Jeux

Ninety-Nine Nights

Action | Edité par Microsoft Studios | Développé par Phantagram

4/10
360 : 01 septembre 2006
01.09.2006 à 10h26 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Ninety-Nine Nights sur Xbox 360

La Xbox 360 est en pleine période de japonisation, ou tente de l’être pour attirer le public. Depuis des lustres Microsoft essaie d’imposer ses consoles et ses jeux au Japon, toujours sans grand succès. En attendant le Tokyo Games Show 2006 et d’hypothétiques annonces concernant de nouveaux jeux susceptibles de plaire à un public assez refermé sur lui-même concernant les produits étrangers, Ninety-Nine Nights débarque dans nos contrées européennes. Si vous cherchiez de quoi vous défouler pour quelques heures, vous avez sonné à la bonne porte. A moins qu'au final vous ne soyez déçus...

Oh c’est beau !

La Xbox 360 n’offre pas encore pléthore de jeux japonais et encore moins de beat’em all. Après un Dynasty Warriors 5 Empires assez peu convaincant, Microsoft s’associe à Phantagram et Q Entertainment pour nous faire oublier au plus vite ce premier essai. Forts de l’expérience accumulée au fil des épisodes de Kingdom Under Fire, les équipes japonaises de Tetsuya Mizuguchi se sont mises en tête de réaliser un tout nouveau jeu, à la fois plus simple et plus impressionnant graphiquement. La puissance de la 360 aidant, les graphismes nous éclatent au visage dès les premières minutes du jeu. Dès la cinématique d’introduction d’ailleurs, le travail réalisé sur ces vidéos est époustouflant. Bien sûr, un jeu n’est pas basé uniquement sur ses scènes d’introduction et autres cut-scene mais elles nous transportent plus facilement dans l’aventure. Pour diversifier le gameplay et les styles de combat, le scénario met en scène sept personnages au total. Le premier est Inphyy, une jeune fille aveuglée par une énorme soif de vengeance. Son demi-frère Aspharrsera jouable, très porté sur l’entraide. Plus tard la sorcière Tyurru, le mercenaire Myifee, le gobelin Dwingwatt ou encore le criminel Klarran se dévouent pour animer vos écrans. Une fois le personnage sélectionné, les terres de Vannvargenn s’offre rapidement à vous : des collines du Wyandeek aux forêts de Ywa-Ue-Uar en passant par les montagnes d’Everr ou le château de Varrvazzar. Les niveaux sont généralement immenses et peuplés de vos troupes et des ennemis qui s’affichent par dizaines, puis par centaines au fil des missions. Une chose est certaine, la 360 permet d’afficher un nombre spectaculaire de combattants mêlés aux orcs et autres gobelins à l’écran, style Kameo dans ses plus grands moments. Aussi spectaculaire d’ailleurs que vos nombreuses attaques ravageuses, affichées à l’écran grâce à des effets d’épées impressionnants. Le tout rythmé par des musiques à la fois épiques et poétiques qui changent d’ailleurs en fonction des personnages incarnés, un vrai régal. L’aspect tactique du jeu est un peu esquissé avec deux boutons qui serviront à donner deux ordres principaux à vos troupes : lancer l’attaque ou rester en retrait. A la fois simple et peu efficace puisqu’il faut passer dans tous les recoins de la carte pour terminer soi-même la boucherie.

