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Metal Gear Rising : Revengeance

Beat them'all | Edité par Konami | Développé par PlatinumGames

8/10
360 : 21 février 2013
01.03.2013 à 00h42 par - Rédacteur

Test : Metal Gear Rising : Revengeance sur Xbox 360

Parmi les plus prestigieuses licences du jeu vidéo, Metal Gear jouit d’une forte aura auprès de ses fans. Une aura que quelques rares ratés n’auront pas réussis à affecter. L’annonce d’un spin-off sous forme de beat them all avec le retour de Raiden – sans doute la plus grosse erreur de la licence – en tant que personnage jouable, a de quoi glacer d’effroi les fans les plus endurcis. Et ce n’est pas l’expertise du studio Platinum Game qui les rassurera. La lecture de ce test en revanche oui.

Tous les joueurs se souviennent de la déception qui s’est emparée d’eux à la découverte de Raiden, en lieu et place du charismatique Solid Snake, au lancement de Metal Gear Solid 2. Une déception accentuée par les nombreuses situations improbables dans lesquelles se retrouvait notre héros, telle que, au hasard, le président des Etats-Unis qui lui touche l’entrejambe afin d’avoir la confirmation de son sexe… Le pauvre Raiden est devenu (à raison) la bête noire des fans de la licence au fil des épisodes. C’est donc une situation délicate et courageuse que de lancer un nouvel épisode, même spin-off, avec celui-ci en tant que héros principal. C’est pourtant le défi qu’a réussi à relever, haut la main, Platinum Games. Tout au long de l’aventure, Raiden transpire la classe et le charisme. Les développeurs ont réussi à faire de lui le personnage qu’il aurait dû être dès sa première apparition dans la série et réhabilite le personnage.



Go Ninja Go Ninja Go !

Cette réhabilitation est progressive et se fait tout au long du scénario – gentiment passable – et des cinématiques mettant allégrement en scène Raiden dans des situations toujours plus cool. Si celui-ci débute l’aventure comme l’emo Raiden que nous avions abandonné au terme de Metal Gear Solid 2, qui se sert de son sabre de la justice pour trancher les méchants et à qui il ne manque plus que le costume de Sailor Moon, Platinum Games ressuscite rapidement son alter-ego badass, Jack l’Eventreur, et nous gratifie d’un Raiden sadique, vengeur et avide de sang. Bon point. Les habitués des productions Platinum Games seront en terrain connus. Metal Gear ou non, c’est rapide, nerveux et surtout très fun. On ne s’étonne donc pas de voir Raiden affronter un Metal Gear Ray et finir par le projeter en l’air à la seule force de ses petits bras, pour finir par le taillader en pièce, ou combattre en duel un sénateur américain joueur de football américain à la carrure d’un ancien gouverneur californien. Bref, les situations virent souvent au grotesque, mais un grotesque non dénué de classe. Malheureusement, ou heureusement tout dépend du point de vue, Metal Gear Rising n’est pas aussi foufou que le laissait suggérer sa campagne de promotion.

Venons-en au plus important, le gameplay. Comme espéré de la part du studio qui nous a offert l’un des meilleurs beat them all de cette génération, le titre se révèle plus qu’efficace. Raiden est rapide, précis, mortel et jongle d’un ennemi à l’autre en tranchant tout ce qui bouge. Utiliser le mode katana qui permet de tailler les ennemis en apéricube est un vrai bonheur et on se prend très vite au jeu de la découpe chirurgicale. Une technique qu’il convient très rapidement de maîtriser puisque c’est la seule manière pour notre héros de se soigner. Même les excellents affrontements contre les boss – qui n’ont absolument rien à envier en charisme aux boss de la licence principale – vous obligent à recourir à cette technique à maintes occasions, comme trancher un point faible avec précision ou l’autobus que celui-ci lance sur vous. La « course ninja » est également une technique plus qu’utile. D’une pression de la touche, Raiden se mettra à courir et esquivera de lui-même tout obstacle sur son chemin, renforçant ainsi la vitesse de jeu et la nervosité du titre. Vitesse qui ne souffre d’aucun ralentissement. Metal Gear Rising se paye même le luxe de renouveler constamment son gameplay en jonglant avec des phases d’infiltrations ou de courses poursuites entre deux découpages.




