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Kameo : Elements of Power

Action/Aventure | Edité par Microsoft Studios | Développé par Rare

8/10
360 : 02 décembre 2005
01.12.2005 à 15h11 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Kameo : Elements of Power sur Xbox 360

Nous y sommes. Il est là. Le premier test de la Xbox 360 est prêt à vous être révélé. Quel honneur, quelle émotion. On a attendu si longtemps ce moment qu’on se demande si c’est vraiment réel, si on n’est finalement pas restés de tout son être dans le monde enchanteur de Kameo. Entre aficionados des studios de Rare et hard gamers prêts à vendre leur âme pour tâter du hardware next gen, chacun est pendu aux lèvres des rédacteurs qui ont pu tester ces galettes du futur. L’univers tout en couleurs du titre sera notre première incursion au pays de la Xbox nouvelle génération. Jump in it with us !

Changer de plate forme pour se bonifier

Kameo, c’est un peu une arlésienne dans son genre. Prévu au tout début sur Nintendo Gamecube quand Rare appartenait encore à la firme nippone, il ne sortira jamais sur cette console. C’est en 2002 qu’il est alors annoncé sur Xbox après le rachat du studio par Microsoft lui-même – l’éditeur espérant bien rallier à la Xbox des millions de fans inconditionnels. Rare ne sortira finalement que deux jeux Xbox : Grabbed the Ghoulies, un peu décevantet Conker : Live and Reloaded, un remake au final. Ce n’est pas la révolution annoncée, tout le monde est plus ou moins déçu. Cependant, une promesse est faite : Kameo sera le jeu qu’il faudra posséder à sa sortie… Encore raté, le soft ne sortira jamais sur Xbox.Plusieurs mois avant l’E3 2005, les spécialistes ont commencé à évoquerun passage vers la Xbox 360.A partir de ce moment là, rien ne va plus. Le level design est complètement revu, tout change, l’aspect du jeu, le concept, les objectifs. Heureusement, les bases graphiques des niveaux sont conservées et on a droit à quelques images comparatives entre les versions Xbox : bluffant. L’évolution semble énorme, nous n’en attendons pas moins de la nouvelle console de Microsoft. Alors, Kameo : véritable révolution pour la génération à venir ?

A la découverte d’un monde magique

Par où commencer ? Ce n’est pas que Kameo soit un jeu dense, style MMORPG, mais quand même. Vous êtes, au départ, projetés dans un monde imaginaire où se côtoient elfes et trolls. Les trolls s’occupent en construisant divers engins mécaniques primaires et en défendant leurs terres tandis que les elfes vivent paisiblement sur leur petite « île volante » dans l’insouciance la plus totale. Mais voila, Thorn, un troll un peu plus évolué décide qu’il est temps que les choses changent et déclare donc la guerre aux elfes. Il n’est pas seul puisque la sœur de Kameo, Kalus, décide de s’allier avec l’ennemi et capture par la même occasion toute sa famille. Vous incarnez donc Kameo et un de vos buts dans le jeu sera de sauver, au fil des niveaux, chaque membre de votre famille. Mais Kameo n’est que le personnage de base, la gentille petite elfe toute mimi qui ne peut que donner un coup de pied. L’aventure démarre donc avec trois personnages : Frappe Dur, la plante boxeuse, Major Ruine, le tatoo et Schila, une sorte de yeti lanceur de pics de glace. Lepremier niveau se déroule tranquillement, vous découvrez le maniement du jeu, on s’adapte rapidement au changement de personnages pour surmonter les quelques premières difficultés présentes dans les environnements, pour combattre les trolls et autres créatures et explorer un peu le niveau. Lorsque le boss arrive, on combine différentes techniques propres à chaque personnage pour en venir à bout. Pourtant, c’est le drame, la situation va empirer et votre progression se compliquer plus qu’on aurait pu le croire au tout début.

Musique épique, chevaux, trolls, tout est là

Au final, ce sont sept niveaux que vous devrez explorer en plus d’un « fil rouge » visant à défendre les badlands où les trolls attaquent votre cité. Au cours de l’aventure, vous allez donc devoir remplir votre carnet de route avec les dix personnages disponibles. Vous pourrez ainsi faire jouer les forces de la nature telles que le feu, la glace, la pierre. On (re)commence donc l’aventure sans personnage et l’on va devoir parcourir le monde pour les retrouver. Entrent alors en scène divers univers liés aux caractéristiques des personnages à débloquer : un monde sous-marin, un temple de glace, des contrées verdoyantes, tout est là pour exploiter au maximum les capacités du titre et inciter le joueur à changer de personnage pour ne pas succomber à la répétition. Malgré l’effort fourni pourtant, les actions se révèlent quand même être un peu répétitives à la longue. Dès qu’une bonne ficelle est trouvée, les développeurs semblent s’y être accrochés férocement et un niveau sera parcouru toujours selon le même rituel, un peu dommage quand on a autant de personnages à sa disposition. Les différents environnements se trouvent être tous plus chatoyants les uns que les autres, des grandes plaines aux niveaux un peu plus orientés plate forme, on se prend rapidement au jeu de visiter le moindre recoin, chercher tous les bonus, parler au plus de gens possible, les aider… Les développeurs ont usé de moult effets pour l’eau, la glace, les prairies et surtout la salle du trône avec ses milliers de particules – salle qui, au final, ne sert absolument à rien si on ne décide pas de s’y rendre de son plein gré.

