Jeux

Nba Street V3

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Big

4/10
360 : 15 février 2005
27.02.2005 à 19h01 par - Rédacteur

Test : Nba Street V3 sur Xbox

Après l’exceptionnel ESPN Nba 2k5, c’est le moins sérieux mais autrement plus spectaculaire Nba Street V3 qui atterrit entre mes mains gelées. La recette est cependant la même : pas de révolution, mais quelques progrès en matière de gameplay et de contenu (sans parler de l’habillage), et un jeu au final toujours plus frime qui ravira ceux qui aiment se regarder jouer.

Nba Street Vol. 2, sorti en 2003 sur Xbox, s’est directement

imposé comme une valeur sûre du genre, une référence en terme de basket arcade.

Vu la concurrence, ce n’était pas difficile me direz-vous, mais le jeu d’EA Big

était tout de même pétri de qualités. Le fun y était omniprésent, le gameplay

faisait mouche et la réalisation se montrait convaincante. Depuis, un ou deux

jeux ont bien tenté de lui ravir sa couronne, mais sans réel succès il faut

l’avouer. Les fans de basket spectacle attendaient donc ce V3 comme le messie,

mais seule une partie d’entre eux sauront apprécier l’orientation tricks à

outrance qu’a pris ce dernier.
La principale nouveauté au niveau du gameplay

est en effet la possibilité de sortir des tricks avec le stick droit, et de

combiner ce dernier avec l’une (ou l’ensemble) des trois touches de turbo pour

accéder à de nouvelles figures plus délirantes les unes que les autres. Dans

l’absolu, c’est une excellente idée et les nombreuses combinaisons permettent

toutes les folies, ou presque. Car l’importance des tricks est bien trop grande,

ces derniers prennent le pas sur le jeu lui-même et obligent le joueur à en

enchaîner un max pour ensuite dunker et faire exploser sa barre de Gamebreaker.

Pour ceux qui n’auraient pas pratiqué Nba Street, le Gamebreaker permet de

marquer un ou des points tout en diminuant le score de son adversaire d’une

unité. Il permet en théorie de jolis retournements de situation, puisqu’un

joueur à la ramasse peut refaire son retard tout en handicapant l’équipe d’en

face. En théorie seulement, puisque cette année le Gamebreaker rapporte jusqu’à

4 points à celui qui l’exécute correctement, et ces points servent plus souvent

à prendre le large qu’à revenir à la marque. Et réussir un gros Gb se révèle de

surcroît assez facile, puisqu’il suffit de lancer son dunk, d’agiter le stick

droit dans tous les sens pour faire diverses figures, de passer la balle au

dernier moment à un coéquipier qui s’élance derrière vous, et ainsi de suite

jusqu’à ce que les trois joueurs soient passés. Et puisqu’il n’y a guère de

moyen de contrer la chose, on se retrouve finalement plus devant une cinématique

semi interactive donnant 3 ou 4 points qu’autre chose. Ca casse un rythme qui a

déjà du mal à s’installer, le jeu étant juste ultra stéréotype dès que l’on en a

compris le principe. Les matchs se résument vite à un enchaînement de tricks

avec votre joueur le plus doué (histoire de ne pas se foirer lamentablement),

d’attendre un « appel » au dunk de la part d’un partenaire et de lui passer le

ballon pour voir sa jauge de Gamebreaker faire un bond. Inutile de se presser et

de jouer collectif, cela ne paie pas. Dommage, car on s’ennuie finalement bien

vite dans V3diablement narcissique, mais pas avare.




Si l’on peut déplorer l’absence d’un mode Xbox Live pourtant

offert aux joueurs américains (génial le partenariat EA / MS, 4 jeux Live dont

deux Fifa en un an ça déchire), le reste du jeu se montre généreux et offre une

carrière assez longue et variée (matchs à points, score, concours de dunks…).

