Jeux

Racing Evoluzione

Course | Edité par Atari | Développé par Milestone

8/10
360 : 07 février 2003
20.01.2003 à 12h04 par

Test : Racing Evoluzione sur Xbox

Voilà maintenant près d’un an que les premières images de Racing Evoluzione paraissaient sur Xbox Mag. Je me rappelle encore de Roms me susurrant « oula ! Celui-là je le guette ! Ca a l’air terrible ! ». Je me souviens également de son dépit devant le manque de réaction des internautes face aux images présentées. L’E3 est passé, le jeu s’est fait timidement remarquer, puis vint le tour du X02, duquel Lionel était revenu tout émoustillé. Depuis, Roms n’a cessé de me harceler, me répétant la bave aux lèvres et le slip sur la tête que oui, il le savait, ce jeu allait déchirer. Mais bordel, il avait raison !

Mise au point historique

Racing Evoluzione était à la base parti

pour enterrer Gran Turismo 3, la référence des jeux de courses sur consoles (oui

Berreb je sais, tu n’accroches pas !). Alors vous pensez bien qu’en grand fan de

la série de Yamauchi, je ne pouvais m’empêcher de saliver à l’idée de trouver un

concurrent de taille à mon jeu culte. Mais voilà, un dur soir de novembre, je

dus bien me rendre à l’évidence : les sirènes du mass market ont envoûté les

développeurs de chez Milestone et RE sera un jeu d’arcade ! Chérie passe moi le

cyanure, asperge moi d’essence, charge le Magnum… Cependant, par conscience

professionnelle (qu’auriez-vous fait sans moi ?!), je me ressaisis et pris mon

mal en patience. Bref chers lecteurs, vous me fûtes d’un grand secours sans le

savoir, car sans vous je serais en train de pleurer des larmes ectoplasmiques

devant vos télés de mortels. Racing Evoluzione déchire. Et là je sens que vous

me conspuez tous en me sommant d’abréger. Ca vient, ça vient…



Requiem for a Dream

Ceux qui lisent assidûment Xbox Mag le savent, l’une des particularités de RE réside dans son mode « Dream ». Empressons-nous de lever le voile sur ce qui devait à la base être une petite révolution. Rappelez-vous, on nous promettait monts et merveilles avec une liberté impressionnante. Alors que vous vous lanciez dans l’aventure de la création d’une marque de voitures innovante, le jeu vous permettait de créer votre concept car de A à Z. Et bien finalement non, puisque le mode définitif n’est plus qu’une version édulcorée de ces belles promesses. Alors j’en entends déjà s’insurger devant ce constat. Du calme voyons ! Car le mode « Dream » n’a, rassurez-vous, pas usurpé son nom. On y retrouve ainsi l’idée de la création d’entreprise. Vous et un pote mécano décidez de reprendre un garage pour lancer votre propre marque, et par un magique coup du destin (enfin plutôt un hasard bien ridicule pour être honnête), vous tombez sur des croquis de concept cars déjà prêts (si c’est pas beau ça !). Allez hop, vous choisissez le nom de votre marque (par exemple Xbox Mag Power ! Au hasard…), son logo et enfin votre modèle favori, à l’aide des croquis. La voiture arrive 6 mois plus tard, et vous vous lancez dans la compétition. Votre objectif ? Prouver au monde que vos voitures sont les meilleures pour en vendre à tours de bras. Comment ? En conduisant correctement sur les circuits pardi !

Mais voilà, comme je me doute qu’un pilote émérite sommeille en vous, j’aime autant vous prévenir : on ne gère pas une telle entreprise à deux. Ainsi, après moult victoires vous devez engager une standardiste (de préférence une bombasse d’élevage) pour s’occuper de vos travaux administratifs. Viennent ensuite le département R&D dans lequel débarque le sosie d’Albert (le tirage de langue en moins) et le département production, dirigé par une vicieuse en tailleur (et quand je dis vicieuse je pèse mes mots !). Toute votre entreprise croît au fil de vos victoires, et évidemment vos capacités d’innovation y sont proportionnelles.
En fait, on se rend vite compte que la progression dans RE

n’est dans le fond pas si originale que cela. Je gagne des courses, je progresse

de manière assez linéaire, je débloque des voitures etc… Finalement c’est dans

la forme que le mode Dream devient appréciable. Car non seulement il est très

bien réalisé (personnages bien charismatiques et savamment doublés, interface

intégralement en 3D etc…), mais en plus il permet de s’identifier complètement à

la progression de son personnage. On y prend goût, et le tout dégage une telle

personnalité que ça en devient très prenant. Bref, même si au final il ne

révolutionne pas le jeu vidéo, le mode Dream apporte une fraîcheur fort

bienvenue. Lorsqu’on sait qu’il faut compter une vingtaine d’heures pour en

faire le tour dans un niveau de difficulté, on se rassure quant à la durée de

vie du jeu (suffisamment conséquente, sans tomber dans le panneau de

l’interminable)