Ah, finalement c’est chiant aussi

Une fois passé le stade du tableau idyllique, tout le monde il est beau, le jeu il est super génial, il est temps de se rendre compte que finalement Ninety-Nine Nights, ça va pas le faire. Pas autant qu’on l’espérait en tout cas. Certes, c’est beau. Quoique le level design ne soit pas non plus transcendant, plutôt pauvre même et que de nombreux bugs de collisions sont à déplorer sur des textures parfois à peine dignes de la première Xbox. Les développeurs ont surtout mis le paquet sur les personnages et le character design alléchant en plus des effets visuels lors des combats. Néanmoins les ennemis sont finalement tellement nombreux à l’écran qu’un fouillis de soldats alliés et d’adversaires se forment très rapidement autour de vous. Pas le temps de regarder qui est qui, la seule solution pour s’en sortir est de marteler les boutons X et Y pour asséner des coups, encore des coups, toujours les mêmes coups. La diversité du gameplay ne va donc pas chercher très loin, ce n’est pas avec deux boutons principaux plus un bouton pour les sauts que l’on peut s’attendre à des merveilles. Quelques mégas combos seront réalisables, une fois que vos jauges rouges et bleues de pouvoirs spéciaux seront au maximum de leur capacité. Il faut pour cela ramasser des petites fioles ainsi que des trésors cachés dans des coffres. A part ça, il y a de quoi se défouler. Votre premier objectif est de tuer cinquante ennemis, chose réalisable en au moins deux minutes. Ainsi, au fil des missions, vos compteurs de combos et de morts s’affolent jusqu’ à atteindre des chiffres de plusieurs centaines de personnes. Sur le coup, il est vrai que ça calme, on se sent mieux une fois tous ces bonshommes tués, écartelés, anéantis. Sauf que le concept est ultra répétitif, la lassitude s’installe très vite et plus les missions avancent, plus le sentiment d’ennui s’installe. Les développeurs s’en sont certainement rendu compte et leur idée pour sauver la situation a été d’imposer des boss imbattables qui peuvent vous réduire en miettes d’un seul coup d’épée. Au final, la dose de difficulté reste très mal calibrée. Frustrant à souhait, surtout quand le niveau qui vient d’être bouclé a duré au moins quarante cinq bonnes minutes voire une bonne heure et que… vous devez tout recommencer. Parce que oui, Ninety-Nine Nights est aussi synonyme de « pas de checkpoint » dans le monde vidéo ludique. L’analogie n’est pas forcément tout de suite envisageable et évidente à avaler mais il en est ainsi. Achetez, au cas où, une nouvelle manette en même temps que le jeu si vos habitudes sont au lancé de pad à travers le salon.

Avis difficile à rattraper

Il est regrettable de noter au final plus de points négatifs que positifs. En tout cas, ils pèsent beaucoup plus lourds dans la balance finale qui malheureusement n’établit pas Ninety-Nine Night au rang de super production pour la Xbox 360. Le jeu en a les capacités avec de jolis effets bien travaillés mais sans un scénario qui tienne la route (toujours cette foutue planète Terre à sauver des forces du mal, blablabla) d’une part. D’autre part une caméra qui rend certaines phases de jeu harassantes en ayant toujours besoin de la repositionner comme il faut pour voir quelque chose de l’action, notamment son personnage, c’est toujours plus utile. De plus, la durée de vie ne se reflète qu’à travers le nombre de boss ardus et les checkpoints inexistants qui ne nous repositionnentpas au milieu d’une mission mais bel et bien au début. Si l’on pouvait au moins compter sur ses bataillons… Ceux-ci meurent la plupart du temps tous avant le boss final et le héros se sent bien seul face aux derniers gobelins. Leur IA n’est pas surdéveloppée, arrivant avec difficulté à bout de quelques rivaux. Si, de surcroît, le terrain sur lequel évoluent les guerriers comporte plusieurs nivellements, il est obligatoire de contourner buttes, feuillages et murs pour passer. Légèrement déroutant de nos jours dans un jeu nouvelle génération. Enfin, pour enfoncer le clou, aucun mode multi à l’horizon, pas plus sur le Xbox Live qu’à deux en coopération sur la même console. Dommage, pas de combats ultra stylés à plusieurs dans d’immenses arènes. Ce dernier point engendrerait pourtant une raison valable pour acheter le titre.

Dommage d’en arriver à cette conclusion, Ninety-Nine Nights n’arrive pas à s’imposer comme un titre indispensable. De très bons éléments en sa faveur mais les pires viennent ternir le tableau pourtant excitant au lancement du jeu. Sur la fin de l’aventure, une impression de précipitation nous laisse même un arrière goût amer avec des niveaux moins travaillés et des missions par personnages qui s’amenuisent. Inutile de dire que nos espérances sont toutes autres en matière de beat’em all, et en particulier pour celui-ci. La beauté ne fait pas tout et le background quasi invisible de l’histoire du jeu n’aide pas à pousser plus loin la découverte. Un jeu à essayer pour voir des combats épiques pendant les premières missions mais à oublier assez vite pour la lourdeur et la répétitivité de la suite de l’aventure.

+

  • De jolis effets
  • Ca bourrine dans tous les sens
  • Nombreux ennemis à l’écran
  • Les cinématiques

-

    • Pas de multi
    • La caméra souvent mal placée
    • Des boss insurmontables
    • Pas de checkpoint
    • Répétitif donc lassant
    • Quelques légers ralentissements