Jeux

Overlord II

Action/Aventure | Edité par Codemasters | Développé par Triumph Studios

8/10
360 : 23 juin 2009
28.07.2009 à 10h13 par - Rédacteur en Chef |Source : http://xbox-mag.net

Test : Overlord II sur Xbox 360

Codemasters nous avait offert l'une des plus belles surprises de l'année 2007 avec Overlord, ce titre mélangeant habilement l'univers heroic fantasy et un système de jeu proche de Pikmin. Deux années se sont écoulées depuis, et les développeurs de chez Triumph Studios repointent le bout de leur nez pour nous proposer un nouvel opus de cette série où vous incarnez le mal absolu. Pas de pitié, pas une once d'humanité, une méchanceté à toute épreuve, voilà le quotidien du héros que vous incarnez. C'est donc avec ces mêmes leitmotivs que nous allons pouvoir décortiquer, analyser, éplucher le titre, et cela avec énormément de cruauté bien entendu.
Operation Overlord

Nordberg, petite ville tranquille aux allures de Vladivostok. Vous n’êtes qu’un enfant et, déjà, vos pouvoirs naissant font de vous l’ennemi des locaux en culotte courte. Heureusement, cette exclusion va être écourtée car de petits individus mesquins commencent déjà à vous suivre dans l’ombre, dans l’espoir que vous deveniez leur maître. Qui sont-ils ? Les anglophones les appellent les "minions", certainement l’un des plus gros faux-ami qui existe entre la langue de Shakespeare et celle de Baudelaire puisque ces derniers sont d’une laideur à faire pâlir Franck Ribéry, c’est dire. Et si l’on a beau dire que l’on peut choisir ses amis mais pas ses parents, dans le cas présent on peut dire que ce sont plutôt vos "amis" qui vous ont choisi, même si vous rêviez certainement meilleur sort. Les larbins – puisque c’est leur nom dans la version française – entreront donc rapidement en contact avec votre personne afin de vous servir. Avec leur aide vous allez donc pouvoir fuir cette belle ville – dont le thermomètre ne connait que les valeurs négatives certes – et trouver un havre de paix auprès de vos nouveaux camarades. Mais c’était sans compter l’intervention de l’Empire de Solarius, cette autorité fortement inspirée de l’Empire Romain lors de ses années glorieuses. Les autorités étant à la recherche d’un jeune sorcier, vos quelques pouvoirs magiques vont faire de vous le candidat idéal à cette chasse, et il faudra user de tous vos talents de commandant pour vous sortir du bourbier Nordbergien.



A l’image de Fable, vos premiers pas se feront donc durant votre enfance, sauf qu’à la différence du titre de Peter Molyneux, ici, aucune action effectuée durant cette période – relativement courte et assimilable à un tutoriel – ne sera répercutée dans la suite de l’aventure, et cela même si le scénario vous donne la possibilité de revenir à maintes reprise dans votre ville d’origine. Vos premiers pas en tant qu’adulte marqueront également vos débuts d’Overlord. Après quelques tests, les larbins vous adopteront de manière définitive et vous pourrez alors partir à la conquête des différents continents. Et pour centraliser vos attaques, vous bénéficierez d’un QG, les tréfonds, qui vous permettra de forger des armes, de courtiser votre – ou vos – dulcinée(s), de ressusciter vos larbins morts au combat et bien d’autres actions encore. Vous pourrez alors compter sur Crasseux pour vous créer des téléporteurs à travers le monde, et ainsi rejoindre les tréfonds de façon simple et efficace, mais également sur Biscornu, le vieux sage qui vous donnera régulièrement des conseils afin de répandre le mal, la douleur et la tristesse sur les terres que vous foulerez. Les autres larbins quant à eux se contenteront de jouer les sous-fifres à votre égard, et vous en profiterez à la hauteur des espoirs placés en vous.

T’es Minion, mais un petit peu c**

Et c’est là le principe de base du jeu. Tout comme le premier Overlord, vous allez pouvoir compter sur vos larbins bruns, rouges, verts et bleus. Si les premiers sont disponibles dès les premières minutes du jeu, les autres sont quant à eux éparpillés à travers le monde, et votre quête principale vous permettra de croiser leur route afin de les ramener dans les tréfonds. Si les bruns sont des guerriers capables de s’équiper des carcasses de vos ennemis, les rouges seront quant à eux beaucoup moins résistants mais n’hésiteront pas à allumer le feu à distance. Les verts jouent plutôt la fourberie et dévoilent toutes leurs forces lors des attaques par derrière, et pour terminer les bleus auront la capacité de traverser des étendues d’eau et surtout de ressusciter vos larbins fraîchement tombés au combat avant que ceux-ci ne décrépissent sur le champ de bataille. Un véritable arsenal stratégique donc, avec lequel il faudra habilement alterner pour éliminer les différents ennemis qui parsèment le jeu. Un bestiaire pas forcément très diversifié d’ailleurs, mais qui suffit amplement pour tester différentes combinaisons d’attaques larbines afin d’offrir aux vilains un voyage dans une boîte en sapin.