Requiem for vos yeux

Ca n’est plus un secret pour personne, Racing Evoluzione est une merveille graphique. Et là encore il s’agit d’un doux euphémisme, à tel point que je ne sais par où commencer… Allez parlons des décors

Hallucinants ! Oui ils sont hallucinants de beauté, de variété, de profondeur… de tout ! Inutile de tourner autour du pot, ce sont les plus beaux décors jamais vus dans un jeu de course. Imaginez : 3 zones géographiques (USA, Europe, Asie) et 4 environnements différents (ville, montagne, circuit, ovale). Ca vous fait 12 types de décors plus beaux les uns que les autres, avec un total de 54 circuits différents (!!). Pas la peine de craindre une quelconque monotonie vous l’aurez compris. Niveau graphique le rendu est propre à décoller les rétines de tout être normalement constitué. Bump mapping à gogo sur la piste (rahhh les textures du sol !), profondeur de champ hallucinante (de mémoire de joueur je n’ai jamais eu la sensation de voir aussi loin devant moi), décors de fond photo réalistes (paysages de montagnes, immeubles, plage etc.), abords de circuits foisonnants de détails (ballons qui s’envolent, flashs, feux de circulation, spectateurs, chutes d’eau et fontaines utilisant des effets de particules, panneaux publicitaires animés etc.), effets de lumières ravageurs et dynamiques (soleils couchants, de montagne, de midi etc.). Et le pire dans tout ça, c’est que le track designer (un génie !) s’est arrangé pour que chaque endroit de la piste soit différenciable du reste. On trouve des centaines de pièces d’architectures différentes (parfois très complexes), des textures très variés, des couleurs et des teintes changeantes, j’en passe et des meilleurs. Jamais des décors n’avaient été si immersifs dans un jeu de course ! A tel point que RE parvient souvent à plus impressionner en « ingame » qu’en replay ! Et encore, je ne vous ai pas parlé des voitures (au nombre de 76 !)…

Là aussi c’est une grosse claque ! Déjà, et même si les avis divergent parfois là-dessus, certains protos arrachent sec, avec des lignes très pures et souvent innovantes (bravo aux lauréats du concours de design au passage). Mais la prouesse, ce sont les 11 000 polygones par voiture (6 bolides à l’écran !). Une modélisation hors norme, qui est allée chercher dans les moindres détails. Par exemple, les jantes sont entièrement modélisées (et chromées pour refléter les décors en temps réel), les roues sont parfaitement rondes, les pneus ressemblent enfin à des pneus et sont bombés sur les bords, les proportions des modèles connus sont parfaitement respectées et l’intérieur est complètement modélisé (avec le pilote qui bouge au gré des chocs encaissés, ou encore passe les vitesses). Mais loin de s’arrêter là, les développeurs ont poussé le rendu encore plus loin avec des reflets proprement somptueux. Sans parler de perfection, le niveau atteint impressionne. Non seulement les décors se reflètent intégralement, leur déformation respectant de manière ultra réaliste les courbes des voitures, mais en plus on trouve plein d’éléments chromés (nom de la voiture, pot d’échappement, jantes etc.) qui les reflètent de manière hyper détaillée (en respectant toutes les couleurs, les jeux de lumière etc.). Le rendu final est proprement sidérant. Et attention, je ne vous parle pas des effets spéciaux « secondaires », comme les vitres en verre irisé, les plaquettes de frein très bien texturées, les flammes qui sortent du ou des pots d’échappement, les parties en carbone etc. Et tenez vous bien à votre souris (si elle est sans fil prenez le clavier, c’est plus sûr), pas un seul ralentissement à déplorer. Enfin si, à un seul moment du jeu (vous allez rire) : la présentation des voitures avant le départ ( !). Et puis tant qu’on y est, on peut surenchérir en s’émerveillant de ne voir aucun clipping (à part à un endroit précis d’un seul des circuits du jeu), ni d’aliasing.
Vous l’aurez remarqué, le mot que j’ai le plus utilisé dans

ce paragraphe est « etc. » (on peut même dire que j’en ai abusé !). Et pour

cause, car si je vous listais toutes les finesses graphiques proposées par RE,

il me faudrait 3 pages ! Bref, en un mot comme en cent, la réalisation est

HA-LLU-CI-NANTE.




