Jeux

Pro Evolution Soccer 2011

| Edité par Konami

6/10
360 : 30 septembre 2010
26.10.2010 à 10h46 par - Rédacteur en Chef |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Pro Evolution Soccer 2011 sur Xbox 360

Le monde du jeu vidéo évolue à une vitesse assez incroyable. Il y a 5 ans, les joueurs de Fifa étaient littéralement conspués par leurs homologues fans de PES, sous prétexte qu'ils n'avaient pas les mêmes goûts qu'eux d'une part, mais surtout car il était évident que la licence d'Electronic Arts se trouvait à des années-lumières de celle de Konami. Cinq années plus tard, au sein de la rédaction d'Xbox-Mag, on tire à la courte paille pour connaitre celui qui devra tester la nouvelle mouture de Pro Evolution Soccer. Manque de pot, c'est tombé sur moi...

2011 défauts pour le nouveau PES ?

Autant être franc avec vous. Pour ceux qui viennent simplement chercher la réponse à la question "Pro Evolution Soccer a-t-il rattrapé Fifa ?", je la leur donne maintenant : c’est non. Pour les autres, il est nécessaire de mettre un contexte en place, histoire de modérer ce que vous allez lire par la suite. Après un saut de deux épisodes (mon dernier en date était donc PES 2008), voilà que je remets la main sur un jeu de la licence Pro Evolution Soccer. A l’époque j’avais l’impression de faire partie de ces résistants qui croyaient encore en la série, tout en ne parvenant pas à accrocher à la nouvelle orientation qu’Electronic Arts insufflait à Fifa. Quelques années plus tard, il faut avouer que mon discours a bien changé puisque j’ai fini par mettre un pied dans l’autre camp, et même les deux depuis. Ce test de PES 2011 s’annonçait donc comme un choc des cultures, un retour 3 ans en arrière, et croyez-moi, mon sentiment fût rapidement comparable à celui d’une personne qui repasserait de l’ADSL à un modem 56k.

Difficile donc de se mettre dans la peau de quelqu’un qui n’a pas connu cette interruption, mais d’un point de vue extérieur le constat est tout simplement affligeant. Ce qui faisait la force de la licence s’est tout simplement évaporé au fil des épisodes, et les équipes de Shingo Takatsuka ont forcément leur part de responsabilités à cela. Que ce soit la fluidité de l’action, le jeu de passe flamboyant, le placement des joueurs hyper précis, la physique de balle ultra réaliste et les appels dévastateurs, vous pouvez les oublier, ils ne sont plus là. Le gameplay souffre de lourdeurs atroces qui plombent bien trop souvent le plaisir de jeu. Sans entrer dans les détails (il faudrait alors dresser une liste de défauts qui serait aussi indigeste que de les vivre sur le terrain) sachez que la faute revient surtout à l’intelligence artificielle très médiocre, mais surtout à l’absence de contrôle total du joueur que l’on est censé diriger et qui refusera parfois d’aller vers le ballon situé à deux mètres de lui, sous prétexte qu’à la base il ne lui était pas destiné. S’ensuit des situations qui deviennent complètement aléatoires, qui se transforment parfois en véritables parties de billard totalement incontrôlables, en but contre son camp ridicule, et j’en passe. Affligeant on vous dit. En creusant un peu, les frappes lointaines parviennent à sortir du lot avec une bonne sensation de puissance qui s’en dégage, surtout lorsqu’elles viennent se loger au fond des filets. Le dosage des passes permet également de gagner légèrement en précision, mais n’empêche pas de bons moments de frustration liés principalement au manque de réaction de vos coéquipiers. Un nombre de points satisfaisants plutôt faible, vous en conviendrez.



