste pénalisante sur plusieurs points : la répétitivité de courses trop ressemblantes, les graphismes trop en retrait. Le jeu est en effet assez aliasé, scintille beaucoup et pénalise ainsi les joueurs car la vision est quelque peu floutée et il est difficile de jauger ce que l’on a devant soi. Il n’est pas rare qu’on soit obligé de virer en catastrophe devant un obstacle. Il aurait peut-être été préférable de proposer un environnement plus restreint qui aurait du coup été plus soigné visuellement parlant avec une meilleure netteté, des décors plus variés et détaillés, le tout pour rendre l’aventure plus plaisante.


Au rayon des déceptions, on peut compter le multijoueur qui reste très sympathique pour réunir les amateurs de Free Ride pour de longues balades sans aucun but si ce n’est le plaisir de rouler entre potes. Mais le lag qui est au rendez-vous et l’impossibilité de faire des courses avec ses amis en se rendant sur un point de course en Free Ride est quand même assez dommageable (on est obligé de créer une session, inviter tout le monde et recommencer après). Il y avait une nouvelle fois le potentiel pour faire quelque chose de grand mais au final, FUEL ne fait que la moitié du chemin.

FUEL est loin, très loin d’être un mauvais jeu. Il est vraiment très sympathique et mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Il est peut-être loin d’être parfait mais cela reste surtout des erreurs de jeunesse de la part d’Asobo qu’on encourage vivement à nous préparer un second opus corrigeant les imperfections du premier. Puisse Codemasters nous écouter, malgré les ventes modestes du soft.

+

  • Conduite agréable
  • Le mode Free Ride
  • Des courses sympas
  • Une map immmeeeeeeense

-

    • Les temps de chargement
    • Peu voire pas de challenge
    • Visuellement très perfectible
    • Une fluidité loin d’être exemplaire
    • Conduite qui aurait mérité plus de profondeur