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MXGP2 – The Official Motocross Videogame

Course | Développé par Milestone

6/10
One : 07 avril 2016
29.04.2016 à 23h34 par - Rédacteur

Test : MXGP2 – The Official Motocross Videogame sur Xbox One

Tonnerre mécanique prend un peu la foudre

Avec Milestone au guidon, c’est un grand habitué des sports mécaniques que nous retrouvons pour la sortie de MXGP 2 sur Xbox One. Si à l’instar de MotoGP 15, le deux-roues sur terre battue était apparu seulement sur Playstation 4 pour sa première virée "new gen" sous la bannière du MXGP, cette nouvelle édition nous offre le plaisir d’expérimenter l'aspect brut et sans concessions de la discipline sur Xbox One.

C’est le printemps. Quand certains sortent le motoculteur, d’autres préfèrent tracer des sillons au guidon d’une motocross et dans notre cas, cela se passe naturellement devant un écran. C’est donc le moment choisi par les italiens de Milestone pour sortir MXGP 2 sur Xbox One. Comme son nom l’indique, cette adaptation est officielle et se présente avec toutes les licences, pilotes et circuits de la discipline, en MXGP comme en MX2. On a donc droit aux 18 tracés officiels du championnat, avec toute la diversité qu’on leur connait, et qu’il est possible de fouler au travers de plusieurs modes de jeu en solo. En multijoueur, les courses se disputent jusqu’à 12 sur le Xbox Live. Le mode championnat nous invite à concourir sur l’ensemble des circuits, en MXGP ou MX2, aux commandes de l’un des nombreux pilotes officiels et de sa moto. De Suzuki à KTM en passant par Husqvarna, le choix est vaste. Que ce soit pour la course uniquement ou pour un weekend complet, pas de fioritures ici. C’est le mode carrière qui s’en charge.

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A l’instar de ce qu’ont proposé depuis plusieurs années les autres jeux Milestone, on créé ici son pilote, éventuellement sa propre écurie, et on se lance à la conquête du titre de champion du monde en démarrant au plus bas de l’échelle, en MX2. Les bonnes performances attirent de nouveaux sponsors, voire des écuries plus prestigieuses. Ce mode fait son office, mais on reste tout de même étonné du grand manque de profondeur qu’il affiche : en dehors de quelques messages types de l’équipe et d’une couverture de magazine à consulter à la fin de chaque course, le mode carrière diffère finalement assez peu de son homologue «championnat». Pour qui connait les jeux Milestone, on note ici une certaine régression : des anciens MotoGP et autres WRC proposaient déjà plus de choses, comme des membres d’équipe disposant de compétences particulières ou encore une gestion plus approfondie des sponsors.

« Sur quatre pistes fraîchement créées pour l’occasion, ces courses demandent beaucoup de technique, de maîtrise et sont un vrai régal pour les amoureux des grands sauts et des whoops qui n’en finissent plus »

Néanmoins, tout n’est pas imparfait. En créant sa propre écurie et en échange de deniers durement gagnés sur le terrain (tous modes de jeu confondus), il est possible de customiser sa moto avec des pièces de moteur et autres éléments esthétiques disposant des licences des plus grands constructeurs. Les possibilités sont grandes pour donner à sa moto une apparence des plus originales. En parallèle des deux grands modes de jeu solo, MXGP 2 intègre le championnat du monde des nations, événement dans lequel la France a par ailleurs brillé en 2015 et où l’on est invité à prendre successivement les commandes des trois pilotes engagés pour leur pays et pour autant de manches à gagner. Si cela ne change concrètement rien à l’expérience, les courses ont malgré tout une saveur particulière. Dans le prolongement de l’envie des joueurs de recréer les exploits de l’équipe de France (et des autres), le jeu de Milestone offre la possibilité de revivre les grands événements du MXGP 2015. Dans des conditions particulières, il tient alors au joueur de recréer la sensation ou de changer le cours l’histoire le long de vingt épreuves particulièrement exigeantes. Agrémenté de petites séquences vidéos, ce mode déjà connu des joueurs MotoGP permet de passer un bon moment. Enfin, MXGP 2 propose les Stadium Series. Sur quatre pistes fraîchement créées pour l’occasion, ces courses demandent beaucoup de technique, de maîtrise et sont un vrai régal pour les amoureux des grands sauts et des whoops qui n’en finissent plus. Dans l’ensemble, MXGP 2 propose un contenu plus que satisfaisant et prompt à occuper de nombreuses heures. Ce temps est par ailleurs copieusement rallongé par des temps de chargement très longs, en particulier quand il s’agit de passer à la course (on titille parfois la minute d’attente).