Après avoir créé un basketteur de la tête aux pieds, vous allez devoir parcourir

les playgrounds et vous faire une réputation parmi les joueurs du monde entier

de l’Amérique de la Nba. Bien entendu, seuls quelques tocards vous suivront au

départ, et il faudra engranger un max de points pour pouvoir faire appel à des

stars comme Kevin Garnett, Steve Francis ou Carmelo Anthony, j’en passe et des

meilleurs. A la manière d’un Gran Turismo, le début est à mourir d’ennui, votre

joueur n’étant pas capable d’enchaîner deux feintes sans s’écrouler (difficile

d’accumuler les points et les Gamebreakers dans ces conditions). Il faudra donc

suer sang et eau afin d’amasser les pépettes, de se faire une garde robe qui

déchire et de décorer son terrain selon ses goûts. J’ai malheureusement peur que

la plupart des joueurs ne se lassent du gameplay avant d’avoir atteint le

firmament du streetball. En revanche, ceux qui tiendront en auront pour leur

argent, c’est certain. Ils s’amuseront par exemple avec les concours de dunks

qui permettent d’exercer son art de poser à travers un grand nombre de figures

aussi amusantes que surhumaines. Les autres en feront vite le tour et n’y

trouveront pas un énorme intérêt.




Côté IA, ça triche pire qu’Halo 2 sur le Live. Si mettre 21 à 0

à l’ordinateur en facile est une sinécure, battre l’IA en hard rongera vos nerfs

à vitesse grand V tant cette dernière a les pleins pouvoirs sur le terrain. Elle

balance deux tricks, un petit dunk et la voilà dotée d’un Gamebreaker alors que

c’est tout l’inverse pour vous, et sa capacité à vous prendre le ballon en toute

occasion (alors qu’elle est invincible ou presque) ne vous aidera pas en ce

sens. Bref, on devient vite chauve à cette allure là, croyez-moi. En

multijoueur, moins de triche mais plus d’ennui. Si regarder l’ordinateur faire

quinze tricks en solo ne se révèle pas particulièrement amusant, c’est encore

pire à plusieurs quand vos deux potes attendent que vous ayez fini votre numéro

pour espérer avoir le ballon.

Visuellement, Nba Street V3 fait une bonne impression, sans

pour autant arracher la rétine ou faire flamber le processeur graphique de la

Xbox. Les joueurs sont reconnaissables, relativement bien modélisés (dans un

style particulier cependant) et les terrains sont variés et vivants. Tout cela

reste quand même un peu chichement détaillé, plein d’approximations au niveau

des collisions et pas si spectaculaire que ça au final. Quand on ajoute à ça une

bande son qui alterne le bon et le mauvais côté musiques (sans bande son perso,

EA Trax oblige) et qui vous assène un commentateur plutôt lourdingue, on obtient

un jeu pas laid, mais loin de ce qu’on peut faire sur Xbox et qui surtout sent

un peu le laisser aller.




Nba Street 3 est une bonne simulation de poseur, avec tout ce que cela implique en terme de contenu et de tricks. Les joueurs qui s’émerveillent avec quelques grigris seront aux anges, alors que ceux qui cherchent un vrai jeu de basket tourné vers l’arcade (fait de passes, de vitesse et d’action) pourront aller voir ailleurs. Dommage qu’EA ait pris cette voie-là, on a l’impression de jouer à une version basket de NFSU.

+

    -

      • Un jeu typique EA, qui tente l'esbrouffe mais n'exploite pas vraiment la Xbox. C'est toutefois très honnête.
      • Note à majorer si vous adhérez au côté ultra frime du jeu. Basket arcade ne signifie pas basket tout seul à 2km/h
      • Très respectable pour un jeu du genre, mais il faut accrocher ou jouer avec parcimonie sous peine de décrocher rapidement.
      • Quelques musiques excellentes, d'autres limite énervantes. Le speaker est vite saoulant. Dommage qu'on ne puisse pas faire sa propre bande son.
      • Dommage, mais Nba Street 3 est chiant à mourir au bout de quelques heures. A réserver aux fans poseurs.
      • Ca bouge bien en général, mais c'est le minimum étant donné le relativement petit nombre de joueurs sur le terrain.