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RAID : World War II

FPS | Edité par Starbreeze Publishing AB | Développé par Lion Game Lion

4/10
One : 13 octobre 2017
22.10.2017 à 18h17 par - Rédacteur en Chef

Test : RAID : World War II sur Xbox One

Plus RAID tu meurs

On vous le dit, la Seconde Guerre Mondiale est de nouveau en pole position dans la course aux thèmes qui vont animer les FPS à venir. Certains n’ont d’ailleurs pas attendu Call of Duty pour remettre au goût du jour la chasse aux nazis. Avec RAID : World War II, Lion Game Lion nous invite à coopérer pour faire tomber l’axe du mal sous une pluie de balles et d’explosions. Un parfum de bon vieux temps souffle sur la Xbox One ; l’ennui c’est qu’il sent plus le vieux que le bon.

RAID, ça commence d’entrée comme une blague. C’est l’histoire d’un britannique, d’un américain, d’un russe et d’un ex-soldat du IIIème Reich qui ne sont pas dans un avion mais aux quatre coins de l’Europe avec un objectif, celui de multiplier les sales coups dans la face de l’ogre germanique. Ne cherchez pas de scénario ou une quelconque mise en scène dans cette multiplication d’actes de bravoure : RAID est un FPS orienté coopération à quatre en ligne et même s’il est possible de s’y coller en solo avec des bots, l’intérêt est bien du côté du vivre ensemble. C’est d’ailleurs aux développeurs de certains DLC du très bon Payday 2 que l’on doit cette perspective coopérative sous fond de Seconde Guerre Mondiale. En dehors de quelques petites vidéos live-action passablement drôles et d’une brève présentation de chaque mission, rien ne vient donc égayer les folles aventures des quatre mousquetaires. Ah, oui, on a failli oublier la vidéo d’introduction d’environ deux minutes… Et qu’il est impossible de passer. Dieu bénisse l’Amérique et le démarrage rapide de la Xbox One pour reprendre une partie sans avoir à visionner une énième fois l’introduction.

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Une bonne chose, ce gain de temps, parce qu’il y a clairement à faire dans RAID. Avec une belle quinzaine de missions principales, des opérations secondaires plutôt chargées et quelques sorties « illégales » visant à récupérer un maximum de butin au nez et à la moustache des nazis, RAID sonne comme la promesse de longs ébats aux yeux des joueurs fidèles. Toutes ces missions sont par ailleurs jouables avec l’un des quatre types de personnages proposés, chaque soldat se différenciant par son approche plus ou moins lointaine du combat (assaut, soutien, démolition ou axé corps à corps). Au fil des exploits, les points d’expérience accumulés permettent d’accéder à de nouvelles armes (issues de l’arsenal classique de l’époque) et un large éventail de compétences. A chaque niveau atteint, le joueur a ainsi le choix entre trois atouts d’une même « famille », ce qui permet de véritablement affiner les capacités du personnage en fonction de la façon de jouer. Il peut s’agir par exemple du choix entre un rechargement plus rapide, ou en courant, ou alors une vitesse du changement d’arme amélioré. L’arsenal lui aussi a droit à ses améliorations, à condition de relever quelques défis s’inscrivant pour la plupart dans la durée (atteindre un certain nombre d’éliminations). Enfin, il est possible de rajouter une petite dose de défi (généralement une restriction) contre de l’expérience supplémentaire en activant une carte spéciale, gagnée lors d’une partie précédente. Bref, les motivateurs sont bien là.