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Pour remporter le titre, il faut prendre ses marques avec la moto et de ce côté-ci, MXGP 2 se veut ouvert au plus grand nombre. On peut ainsi recourir aux freins couplés et à la gestion automatique des mouvements du pilote pour transférer le poids d’un côté ou de l’autre. On retrouve également trois niveaux de physique mais on ne saurait que trop vous conseiller d’ignorer rapidement celui de base et d’opter pour le normal, puis le pro une fois les choses bien en mains. Avec la physique réglée sur ‘base’, la moto est tellement rigide que cela devient rapidement une contrainte, plus qu’une aide. Ainsi, une physique plus réaliste (bien qu’elle ne s’éloigne jamais vraiment d’une approche plus typée arcade que simulation) permet de vraiment réagir de manière appropriée en fonction des tracés, pour le coup pas avares en subtilités qui peuvent faire gagner de précieuses secondes. Et puis il faut dire que sans assistance, les sensations sont vraiment au rendez-vous. MXGP 2 fait du bon travail de ce côté, avec une gestion de la motricité très efficace et une bonne retranscription des particularités de chaque tracé réel. Le plaisir est là. Oui, mais…

« En dehors des motos bien modélisées, l’ensemble est bien terne et ne tranche pas vraiment avec ce que proposait la première édition sur Xbox 360 »

Tenir le guidon n’est pas la chose la plus difficile dans MXGP 2. Le titre de Milestone nous confronte à une IA au demeurant efficace, même en mode facile, mais aussi et surtout extrêmement agressive. Les adversaire suivent une ligne imaginaire bien tracée et n’en sortent pas, ce qui rend les premiers virages plus proches de Road Rash que du motocross. La possibilité de faire un retour en arrière démontre ici toute son efficacité mais n’enlève rien à la frustration que l’on ressent, coincé entre vingt et un autres gladiateurs. Mais c’est avant tout d’un point de vue technique que la déception est grande. En dehors des motos bien modélisées, l’ensemble est bien terne et ne tranche pas vraiment avec ce que proposait la première édition sur Xbox 360. Il faut encore ajouter à cela d’importantes baisses de framerate quand un peu trop de monde est présent à l’écran, avec des chutes vertigineuses sur certains circuits en particulier (Glen Helen, superbe tracé au demeurant, est parfois le théâtre d’un framerate en grande souffrance). On espérait que le titre profite des capacités de la consoles, mais il n’en est rien et cela entache une copie pourtant plus que correcte dans l’ensemble.

6/10
Avec ses nombreux modes de jeu et toute la panoplie des licences officielles du MXGP, le titre de Milestone se montre plutôt généreux cette année. Ouvert à tous mais pas dénué d'intérêt et d'intensité une fois la moto bien en mains, MXGP 2 réussit son pari du compromis presque idéal entre arcade et simulation. On prend clairement du plaisir à piloter sur les tracés, officiels ou non, tortueux et parfois très techniques. L'ennui, et il est de taille, vient à la fois d'une IA pas franchement futée et surtout d'un framerate qui perd régulièrement les pédales. Gênant, difficilement pardonnable pour un titre graphiquement léger, décevant au regard du plaisir procuré par le pilotage. MXGP 2, seul sur son créneau, vaut tout de même le coup pour les amateurs de motocross mais aurait pu prétendre à un autre statut avec un peu plus d'implication.

+

  • Tout l'univers du MXGP
  • Pilotage accessible et très plaisant
  • Contenu solide
  • Tracés officiels bien exploités
  • Tracés fictifs techniques et engageants
  • Options de customisation

-

    • Chutes de framerate parfois très importantes
    • IA trop agressive
    • Temps de chargement longuets
    • Mode carrière trop peu approfondi