Requiem de Mozart

Je sais, le tire n’a rien à voir, mais qu’importe, causons sensations. Car finalement la seule grande inconnue pour beaucoup d’entre vous reste ce doute latent fondé sur quelques expériences décevantes (comme Sega GT, au hasard…hin hin hin). Là on pourrait penser que deux écoles s’affrontent : les puristes adeptes de simu (comme Roms) et les joueurs occasionnels (comme vous). Détendez vous, je plaisante, on sait tous que vous êtes un pro ! (Arf ce qu’il faut pas faire des fois pour fidéliser le lecteur…). Bon trêve de fanfaronnades, le sujet est grave… enfin important je veux dire (merde, j’ai provoqué 13 crises cardiaques d’un coup là…). Alors on va faire simple : on adore !! Voilà, paragraphe suivant, merci d’être passé, et n’oubliez pas votre femme à la sortie… Non sincèrement on a tous « kiffé veugra ». C’est super péchu, les courses sont trippantes, l’IA est excellente, et la maniabilité offre quelques finesses très agréables. Bon je le sens, vous voulez qu’on étoffe un peu le sujet.

Pour commencer, détaillons un peu la jouabilité. Certes orientée arcade (j’entends par là que les freinages sont surréalistes, la conduite toute en dérapage, les plantages de frein à main légion, les réglages super basiques…), elle n’en demeure pas moins très intéressante. D’une part, ne croyez pas que votre bolide restera sur sa trajectoire indéfiniment, les pertes d’adhérence étant plutôt fréquentes. Celles-ci peuvent provenir d’un coup de frein mal maîtrisé, d’un adversaire trop teigneux, d’un vibreur mal négocié, ou bien encore d’une légère sortie de piste (ne craignez rien, il y a mille et une façons de se tauler). Et oui ! S’aventurer en dehors de la piste vous en coûtera immédiatement, avec entre autre une perte de vitesse instantanée. Le moment idéal pour vos concurrents de vous doubler donc (et comptez sur eux pour ne pas passer à côté d’une telle occasion). Ensuite, toujours concernant la jouabilité, on sent dès le premier tour une souplesse très agréable. Les boutons analogiques sont gérés à merveille, et le système de dérapage fait bien plaisir avec des sensations de transfert de masses vraiment appréciables.

A côté de cela, l’autre point fort du jeu réside dans son IA. Vos concurrents font tout pour vous doubler, et vous peinerez souvent à les lâcher. En outre, contrairement à la majorité des jeux, ils font des erreurs, se font des coup de pu…, cherchent à vous bloquer etc. Car s’il est une donnée qu’ils ont bien intégrée, c’est le fait que la conduite soit arcade. Ils n’hésiteront donc pas à vous utiliser pour tourner, voire parfois à vous rentrer dedans pour mieux passer. Cependant il convient de relativiser tout de même notre enthousiasme concernant l’IA, mais nous y reviendrons dans le paragraphe suivant (rien de grave, stressez pas).

Enfin, parlons de ces petits plus qui renforcent l’immersion. Avant tout il faut saluer l’impression de vitesse vraiment excellente, surtout en vue intérieure. D’ailleurs, la vue ras de sol est vraiment terrible, et reste la plus saisissante niveau sensations (et bonjour l’hallu sur le bitume !). La vue externe, elle, satisfera ceux qui ne savent pas conduire autrement ou qui veulent admirer leur engin (la voiture hein !), alors que les vues intermédiaires sont surtout là pour exciter vos pupilles sur les reflets des voitures. Ensuite, le jeu des amortisseurs est vraiment bien rendu, l’effet d’aspiration est très bien géré, le dénivelé des pistes a énormément d’influence sur les réactions de la voiture et lorsque l’adhérence atteint ses limites l’image se met à trembler (comme dans GT par exemple). Il y a également les déformations, qui même si elles n’affectent pas le pilotage, restent un plus appréciable. Les bruits de moteurs eux aussi renforcent l’immersion (enfin passés les roadsters avec lesquels les bruitages sourds sont un peu mous). Et puis, il faut tout de même reconnaître que la qualité graphique du jeu permet de vraiment triper jusqu’au bout, et coller au cul une CLK bien vicelarde reste un bonheur inénarrable.
J’aurais pu vous parler des heures

des qualités de RE, mais bon là j’entame ma quatrième page Word et je sens qu’il

est temps d’abréger un peu vos souffrances. Allez zou ! Direction les défauts

!




