Jeux

Max Payne 3

Action | Edité par Rockstar Games | Développé par Rockstar Vancouver

10/10
360 : 18 mai 2012
21.05.2012 à 11h27 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Max Payne 3 sur Xbox 360

Près de dix années après les deux premiers opus signés Remedy qui avaient marqué toute une génération de joueurs, Max Payne effectue son retour pour notre plus grand plaisir. A l'époque, les deux premiers opus avaient su marquer les esprits grâce à un scénario travaillé, un anti-héros charismatique et enfin le fameux Bullet-Time tout droit venu de Matrix. Un effet qui a, depuis, été repris dans de nombreux jeux. Un effet de mode aujourd'hui disparu ?

Toutes les peines du monde pour Max

Lors de son annonce, beaucoup ont été interloqués par le changement de développeur : c’est Rockstar Vancouver (connu pour Bully : Scholarship Edition) qui a repris les rênes en main avec la bénédiction des finlandais de Remedy. De quoi être perplexe ? Peut être, en voyant les premières images du jeu avec un Max Payne chauve, habillé comme un touriste dans les favelas ensoleillés de Sao Paulo, bien loin des ruelles sinistres de New York. Fort heureusement pour nous, Rockstar n’a pas l’habitude de bâcler ses jeux et nous sommes tout de suite rassurés de voir Dan Houser prendre la place de Sam Lake au niveau de l’écriture.


Et c’est bel et bien cela qui frappe d’entrée de jeu. Certes, les cases de BD stylées chères aux deux premiers opus ont disparu, laissant la place à des cinématiques dans la pure tradition de Rockstar. Une différence de style mais pas au détriment de la qualité scénaristique. Dès les premiers pas hésitants de Max, dans un état second et sous l’emprise de la boisson – symbolisé par des effets psychédéliques avec des saturations de couleurs et de distorsion -, nous sommes littéralement accrochés par cette nouvelle descente aux enfers. Le scénario de ce troisième opus a beau se dérouler sous le soleil brésilien et sa chaleur étouffante, il n’en est pas moins aussi noir que les deux précédents.

Notre anti-héros, plus dépressif que jamais, a quitté son inimitable imper et son insigne de policier pour devenir un garde du corps d’une famille aisée locale qui est régulièrement la cible des gangs locaux. Un scénario presque calqué sur l’excellent film Man on Fire de Tony Scott avec Denzel Washington. Un petit manque d’originalité – du moins pour ceux qui ont eu l’occasion de le voir – qui est presque décevant de la part de Rockstar Games. D’autant plus que les développeurs sont allés jusqu’à insuffler la nervosité des dialogues du film – à défaut des plans de caméra très saccadés – en incorporant des mots clés qui apparaissent fréquemment lors des cinématiques. Un rendu visuellement plutôt réussi et qui avantage la mise en scène, impériale de bout en bout.


Vous l’aurez compris, Max Payne 3 est une grande réussite au niveau de l’écriture et de la mise en scène mais qu’en est-il du gameplay, l’un des points forts des deux premiers et qui a quand même pris des rides depuis le temps ? Rockstar Vancouver n’a pas changé de formule mais l’a tout de même agrémenté de quelques nouveautés largement bienvenues. On garde bien entendu le ralenti ("le coup d’éclat") ainsi que le fameux plongeon (le "Shootdodge") mais il est désormais possible de se mettre à couvert comme la grande majorité des TPS de nos jours. Malheureusement, le système reste assez archaïque étant donné que Max est dans l’impossibilité de se déplacer de couverture en couverture. Ce qui est assez dommageable tant nos opposants laissent rarement passer l’occasion de nous canarder lorsque que l’on est à découvert. Les collisions au niveau du décor sont un autre élément énervant étant donné qu’il n’est pas rare d’être bloqué au moment du "shootdodge de la dernière chance" qui se déclenche lorsque Sam est aux frontières de la mort : s’il lui reste au moins un antalgique, il est consommé automatiquement et durant un petit laps de temps au ralenti, vous devrez abattre l’assaillant qui vous a mis à mal sous peine de décéder définitivement. Un excellente nouveauté sauf quand nos bras sont coincés à cause d’un mur, nous empêchant de pointer l’arme dans la bonne direction. Ce qui entraîne un trépas forcément frustrant.

