Jeux

Nail’d

Course | Edité par DeepSilver | Développé par Techland

6/10
360 : 13 janvier 2011
12.01.2011 à 16h25 par |Source : xbox-mag.net

Test : Nail'd sur Xbox 360

Les jeux de moto sont assez rares et, à part Moto GP, les séries sont encore moins nombreuses à perdurer. Pour le cross et le quad on rentre presque dans la catégorie des ovnis, certains témoignages faisant état de quelques passages dans l'horizon ludique ! Après la bonne surprise Pure, et en attendant le prochain MX Vs ATV, c’est au tour de Nail'd de proposer sa version de la moto tout terrain. Descente sans frein et sauts sans parachute au programme pour un jeu sous acide . Mais à trop jouer la carte du titre déjanté, Nail’d ne risque-t-il pas la sortie de route ?




Tour de chauffe

Nail’d est un jeu de quad et moto-cross, développé par Techland, un studio polonais qui possède dans son catalogue plus de simulations de chantiers de construction (authentique !) que de titres AAA. Une première, qui arrive avec fracas dans le petit monde de la course moto. Ici, vous êtes littéralement catapulté sur des circuits aux tracés improbables, qui proposent de nombreux embranchements et où s’enchaînent chutes vertigineuses et séquences de slaloms entre deux trains qui passaient par là. Vos premières minutes au guidon d’un quad ou d’une moto classique risquent de laisser vos nerfs à rude épreuve, et laisseront à coup sûr un léger rictus de satisfaction sur votre tête de gamer blasé. Dans Nail’d, on fonce en ligne droite, on ne ralentit surtout pas dans les virages (une rumeur persistante parle pourtant d’une touche configurée pour le freinage) et on s’écorche un peu les oreilles avec un bruit de glissade qui évoque plus le schuss d’un ski que la patine d’un pneu, le tout rythmé par du gros son qui bave de Slipknot à American Sixgun en passant par les Queens of the Stone Age.

Si les tracés sont torturés, le gameplay ne s’encombre pas de subtilités à maîtriser. La notion de pilotage est toute relative et, parfois, on s’imagine plus aux commandes d’un vaisseau sorti de wipe-out qu’au guidon d’un quad qui résiste à des chutes de plusieurs centaines de mètres. Ce constat se renforce au fil des courses où vous enchaînez des moments de pure cascade avec des séquences de pilotage la tête en bas ! L’impression de vitesse est d’ailleurs accentuée par une déformation sans doute trop exagérée de votre champ de vision, et cet effet « fuyant » se révèle un peu fatigant à la longue. Tout va très très vite et, si c’est finalement une bonne nouvelle de conduire un engin aussi maniable, en contre partie cela bride aussi votre courbe de progression dans le jeu. Ne cherchez pas de différence entre les surfaces des quatre environnements disponibles (Arizona, Parc Yosemite, Andes, Grèce) durant le mode histoire, elles sont trop minimes pour avoir un réel impact sur votre conduite. Que vous soyez sur la boue, la neige ou la terre aride, vous foncerez comme un malade. La gestion des trajectoires de votre missile (pardon, quad) est donc un aspect déterminant du jeu pour terminer dans les trois premiers. Pas de dérapage, pas de gestion du poids du corps du pilote, rien que de la vitesse pour un gameplay ultra arcade assumé.


Première à gauche après la montgolfière

Malgré un gameplay très simple à prendre en main, Nail’d propose tout de même quelques subtilités à maîtriser pour progresser. Tout d’abord, vous pouvez vous diriger en l’air. Oui, vous avez bien lu, alors que votre moto vole comme un pigeon voyageur, vous pouvez prendre un virage, et même activer votre Boost. Ce turbo est, avec l’apprentissage des tracés, la deuxième variable à maîtriser. On obtient du Boost en passant dans des cercles et portiques en feu et selon sa manière de conduire. Une récompense pour les prises de risques, qui permet de remplir progressivement une jauge et d’augmenter votre vitesse de façon spectaculaire dès que l’on appuie sur X pour la déclencher. A l’écran, s’ajoute alors un léger filtre qui rend la vision un peu plus délicate, pour un jeu qui n’en demandait pas tant ! A plein gaz, le pilote a parfois du mal à distinguer les obstacles, ce qui accentue encore plus l’importance d’apprendre les tracés. Ce qui ne devrait pas trop vous prendre de temps puisque Nail’d propose peu de circuits différents. Malgré une apparente diversité, due en grande partie aux nombreux raccourcis, le jeu alterne et combine les portions des mêmes circuits (deux par zones géographiques) pour varier les plaisirs. Mais, très rapidement, le joueur parcourra les courses avec une sensation de déjà-vu.

Heureusement, selon l’épreuve, trois règles différentes imposeront une stratégie de course à adapter, et mettront l’accent sur un embranchement de parcours plutôt qu’un autre (vitesse ou point de Boost). Si la Course Simple porte bien son nom, le Défi Chrono vous impose de franchir les check-points avant un décompte fatal, tandis que le Défi Cascade se révèle plus exigeant. Dans ce mode, le vainqueur est celui qui aura marqué le plus de points de Boost. Pas de quoi transformer le gameplay, Nail’d ne s’écarte jamais de sa trajectoire initiale et s’assume pleinement dans son rôle de jeu de course surexcité. Il s’y cantonne même un peu trop d’ailleurs, car l’aspect customisation de votre bolide se limite au strict nécessaire, on gagne des pièces au fur et à mesure du mode histoire pour accentuer ses performances et c’est tout. Vous pourrez ainsi le spécialiser dans un domaine plutôt qu’un autre (saut, accélération, tenue de route, direction dans les airs etc.). Pas de garage à remplir d’une collection de quads ou motos célèbres à débloquer, rien que deux véhicules lambda à personnaliser, c’est tout et c’est bien peu pour motiver le joueur à foncer en boucle sur les mêmes circuits. Une relative pauvreté qui affectera la durée de vie du titre puisqu’on on fait le tour de l’ensemble des tracés en moins de huit heures. Reste le mode multi sur le Live, qui devrait vous occuper le temps de quelques soirées, histoire de balancer dans le décor vos concurrents, ça soulage parfois, après deux heures coincé dans les embouteillages.

Nail’d est un jeu de quad qui a laissé certaines prétentions aux stands et se concentre sur un seul objectif : procurer un fun immédiat sur des tracés qui évoquent plus les montagnes russes que les pistes de cross. Le titre de Techland se rapproche plus de Split Second que de Pure, malgré l’option deux roues. Après s’être fait la main sur les premières épreuves, il enclenche le turbo avec l’intégration de variables qui rendent les courses encore plus brutales. Un mode zéro collision qui tolère encore plus les impacts avec les décors (pourtant déjà très permissifs) et surtout un mode Boost infini qui dynamite littéralement le jeu. Mais le manque de diversité des circuits plombe un peu le bilan et seule l’IA des adversaires corsera le niveau de difficulté des étapes du mode tournoi. Un jeu de course en roue libre, parfait pour les soirées pop corn, qui assume son côté arcade, sans doute trop simpliste dans sa conduite, mais diablement efficace.

+

  • Le mode Boost infini
  • Très accessible
  • Tracés délirants
  • Du fun, du fun, du fun

-

    • Pas assez de circuits
    • Pas de véhicules à débloquer
    • Pilotage trop simpliste
    • Durée de vie un peu faible
    • Quelques problèmes de lisibilité à l’écran

Fiche succès

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