Tout comme le premier opus également, vous aurez l’opportunité – et même le devoir si vous comptez terminer le jeu en un seul morceau – de récupérer différents items, uniquement transportables par un certain nombre de larbins. Ces derniers se feront une grande joie de rapporter ces bonus au téléporteur le plus proche en criant des "pouuuur le maître", "tréééé-sor". Biscornu vous signalera alors quel type d’amélioration vous avez gagné : augmentation de magie, augmentation de vie, amélioration pour la forge, augmentation de la taille de horde de larbins et amélioration de magie… Si la plupart des items étaient présents dans l’épisode précédent, on notera tout de même l’absence des bourses d’or, et l’apparition des orbes de magie. Toutefois, pour qui aura fait le premier épisode en long et en large, cet ajout restera secondaire et loin d’être indispensable pour arriver à la fin de l’aventure. Grande nouveauté en revanche, vous devrez parfois projeter votre âme dans le corps d’un larbin afin d’emprunter des passages escarpés, une sorte de Vis ma vie avec Passe-Partout en guest. Vos larbins pourront également chevaucher des montures suivant leur espèce. Ainsi les bruns seront associés aux loups, les rouges aux salamandres et les verts au araignées. Chaque animal possède bien entendu ses propres performances, et vous aidera à progresser dans le jeu.

L’ordre en pull-over

Grâce à vos amis les larbins, vous allez pouvoir conquérir trois continents principaux : Nordberg, que l’on a largement évoqué précédemment, Clairéternel, véritable station balnéaire pour elfes et habitants de l’Empire, et enfin l’Empire lui même. Comparé au premier épisode, il faut dire que le challenge paraît plus léger, et ce ne sont pas la pauvreté des quêtes annexes – redondantes au possible – qui viendront affirmer le contraire. Une petite régression assez étrange qui laisse un goût amer lorsqu’arrive le combat final. L’ambiance, les répliques et l’humour qui donne toute l’aura au jeu s’efface bien trop rapidement quand arrive la fin et on aurait grandement aimé que l’aventure continue afin de profiter encore un peu de cet univers si atypique. Au rang des défauts, le nombre de boss est bien trop faible pour un jeu de ce genre, et il vous faudra battre seulement deux boss – sans compter celui de fin – et participer à deux arènes, ce qui est encore une fois inférieur au précédent opus. Toutefois, l’identité du boss de fin restera une surprise pour tous, ce qui prouve encore une fois que le scénario a réellement été placé au coeur du développement du jeu.



Pour faire une dernière comparaison avec le premier opus, Overlord II joue la carte de la caricature. Les elfes écologiques aux allures de rastas font étrangement penser aux militants Greenpeace et se mettront en travers de votre chemin lorsque vous voudrez jeter votre courroux sur des bébés phoques, des pandas et autres espèces protégées. De quoi rendre Brigitte Bardot folle à lier. Les habitants de l’Empire ont en revanche le profil assez large, au sens propre du terme. Fainéants, arrogants et égoïstes, ils sont le reflet d’une société bien en place qui dicte la façon de vivre de chacun. L’Empire de Solarius est assimilable à un fléau, un virus, et dans ces cas là rien de mieux que de combattre le mal par le mal. Cette multitude de références offrent une expérience au delà même du jeu, et permet au joueur de s’impliquer totalement dans sa quête malgré les défauts que le titre embarque. Coté moteur graphique, cela n’a pas changé d’un poil et même si le poids des années lui a donné un petit coup de vieux, l’ensemble reste toujours très propre. On regrettera peut être le fait d’avoir un peu trop de donjons sombres, tant les phases en extérieur font honneur aux développeurs.

Face à cette partie solo tantôt mi-figue, mi-raisin Triumph Studios a voulu réitérer l’expérience du Live, encore une fois sans succès. S’il est déjà compliqué de trouver des adversaires en ligne, les quatre modes de jeu proposés sont peu accrocheurs et l’on aura tôt fait de retourner sur le solo qui propose une expérience de jeu tout de même bien supérieure.

Des répliques cultes, un scénario abouti et une action sans temps mort - ou presque -, font de ce Overlord II un titre fort sur le fond. Sur la forme en revanche, le titre de Triumph Studios réalise la performance étonnante de faire moins bien que son prédécesseur. Les toutes petites nouveautés ont occulté plusieurs points forts du premier Overlord au grand dam des fans de ce dernier. Bien heureusement, l'humour omniprésent permet de passer un excellent moment tout de même, et c'est avec plaisir que l'on suit les pérégrinations du nouvel Overlord. L'Overlord est mort ! Vive l'Overlord II !

+

  • Les répliques larbines
  • Une ambiance unique
  • Une fin inattendu

-

    • Peu de quêtes annexes
    • Plus court que le premier
    • Un multi médiocre