"On tue plus de personnes que dans un jeu vidéo"

Mais ses défauts ne doivent pas minimiser l’apport du fameux moteur Euphoria qui continue de progresser depuis son introduction sur Table Tennis, et de façon plus poussée sur Grand Theft Auto IV. Les animations, que ce soit celles de Max ou de ses ennemis, sont absolument magnifiques et à couper le souffle. Rarement un jeu n’aura dégagé autant d’intensité dans ses gunfights et c’est en grande partie grâce à ce moteur. D’autant plus qu’il permet une localisation plutôt précise des dégâts et c’est un vrai bonheur de voir la trajectoire de nos tirs arriver au plus près des impacts. Ajoutons à cela des décors destructibles et un certain réalisme plus que bienvenu : notre anti-héros ne peut pas porter une arme à deux mains en même temps que tenir deux armes à poing. S’il préfère utiliser un pistolet ou autre arme à une main, il devra garder son fusil avec l’autre main et le lâcher s’il sélectionne deux armes à poing.



Si le gameplay de Max Payne est limité comme dans tout jeu de tir : il faut tuer, tuer et encore tuer, Rockstar Vancouver a su trouver la parade en proposant non seulement un scénario passionnant (incluant de nombreux flashbacks où l’on découvre comment Max est passé des bars miteux de New York aux buildings luxueux de Sao Paulo) mais aussi des situations "badass" qui proposent une certaine variété à l’aventure. Les environnements ne sont pas en reste : les niveaux que l’on traverse sont magnifiquement détaillés et variés. Nous regretterons néanmoins que les développeurs soient tombés dans le piège des séquences de tir à pigeon en véhicule, maintes fois vues ces dernières années.

Quant à l’équation du multijoueur, elle est simple comme bonjour : vous avez apprécié les modes multijoueur de Grand Theft Auto IV et Red Dead Redemption ? Vous allez inévitablement apprécier celui de Max Payne 3 tant il est dans la continuité des deux pré-cités avec des modes plutôt bien pensés comme Guerre de Gangs ou Payne Maximale. Ceux qui n’ont pas apprécié sauront d’ores et déjà que l’achat éventuel du jeu sera exclusivement pour le solo. Heureusement pour ces derniers, Rockstar Vancouver a eu la bonne idée d’incorporer un mode Arcade (un terme à la mode ces derniers temps) qui vous permettra de rejouer certaines séquences de la campagne avec un temps de départ d’une minute précise qui s’écoule progressivement mais qui est bonifié pour chaque tué (avec des bonus plus ou moins importants selon la localisation). De même que deux modes de difficulté supérieures au mode difficile pourront être débloqués pour les plus motivés afin de rallonger la durée de vie de la campagne plutôt consistante (une dizaine d’heures en normal) pour un jeu du genre.

http://www.dailymotion.com/video/xqqgaf

Finalement, la reprise de la licence par un nouveau développeur est peut-être ce qui aurait pu arriver de mieux à notre anti-héros préféré : comme à son habitude, Rockstar Games signe une production qui marque les esprits. La nouvelle descente aux enfers de Max Payne est assurément une très belle réussite sur de nombreux points tout en faisant honneur aux deux premiers opus malgré un changement de décor qui aurait pu faire craindre le pire.

+

  • Mise en scène très efficace
  • Animations à tomber par terre
  • Moteur Euphoria toujours aussi spectaculaire
  • Gunfights toujours aussi dynamiques
  • Charisme de Max
  • Scénario captivant
  • ...Avec des nouveautés bienvenues
  • Gameplay qui s'inscrit dans la continuité...

-

    • Sous-titres bien trop petits
    • Réticule de visée également trop petit
    • Passages en véhicules inintéressants
    • Système de couverture légèrement perfectible