Bis repetita ?

Si l’action se révèle répétitive, c’est qu’il faut justement délivrer chacun des dix petits personnages. Le schéma est simple : on part des badlands, on se bat contre quelques trolls, on protège le système de défense de la cité volante, puis on part vers un nouveau niveau où nous attendent un, voir deux nouveaux personnages. Vous l’aurez compris, nous allons un peu parler de la durée de vie du jeu. Personnellement terminée en très précisemment 11 heures et 27 minutes, Kameo peut néanmoins s’achever soit en bien moins de temps, soit en quelques heures de plus. Pourquoi moins ? Tout simplement parce que vous n’aurez pas vraiment besoin de chercher les fruits magiques nécessaires à l’upgrade des pouvoirs de vos personnages. Vous pourrez finir le jeu avec vos dix personnages de base sans pouvoir supplémentaire. Pourquoi plus ? Parce que vous pourrez fouiner chaque coin de carte, trouver et acheter tous les fruits magiques, résoudre toutes les énigmes et appels à l’aide des badauds. De cette manière, vous pourrez avoir vos personnages boostés au maximum et ainsi mettre à mal les trolls plus facilement. Et je dirai que par corollaire, au final, vous irez donc plus vite puisque vous serez plus puissants. La gestion du temps est donc un peu hasardeuse et on sent à certains moments que le jeu peine à apporter de nouvelles idées. Heureusement, les boss sont là pour nous donner un peu plus de fil à retordre, alterner nos personnages, trouver la bonne technique et en venir à bout. Votre cœur palpitera plus d’une fois. N’ayez crainte, lorsque vous mourrez, vous pourrez reprendre le jeu là où vous l’avez arrêté, vous êtes quasiment immortels pour ainsi dire. Dommage et tant mieux à la fois, on ne doit pas se refaire tout un niveau pour arriver au boss ou passer un endroit un peu difficile, ça diminue un peu l’aspect de répétition.

Kameo : la beauté promise ?

La Xbox 360 apporte avec elle son lot de promesses : beauté, graphismes épurés, « claque visuelle ». Force est de constater que Kameo est beau, très beau. L’aspect brillant et un peu plastique que l’on pourrait reprocher à un Perfect Dark Zero du même développeur prend ici toute sa splendeur, et rend le jeu très soigné, très coloré et on se sent vraiment attirés par cet univers enchanté. Pour avoir fait le test sur une télévision « classique », je dois dire que la claque est quand même bien présente, les graphismes demeurent fins et travaillés. Pour y avoir également joué sur écran HD, le jeu y gagne bien sûr en détails, en finesse et en beauté, c’est indéniable. Prolétaires que nous sommes, rassurons-nous, le passage à la HD peut quand même attendre encore quelques mois, histoire de voir les prix baisser. Ne vous attendez pas cependant pousser ce cri de jouissance extrême qu’aurait pu nous apporter la Xbox 360 avec Kameo. Les premiers jeux n’utilisent pas encore toute la puissance de la console, nous le savons, nous sommes prévenus mais on peut se dire que le futur nous réserve vraiment de très belles choses rien qu’à voir ce que peut donner Kameo pour le lancement.

Que retenir au final de ce Kameo : Elements of Power ? Une expérience formidable, pour peu que vous aimiez les ambiances colorées, un peu enfantines et qui ont la pêche. Une multitude de possibilités de gameplay avec les nombreux personnages, onze au total si on compte Kameo elle-même. Le jeu constitue un très bon titre de lancement qui n’exploite pas les capacités de la console, mais qui a l’honneur d’être très grand public et qui plaira au plus jeunes comme aux plus âgés. So, Rare is back ? Pas encore tout à fait. Kameo est un bon jeu, mais pas une ultime bombe vidéo ludique avec des graphismes pas encore assez poussés par rapport à ce que l’on attend de la nouvelle génération de consoles, une caméra un peu mal placée et souvent trop proche du personnage. Sa durée de vie peut s’avérer un peu courte surtout avec l’effet de répétition qui s’installe à certains moments. Néanmoins, le jeu constitue une valeur sûre de la Xbox 360 et il m'a personnellement vraiment emballé d'où peut-être cette impression de décalage entre le test en lui-même et la note. Il constitue une excellente expérience vidéo-ludique mais il a bien fallu mettre en avant quelques petits défauts qui me paraissent assez mineurs pour certains.

+

  • La Rare-Touch très colorée qui plait…
  • Une musique vraiment immersive
  • Les multiples gameplay
  • Kameo : magnifique petite elfe
  • La révélation d’une superbe arlésienne

-

    • … ou qui ne plait pas
    • Une facilité qui tronque la durée de vie
    • Une caméra mal placée par moments
    • Répétitivité qui s’installe sur certains niveaux