Pour en terminer sur le gameplay, sachez que le placement des joueurs pourrait quant à lui bénéficier d’une critique en cinq volumes. Avoir cinq joueurs en position de hors-jeu sur un coup-franc est monnaie courante et vous obligera bien souvent à réaliser des frappes directes, réduisant à néant toute tentative de construction, encore une fois. Cinq, c’est également le nombre de joueurs qui se disputent généralement la chute du ballon après qu’un corner soit tiré, une situation assez cocasse mais qui n’arrange en rien la crédibilité déjà bien basse de l’ensemble. Les appels de balle quant à eux se font très rares, et chaque remontée de vos milieux de terrain vous vaudra le regard admiratif de vos attaquants de pointe qui ne prendront même pas la peine de vous accompagner dans votre contre-attaque. Et si vous comptez déborder sur les ailes, un problème similaire apparaîtra puisqu’il faudra temporiser plusieurs secondes avant de voir vos joueurs investir la surface de réparation adverse d’un pas timide. Finalement la seule alternative à ces instants de solitude sera de longer la ligne de but jusqu’au premier poteau, puis de faire une passe courte en retrait à l’un de vos joueurs (si tant est qu’ils ont pris la peine de courir jusque là) puis de pousser la balle au fond des filets. Du pur PES dans l’esprit.


Une ligue et une légende pour sauver la mise

Heureusement qu’il existe tout de même quelques satisfactions qu’il serait malhonnête de ne pas souligner. Pro Evolution Soccer 2011 possède son lot de modes de jeu, tous plus intéressants les uns que les autres. Fiers de posséder les licences des coupes européennes et celle de la Copa Libertadores, les développeurs se sont mis en quatre pour nous proposer une ambiance digne des grandes joutes continentales. Un point fort qui aurait pu être accentué si toutes les équipes qui prennent part à ces différentes compétitions avaient brillé par leur présence. Malgré une mise à jour récente censé corriger ce petit détail, Zilina est toujours aux abonnés absents, tandis qu’Anderlecht se retrouve en Ligue des Champions en compagnie de leurs bourreaux du Partizan Belgrade. Forcément, la Ligue Europa est encore plus dégarnie à ce niveau là. Un comble pour un titre qui se vante de posséder ces prestigieuses licences.



Concernant les autres modes de jeu, vous retrouverez la Ligue des Masters et le mode Vers une légende, deux bonnes nouvelles pour les habitués de PES qui retrouveront avec plaisir les Ortaz et Castolo, ou créeront tout simplement leur pro afin de le faire progresser et ainsi remporter de précieux titres à ajouter à son palmarès, que ce soit en club ou sur le plan international. Une bonne nouvelle pour ceux qui préfèrent engranger du temps de jeu sur des parties solo donc. Attention toutefois, certaines statistiques donnent l’impression d’avoir été attribuées à la louche, comme les caractéristiques générales d’un Matthieu Valbuena supérieures à un Wesley Sneijder, potentiel ballon d’or. Mis à part ces détails, la présence de ces modes est un bon point, à l’inverse des parties multijoueurs qui se contentent une nouvelle fois du minimum. Pas question de jouer en 11 contre 11 bien entendu puisque chaque lobby ne pourra accueillir que 4 joueurs maximum en 2 contre 2. De plus, les fortes disparités de niveau entre les équipes vous amènera à rencontrer au maximum 4 ou 5 équipes différentes dont l‘Inter de Milan, le Real de Madrid et le FC Barcelone, ce qui devient vite redondant.

Pro Evolution Soccer 2011 c'est un peu le résultat d'un développement réalisé à l'envers. Très complet sur ses modes de jeu que sont la Ligue des Masters et Vers une Légende, le titre de Konami pêche dans son gameplay de façon absolument flagrante. A la limite du supportable, on se demande encore comment les équipes de Shingo "Seabass" Takatsuka osent nous servir un jeu avec de telles lacunes au niveau de sa jouabilité. Si cette édition 2011 se révèle certainement moins mauvaise que celle de l'an passé, cela ne suffit pas à aller chatouiller la qualité de ses illustres prédécesseurs d'il y a quelques années.

+

  • Des modes de jeu complets
  • L'ambiance des coupes européennes

-

    • Un gameplay douteux
    • Une IA honteuse
    • Très peu de plaisir à jouer
    • Les équipes européennes pas toutes présentes
    • Les pénaltys : c'est une blague non ?