Jeux

One Piece: Pirate Warriors 4

Beat'em all | Edité par Bandai Namco | Développé par Omega Force

6/10
One : 27 mars 2020
30.03.2020 à 10h44 par - Rédacteur en Chef

Test : One Piece: Pirate Warriors 4 sur Xbox One

Homme de paille

Il aura donc fallu attendre un quatrième épisode pour efin voir débarquer la franchise Kaizoku Musou sur une console Xbox. Les fans de l'équipage au Chapeau de Paille ne sont donc plus obligés de posséder une machine japonaise pour assouvir leur passion pour les aventures de Luffy. De même, l'arrivée de Pirate Warriors 4 tout juste un an après celle de World Seeker est une nouvelle occasion de se lancer en douceur dans l'oeuvre d'Eiichiro Oda. D'autant que, contrairement au précédent titre, celui-ci reprend une bonne partie de l'histoire narrée depuis plus de 20 ans. Mais côté expérience vidéoludique on se place où ?

On connait bien le genre du Musou, et depuis l’an dernier les joueurs Xbox ont eu la chance de toucher à un jeu tiré de la franchise One Piece avec World Seeker. Voici donc les deux univers réunis pour One Piece Pirate Warriors 4, un jeu qui tire évidemment profit de l’expérience d’Omega Force dans le beat’em all à grande échelle, mais également de la richesse de l’oeuvre d’Eiichiro Oda. Une belle promesse sur le papier, rapidement confirmée par de premières minutes de jeu nerveuses qui donnent rapidement le ton en envoyant Luffy au front face à pas moins de deux Empereurs. Cette première séquence qui prend la forme d’un tutoriel ne dépaysera pas les amateurs du genre qui retrouveront vite leur marque par l’enchaînement des boutons d’attaque et la possibilité de lancer des attaques spéciales. C’est surtout la présence d’une jauge de bouclier visible sur tous les ennemis puissants qui peut dérouter durant quelques instants, avec la nécessité généralement de faire tomber cette jauge à zéro avant de s’attaquer réellement aux points de vie. Petit détail important, cette jauge de bouclier se régénère après quelques secondes, ce qui oblige le joueur à attaquer l’ennemi affaibli sans relâche et ajoute un côté un peu plus nerveux encore aux combats.

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Au delà de cette petite nouveauté il faut bien avouer que le reste fait dans le classique, et ne se risque pas vraiment à sortir des sentiers battus. Les actions à réaliser pour terminer un niveau sont à peu près toujours les mêmes, à savoir «mettre une raclée» à un ennemi spécifique, et même la capture de territoire devient anecdotique la plupart du temps. On se contente donc de parcourir la map selon l’objectif principal, avec la possibilité parfois de remplir un objectif secondaire pas franchement plus emballant que le reste. Pour rompre un peu avec la monotonie imposée par ce manque de diversité la possibilité de jouer en coopération, en local comme en ligne, vient relever l’intérêt global de façon non négligeable. On regrette cependant que le mode histoire présente des chapitres uniquement jouables en solo, ce qui oblige le second joueur à poser sa manette, le temps de venir à bout d’un boss en général.

Malgré tout on prend plaisir à parcourir les niveaux concoctés par les équipes d’Omega Force selon le scénario original du manga. L’aventure débute à Alabasta, pour enchaîner sur Water Seven et Enies Lobby, l’archipel Sabaody, Marineford avant d’attaquer le Nouveau Monde et ses arcs Dressrosa, Tougato pour finir au Pays des Wa. Pour le reste il faut se contenter de courts résumés qui tentent parfois de condenser plusieurs tomes en seulement quelques lignes de narration et une courte cinématique composée le plus souvent d’images fixes. Impossible donc de revivre Romance Dawn, Skypea, Thriller Bark, Amazon Lily ou Zo qui sont rapidement évoqués, alors que Little Garden, Impel Down, l’Ile des Hommes Poissons et même Punk Hazard sont carrément passés sous silence. Un choix difficilement compréhensible dans la mesure où certains d’entre eux étaient présents dans Pirate Warriors 3, et qu’il aurait parfois été préférable d’écourter certains arcs pour incorporer ceux qui manquent cruellement à l’appel. Avec plus de 30 niveaux, on se retrouve tout de même avec une durée de vie d’une petite quinzaine d’heures, cinématiques comprises, et même s’il en manque encore un paquet, la quarantaine de personnages jouables fait quand même son petit effet.

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On espérait que le choix laissé entre trois niveaux de difficulté aurait d’ailleurs permis de rallonger un peu la durée de vie du jeu mais malheureusement le jeu est globalement trop facile, même s’il a tendance à durcir le ton sur les deux derniers arcs. Il faut dire que l’arbre de compétences donne envie de s’y plonger et de le faire progresser. Pas de points d’expérience pour faire grimper chaque personnage de niveau, toutes les statistiques sont gérés par un arbre commun à tous qui prend la forme de petites îles façon Grand Line. Il faut donc débloquer au moins un point de compétences d’une île pour débloquer la prochaine. En plus de ce tronc commun, chaque personnage possède deux arbres propres offrant la possibilité de débloquer des attaques spéciales spécifiques et des slots de compétences passives en plus des traditionnels attributs comme la force, la défense ou l’endurance. Une feature très complète qui nécessite l’obtention d’un grand nombre de berrys et de «jetons» à récupérer dans le mode histoire et le mode trésor en éliminant les ennemis puissants et en terminant des niveaux.

Au delà de cette nécessité, le mode trésor se montre plutôt décevant. Là où Hyrule Warriors avait su proposer un mode Aventure vraiment complet et très inspiré, Pirate Warriors 4 se contente du minimum et envoie jusqu’à quatre joueurs sur une map du mode histoire pour réaliser le même type d’objectifs déjà vus précédemment. Hormis le fait de pouvoir enchaîner les victoires sur un nombre parfois conséquent d’ennemis puissants, le plaisir réside là encore uniquement dans le fait de participer à des batailles nerveuses avec la possibilité de sortir des attaques spéciales capables de balayer un maximum de figurants en seulement quelques coups. On aurait en tout cas préféré un mode réellement différent du mode histoire dans son approche, sans avoir cette désagréable impression de participer à un ajout de dernière minute venu gonfler artificiellement la durée de vie.

6/10
En sortant cinq ans après le dernier épisode, One Piece Pirate Warriors 4 fait le choix d'oublier volontairement des arcs de l'histoire pourtant importants dans l'univers imaginé par Eiichiro Oda. Une absence qui n'est pas compensé par la qualité du contenu annexe avec un mode libre basique et un mode trésor qui l'est presque autant. Le jeu d'Omega Force n'en reste pas moins le meilleur moyen de raccrocher le dernier wagon de la saga débutée il y a plus de 20 ans, quitte à ne pas offrir toutes les cartes aux joueurs qui souhaiteraient débuter la franchise. Les fans en revanche devraient se satisfaire du nombre imposant de personnages à incarner, et leur reproduction fidèle en jeu, que ce soit pas leur modèle 3D (malgré un aspect très "plastique") ou leurs attaques spéciales toutes très différentes les unes des autres.

+

  • Univers respecté fidèlement
  • Grande diversité de personnages
  • Excellent défouloir
  • Jouable jusqu'à quatre en coop (et souvent à deux)
  • Arbre de compétences bien fichu

-

    • Trop d'arcs absents
    • Assez répétitif malheureusement
    • Mode trésor plutôt décevant
    • Trop facile, même en difficile