Requiem de Joey Starr

Parlons de ce qui nous a déçu (ça y est je me suis brouillé avec les fans de Joey). En fait pas mal de petits détails. Bon déjà on note l’absence remarquée d’une option Live. C’est vrai qu’avec un tel jeu dans les mains, on n’a qu’une envie, s’éclater sur internet avec nos potes. Mais bon, pour le moment, nous considérons que le Live est un plus, pas un critère d’insatisfaction. Ensuite, et là j’entends d’ici hurler les possesseurs de home cinema, le jeu n’est pas compatible 16/9. Oui vous avez bien lu ! Vous devrez jouer soit en écrasé, soit en 4/3. Je sais y’a de quoi pleurer… Surtout que le jeu est bien compatible 5.1 . Bon vu que tout le monde n’a pas un écran large dans sa maison, passons (soupir). Défauts suivants. Au niveau de l’IA, les concurrents ont trop tendance à rester en troupeau. De plus, alors que remonter l’attroupement se fait « fingers in ze noze », doubler le premier est parfois une véritable gageure (surtout en hard). On comprend la volonté de rendre les courses plus intéressantes et serrées, mais au final ça enlève un peu de sensations, puisque la réaction est vraiment irréaliste. Autre défaut assez important, le frame rate. Pas de souci de ralentissement, non, juste un taux de 30 images par secondes. Ca n’est pas dramatique rassurez-vous, mais bon c’est dommage (enfin en même temps c’était ça ou l’absence d’anti aliasing…).

On peut aussi déplorer le son correspondant au choc entre deux voitures. C’est une sorte de « klonk klonk » répétitif du plus mauvais goût (et c’est dommage car le reste des bruitages est vraiment très bon). De même les musiques sont assez immondes, mais bon là passe encore puisque l’on peut jouer sur ses morceaux favoris. On comprend également mal l’absence de rétroviseur, car passer en vue arrière pose des risques certains. Il y a aussi des « oublis » étranges, comme les traces de pneus ou le rougissement des freins. Enfin, pour clore cette liste, on regrette de ne trouver que des courses sur bitume. On aurait bien apprécié un petit passage sur glace ou sur terre, voire au minimum de nuit… Mais non.
Pour résumer ce chapitre, avouons que

RE n’est pas non plus parfait, malgré l’enthousiasme palpable des autres

chapitres. Mais franchement, ces quelques défaut sont tellement noyés dans un

océan de bonnes choses, qu’au final le jeu reste exceptionnel. Certains seront

peut être étonnés qu’avec ces petits moins le jeu obtienne la note de 18/20,

mais rappelez-vous qu’il s’agit d’une note d’intérêt. Et là franchement, c’est

quand même l’extase. Disons donc que si nous avions été raisonnables, nous lui

aurions mis 17. Mais pour le coup on a préféré la note passion à la note raison

(et puis l’un dans l’autre le jeu reste une tuerie).




Accusé levez vous ! Accusé Racing Evoluzione, au premier chef d’accusation : « tourne les autres développeurs en ridicule » le jury vous déclare … coupable. Au deuxième chef d’accusation, à savoir : « provoque des crises de plaisirite aiguë chez le consommateur », le jury vous déclare … coupable. Au troisième chef d’accusation : « provoque de graves troubles de la vision, surtout chez les esthètes », le jury vous déclare … coupable. La sentence est immédiate : vous accédez au Panthéon des jeux de courses, où vous y rejoindrez d’autres serial killers comme Gran Turismo ou Colin Mc Rae, qui eux sont détenus au département simulation. Sachez que la Cour assume pleinement ses responsabilités, et sait que votre statut de martyr entraînera immédiatement la mise en chantier d’une suite… La séance est levée.

+

  • Le concept de la création de l'écurie est très sympa
  • Une belle réalisation graphique
  • Un gameplay agréable pour peu qu'on joue en analogique

-

    • Racing Evoluzione est l'un des plus beaux jeux de la Xbox. On aimerait voir plus souvent des softs de cette qualité graphique. On regrettera par contre le léger voile flou utilisé.
    • Très arcade, elle décevra les amateurs de simu. Au pad numérique l'angle de braquage est trop grand. Pour ceux qui jouent à l'analogique et qui aiment l'arcade en revanche, c'est du tout bon.
    • Si une carrière peut se terminer assez rapidement, le mode hard saura faire galérer les plus téméraires (tout en proposant une meilleure IA des concurrents). On regrette énormément l'absence de mode Live évidemment.
    • Le gros point faible du jeu. Les bruitages des moteurs manquent vraiment de pêche, et le "klonk" des collisions est affreux.
    • Racing Evoluzione est clairement une référence des jeux de course arcade. Malgré un léger manque de finition, il saura combler le joueur désireux de voir plus loin que la première heure. Conseil d'ami : l'IA est bien plus intéressante en hard.
    • Certes, tout tourne en 30 images par seconde. Mais au moins le jeu ne souffre d'aucun ralentissement, ce malgré la débauche graphique.
    • Tourne en 30 images par seconde, et ça se voit
    • Injouable au pavé numérique
    • Effet de flou désagréable
    • Réalisaton sonore moyenne

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