Fais-moi sentir vivant !

Par ailleurs, Metal Gear Rising ne renie à aucun moment son prestigieux héritage. Passé quelques minutes de jeu, cela ne fait aucun doute que nous sommes face à un titre de la série Metal Gear. Radar, bruitages, niveau d’alerte sans oublier le traditionnel carton, tout y est. Carton qui se révèlera par ailleurs plus qu’utile lors de certaines phases d’infiltration. Si celles-ci sont secondaires et n’arrivent bien entendu pas à la cheville de ce à quoi nous a habitué la série, nous sommes toujours content de pouvoir nous faufiler, cacher dans un carton, dans le dos d’un ennemi afin de l’éventrer en un instant et s’épargner ainsi un combat qui aurait pu tourner en notre défaveur. Oui mais voilà, de nombreux défauts viennent entacher un plaisir jusque-là intact. A commencer par la caméra qui n’en fait qu’à sa tête, problème classique. Ensuite, si Raiden possède une liste de combos honorable, la différence, et même l’efficacité, entre ces derniers et peu marqué tant et si bien qu’on se contente rapidement d’un ou deux combos, voire de marteler la touche d’attaque basique avec la même efficacité. Le système de verrouillage des ennemis est également un handicap plus qu’une aide dont on se passe rapidement. Rien à redire au système de contre qui contribue à l’intensité des combats, en revanche attribuer à Raiden une esquive telle qu’une roulade, n’aurait pas été de trop.

Touche à tout, notre nouveau cyborg favoris peut également utiliser des armes secondaires telles que grenades ou lance-roquettes. Malheureusement leur utilisation ralentit l’action puisqu’elles figent votre personnage, le laissant vulnérable aux attaques ennemis. Bien qu’il soit possible de débloquer les armes des boss vaincus, celles-ci ne sont pas maîtrisables seules. En clair, votre sabre reste assimilé à la touche d’attaque simple quand votre nouvelle arme se voit attribuer la touche d’attaque puissante. Raiden alternera alors d’une arme à l’autre lors des combos. Un choix déroutant. S’ajoute à cela une bande-son efficace mais hélas impersonnelle. Quand bien même Metal Gear Rising ne serait pas le jeu le plus beau de la génération, qu’importe puisque le titre est d’une fluidité exemplaire. Comptez sept heures de jeu pour parvenir au bout de l’aventure. Une durée de vie que vous pouvez rallonger en complétant les traditionnelles missions en réalité virtuelle propres à la série, qu’il faudra au préalable débloquer en trouvant celles-ci au sein de l’aventure principale.

http://www.dailymotion.com/video/xxmxng

Metal Gear Rising : Revengeance est un excellent beat them all. Un titre que tout amateur du genre devrait tester. Quant aux fans de la série, qu’ils se rassurent, le titre n’est en rien une trahison éhonté à leur licence fétiche. Au contraire, celui-ci en conserve les fondamentaux, simplement adaptés à la sauce beat them all made in Platinum Games. Seule l’accumulation de quelques défauts empêche le titre de figurer parmi les chefs d’œuvres du genre. Défauts à mettre sur le compte du développement chaotique qu’aura connu le titre. Relativisons, d’autres jeux ne traversent pas cette épreuve avec autant de mérite…

+

  • Les combats contre les boss
  • Aucun ralentissement
  • La mise en scène
  • Trancher tout ce qui bouge
  • Raiden (qui l’eut cru ?)

-

    • L’utilisation des armes secondaires
    • Pas aussi fun qu’espéré
    • Encore et toujours la caméra
    • Trop court