Jeux

Halo 3 : ODST

FPS | Edité par Microsoft Studios | Développé par Bungie

6/10
360 : 22 septembre 2009
23.09.2009 à 00h32 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Halo 3 : ODST sur Xbox 360

Après nous avoir promis que Halo 3 serait le dernier opus de la série, du moins de leur part, Bungie nous surprend doublement avec Halo 3 : ODST puis avec l’annonce de Halo : Reach. Annoncé dès le départ comme étant un add-on « complet » à Halo 3, Halo 3 : ODST est devenu au fil des mois un jeu « à part entière » vendu malgré tout pour la somme modique de 49€. Est-il le symbole d’une licence qui part doucement à la dérive ou un apéritif en attendant le prochain Halo, celui qui fédère véritablement les attentes des fans ?


Halo 3 : Orbital Drop Shock Troopers

Remettons les choses dans leur contexte. Halo 3 : ODST n’a pas grand-chose à voir avec Halo 3. Ce dernier opus prend effectivement place sur Terre suite à l’attaque Covenant sur la ville terrienne de New Mombasa (au début de Halo 2 en somme) dont le ciel de la ville est noirci par les nombreux croiseurs qui attaquent cette dernière. C’est le moment qu’ont choisi les fameuses Troupes de Choc Aéroportées Orbitales (ou ASCO, le pendant d’ODST dans la version française) pour s’attaquer au vaisseau du prophète Regret pour une mission suicide ou presque. Au moment où la petite troupe devait atterrir sur le vaisseau, celui-ci détruit la ville en même temps qu’il effectue son bond hyperspatial. Ce qui a pour conséquence d’éparpiller notre équipe qui devra se retrouver et se réunir dans cette New Mombasa dévastée, vidée de sa population et envahie par les Covenants désormais maîtres des lieux.

Si nous incarnons plus particulièrement le petit nouveau de la troupe surnommé « le bleu » par ses compagnons, Halo 3 : ODST est intelligemment construit sur la base de flashbacks nous permettant de revivre les situations vécues par Mickey, Dutch, Buck, et Romeo permettant ainsi au bleu de retrouver les indices qu’ils auront laissé au cours de leurs péripéties. Si le scénario est bien construit, (sans être particulièrement engageant toutefois) avec notamment une bonne mise en scène, on ne peut pas en dire autant sur le début du jeu particulièrement mollasson.


De manière générale, les séquences avec le bleu sont les moins passionnantes du jeu. Et pourtant, contrairement à ses coéquipiers qui se battent le jour, notre néophyte – qui s’est réveillé plusieurs heures après ses compagnons suite à au choc subi lors du « drop » – doit se battre de nuit. Et utiliser le nouveau gadget des ASCO : la vision nocturne. Si son rendu est visuellement très sympathique avec les courbes qui ressortent, cette vision renforce le côté répétitif du jeu. En effet, dans la ville de New Mombasa, le bleu doit, après chaque flashback, retrouver l’indice suivant dans un autre quartier. C’est parti pour une petite promenade d’une poignée de minutes dans des décors qui fleurent bon le copier coller.


N’est pas Master Chief qui veut

D’autant plus que nous sommes obligés de jouer avec la vision nocturne étant donné qu’on ne peut rien distinguer si ce n’est que le ciel (superbement réalisé d’ailleurs) et les traits jaunes des décors qui semblent du coup d’une rare redondance. Lors de vos promenades, vous aurez à croiser deux ou trois petits groupes de Covenants généralement composés de trois grunts et d’une brute. Difficile de retrouver l’action intense qui caractérise Halo durant ces phases malgré le fait que l’Intelligence Artificielle semble avoir progressé depuis le dernier épisode. En effet, les Covenants ont visiblement gagné en réactivité par rapport au dernier opus et font moins preuve d’héroïsme (ou de témérité) que par le passé en n’hésitant pas à se cacher pour éviter vos balles. De manière générale, nous serons également mis à rude épreuve avec notamment des Hunters presque d’entrée de jeu.