« RAID tente alors d’inciter les joueurs à user de la discrétion pour accomplir la première partie de chaque mission ; c’est là que les ennuis commencent. Oubliez tout de suite cette option avec les bots : pas très fins et pas très copains avec la discrétion, ils sont repérés en moins de trente secondes »

Les missions suivent quant à elles une structure basée la plupart du temps sur la réalisation de trois ou quatre objectifs visant à entrer, détruire/voler quelque chose et surtout parvenir à repartir. RAID tente alors d’inciter les joueurs à user de la discrétion pour accomplir la première partie de chaque mission ; c’est là que les ennuis commencent. Oubliez tout de suite cette option avec les bots : pas très fins et pas très copains avec la discrétion, ils sont repérés en moins de trente secondes. L’ennui, c’est que ça n’est pas forcément plus facile avec d’autres joueurs. D’abord parce qu’il faut tomber sur des équipiers qui ont la patience et l’envie de s’y coller ; ensuite parce que les ennemis sont soit aveugles, soient équipés d’un œil magique leur permettant de voir à travers les murs. Neuf fois sur dix, c’est l’alerte assurée. C’est donc parti pour du tir aux pigeons qui ne semble plus finir. Les ennemis réapparaissent sans fin, par paquets de dix et viennent mourir sous les balles, encore et encore. Sur la demi-heure que dure une mission, 99% du temps est passé à tirer dans tous les sens et à chercher des balles. Parce qu’évidemment, les chargeurs ne sont pas bien épais et fondent comme la neige au soleil ; et bien sûr, il faut ramasser manuellement les munitions. L’opération est fastidieuse et proprement inutile puisque les balles ne sont pas différenciées selon l’arme et qu’il est impossible de toute façon de ramasser par erreur un fusil ennemi : on garde la même tout au long du niveau. Alors pourquoi ne pas avoir automatisé tout cela ?

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Pourquoi tant d’ennemis ? Nous aurait-on cacher un élevage de nazis au sous-sol ? On se demande vraiment si ça va se calmer un jour. Et non, c’est un grand n’importe quoi rendu pénible par l’absence totale de variété dans le « bestiaire ». A part les soldats équipés de lance-flammes (bien retords) et une poignée de snipers, l’opposition est toujours la même. Les ennuis se poursuivent avec des armes qui manquent clairement de sensations, rendant l’incessant shooting toujours plus rébarbatif. C’est mou, vieillot. Et puis il y ces bots qui s’ils répondent présent pour aider le joueur à se relever, ne lèvent en revanche pas le petit doigt dans il s’agit de transporter quelque chose. Et dans RAID, il y a souvent quelque chose à porter d’un point à un autre. Certaines missions sont ainsi presque impossibles à réaliser seul ; mais au moins cela apporte un peu de tension aux parties en ligne. On arrive presque à s’amuser, quand la bonne entente est là, quand les uns embarquent l’or du braquage pendant que les autres couvrent les arrières. Mais la plupart du temps, RAID est rébarbatif et surtout pas franchement aidé par sa réalisation. Le titre semble tout droit sorti du ventre mou de la ludothèque Xbox 360 avec des décors chiches en détails, des textures baveuses et de bons gros ralentissements quand les vagues ennemies se font trop importantes. La palme revient néanmoins aux animations, hommage bien involontaire aux FPS guerriers de la dernière décennie. En ajoutant comme point final des équipiers qui ne cessent de débiter des inepties au point de faire passer les pions de Dragon’s Dogma pour des philosophes, RAID finit par bien plus ennuyer qu’il ne sait amuser.

4/10
Si l’on pouvait être heureux de retrouver la Seconde Guerre Mondiale dans un FPS après tant d’années passées dans l’ombre, on espérait tout de même plus de RAID : World War II. Ce FPS coopératif propose bien sûr quelques bonnes choses, notamment un large choix de missions et la promesse de nombreuses heures avant de parvenir à améliorer ses personnages au maximum. De temps en temps, on arrive même à passer quelques bonnes minutes sur le terrain. L’ennui c’est que ces moments plaisants sont écrasés sous une progression fastidieuse, répétitive à souhait à base de gunfights trop longs et surtout sans âme. Et quand tout cela est enrobé par une réalisation digne de la génération précédente, on finirait presque par se dire que c’était mieux avant quand ça parlait des guerres d’après.

+

  • Système d’expérience/amélioration solide
  • Large choix de missions

-

    • Tirer, tirer, vomir, tirer, tirer
    • Gameplay vieillot
    • Rébarbatif à souhait
    • Réalisation très à la traîne

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