La principale « évolution » de ce Halo 3 : ODST consiste à incarner des ASCO qui sont des soldats évolués mais qui ne le sont pas autant que les Spartans. Du coup, nos vaillantes troupes de choc ne peuvent pas utiliser deux armes simultanément comme Master Chief est capable de le faire depuis deux épisodes. Au niveau de l’armure, elle se dégrade beaucoup plus vite avec un système qui rappelle celui de Halo : Combat Evolved. Ce qui ne déplaira pas à certains tant nous avons désormais moins le sentiment d’être invincible. Toutes ces petites choses nous obligeront à se la jouer plus discret et surtout plus intelligemment. C’est aussi le cas grâce aux deux « nouvelles » armes : un pistolet mitrailleur doté d’un silencieux bien efficace lors des passages avec le bleu (même si l’on vient vite à manquer de munitions) mais également au retour du fameux pistolet de Halo : Combat Evolved. Certes, celui-ci était également présent dans les derniers opus mais il n’était pas doté du fameux zoom qui le rendait presque surpuissant : ce qui est désormais le cas dans ODST ! A vous les joies des headshots de grunts au M6D Magnum !

Halo 3 : ODST, le prélude à Halo : Reach ?

Autre point positif : les phases de jeu avec les autres soldats de l’escouade qui sont beaucoup plus efficaces en reprenant quelques uns des moments les plus marquants des précédents Halo. Les passages au Warthog ou au Scorpion accompagnés d’alliés face aux Ghosts, Apparitions et autres Banshees sont toujours de la partie. De même que les passages aériens. Des phases certes classiques mais qui sont toujours aussi efficaces et qui font le métier comme on dit.

Cela aurait pu faire d’Halo 3 : ODST un grand jeu, pas exceptionnel, mais un grand cru. C’était sans compter l’utilisation du moteur graphique d’Halo 3. En 2007, lors de sa sortie, le moteur était déjà considéré comme vieillissant et dépassé. Imaginez le résultat deux années plus tard… D’autant plus que les environnements de végétation luxuriante chers à Halo qui étaient réussis dans le 3ème opus ne sont pas de la partie. Il faudra donc se contenter des décors urbains grisâtres et froids.


Il faut également souligner que si le jeu est vendu au prix sympathique de 49€, cela ne suffit pas à compenser les quatre à cinq heures de jeu (plus si vous jouez en Héroïque ou en Légendaire bien entendu) et un seul nouveau mode multijoueur. Certes, le « Baptême de Feu » (la version française du bien plus reluisant FireFight) qui s’inspire largement du mode Horde de Gears of War 2 est une énorme réussite tant ce nouveau mode est particulièrement jouissif surtout quand vous êtes accompagnés (jusqu’à quatre joueurs). Cela n’empêche pas que les centaines de milliers de personnes qui ont craqué pour les différents Map Packs payants de Halo 3 risquent d’avoir un goût bien amer dans leur bouche quand ils insèreront le deuxième DVD du jeu qui correspond au multijoueur de Halo 3 (amputé du solo bien entendu). Seuls trois maps inédites sont de la partie, ce qui est tout de même bien peu pour justifier un solo de quelques heures.

Ce que nous devons nous attendre d’un jeu comme Halo, qu’il soit considéré comme un simple add-on ou non, c’est qu’il soit à la hauteur du standing de la série. Pour faire court : ce n’est pas du tout le cas de Halo 3 : ODST. Certes, il faut considérer le dernier jeu en date de Bungie comme un apéritif en attendant Halo : Reach qui reprendra visiblement le concept du gameplay avec les ASCO. Oui, Halo 3 : ODST est un jeu très sympathique et destiné avant tout aux fans de la licence mais il ne se suffit pas à lui-même. Plus les épisodes passent, plus la série perd de son lustre. Gageons que Halo : Reach saura retrouver tout l’éclat que l’on attend d’un Halo.

+

  • L’excellente Bande Originale
  • La bêta d’Halo : Reach
  • Le mode Baptême de Feu
  • Une meilleure IA et plus difficile
  • Un gameplay proche de Halo : CE
  • Les ASCO
  • Le scénario bien ficelé

-

    • Graphiquement décevant
    • Assez court
    • Le multi identique à Halo 3
    • L’absence des Elites qui fait que le bestiaire est restreint
    • Un « petit » Halo en attendant le grand