Jeux

Rainbow Six 3

FPS | Edité par Ubisoft

8/10
360 : 06 novembre 2003
13.11.2003 à 08h59 par

Test : Rainbow Six 3 sur Xbox

Sorti il y a maintenant 5 ans sur PC, Rainbow Six était non seulement le premier jeu estampillé Tom Clancy, mais il était également le précurseur d’un nouveau genre : le FPS tactique. Quelques années, quelques épisodes et quelques tentatives (pas très convaincantes) de portages sur consoles plus tard, Rainbow Six 3 était annoncé sur Xbox. Entièrement remanié par les créateurs de Splinter Cell sur le moteur d’Unreal, compatible Live, et cerise sur le gateau, bénéficiant de la reconnaissance vocale, il y avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Alors, le jeu tient-il toutes ses promesses ?

Contact !

Rainbow Six, c’est d’abord une histoire de famille. John Clark, un ex-tueur de la CIA retiré du service actif, a pour mission de recruter et de former une unité internationale de lutte anti-terroriste. Pour la petite anecdote, ce personnage a été interprété au cinéma par Willem Dafoe (Danger Immédiat) et Liev Schreiber (La somme de toutes les daub…euh les peurs). Oui, donc pour en revenir à la mission, Clark contacte son beau-fils Domingo « Ding » Chavez (le sniper de Danger Immédiat et vous dans le jeu) pour qu’il commande ce groupe de supers-soldats. De tous les spécialistes présents dans la version PC, seuls trois autres ont été retenus : L’anglais Eddie Price, l’Allemand Dieter Weber et le Français Louis Loiselle (avec des noms comme ça, c’est pas étonnant qu’ils soient tous devenus de dangereux tueurs, enfin au moins, c’est au service de la liberté…).
Après un tutorial rapide et complet

ainsi qu’une petite mission test, les Rainbow sont envoyés en Suisse pour

libérer des dignitaires Vénézuéliens retenus en otage par un groupe de

terroristes en herbe. Vous découvrirez rapidement que ces amateurs ne sont en

fait que la pointe de l’iceberg qui cache un complot terroriste menaçant la

sécurité intérieure de Etats-Unis. Tout au long des 14 missions qui composent

l’aventure solo, vous serez envoyé au quatre coins du globe sur les traces de

cette organisation aux sombre desseins. Le scénario, écrit dans la tradition des

produits Tom Clancy, est digne des plus grosses productions hollywoodiennes

(avec tout ce que cela comporte) ; d’ailleurs un des consultants a également

travaillé sur « The Rock » (ndEd : pas le catcheur, le film) et l’on retrouvera

plusieurs clins d’œils à ce film au cours du jeu (notamment la scène des douches

dans la prison d’Alcatraz).



Nononononon, pas Raaambo, Rainbow…

Avant chaque mission, John Clark vous fera un topo de la situation. Il ne vous restera plus qu’à choisir votre équipement parmi un arsenal aussi complet qu’impressionnant (fusils d’assauts, mitraillettes, pistolets, lance-grenades…) et vous serez parés au combat. La prise en main est quasi-immédiate grâce à une bonne gestion des commandes sur le pad (en gros, le temps de les mémoriser). Un défaut cependant, la touche Action est la même que celle pour donner un ordre rapide à votre équipe. Cela n’a l’air de rien, mais dans le feu de l’action, vous pourrez donner l’ordre à un de vos soldats d’ouvrir une porte alors que vous vouliez le faire vous-même, et en général, ce genre de cafouillage fini mal. Mais je reviendrai sur cet aspect du jeu un peu plus tard.
Une fois les déplacements de votre personnage

maîtrisés (ah oui, on ne peut ni sauter, ni escalader les obstacles), vous aurez

plusieurs objectifs à accomplir. Ceux-ci sont indiqués sur votre carte (pas

toujours très évidente à lire) et se résument en général à secourir des otages

ou à trouver du matériel compromettant. Heureusement certaines séquences

viennent changer le rythme du jeu, notamment quelques phases d’infiltration mais

surtout une mémorable séquence de rush pour empêcher un suspect de s’enfuir, qui

mettra vos réflexes et votre dextérité à dure épreuve. Pour la grande partie du

jeu, il faudra avancer au pas à pas, en vous mettant bien à couvert car la

moindre imprudence se paye comptant, réalisme à la Tom Clancy oblige.




A noter également que Rainbow opte pour un système de sauvegarde limités, ce qui est un bon compromis entre les points de contrôles et celui des sauvegardes traditionnelles…De plus cela évite de raccourcir (ou de prolonger artificiellement) une durée de vie assez conséquente (15/20 heures en moyenne). Durée de vie rallongée par le mode « Chasse au Terroriste » qui sera décrit plus en détail dans la partie multijoueur.

Revenons maintenant à la gestion de votre équipe. Ce titre est le premier sur Xbox qui permet de donner les ordres de vive voix par l’intermédiaire du Communicator. Avant d’aller plus loin, si vous ne comptez pas vous procurer le Live, pas la peine d’investir dans la version du jeu fournie avec le casque. Les soldats ont l’air d’être assez réticents au Français et paraît-il que ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir fait une mauvaise chute en vélo étant jeune doivent soit prendre de l’hélium, soit faire un stage chez Mickey pour espérer que ça marche (en gros, il faut parler d’une voix très aigue). Personnellement, j’ai essayé en Anglais, et ça fonctionne plutôt bien, mais dans les moments les plus tendus il vaut quand même mieux utiliser le pad, plus fiable… Cependant, il est quand même très jouissif d’ordonner à vos hommes de placer une charge explosive sur une porte et d’attendre votre signal, alors que vous allez vous poster à une autre entrée et que vous l‘entrouvrez discrètement pour glisser un flashbang, histoire de préparer le terrain. Puis lorsque que vous criez Zulu, vos coéquipiers activent la charge qui explose en même temps que la grenade flash et ils investissent la pièce alors que vous prenez les terros déstabilisés à revers.
Ces moments sont extrêmement gratifiants, mais sont parfois gâchés par l’IA pas toujours à la hauteur de vos partenaires (sans parler des quelques petits bugs ici et là). Même si celle-ci est honnête, elle n’a rien de révolutionnaire. En effet, il est assez impressionnant de les voir se mettre à couvert et sécuriser tous les coins d’une pièce, mais il n’en est pas de même en ce qui concerne leur efficacité. Vous pourrez compter sur eux pour qu’ils vous indiquent la position des ennemis et qu’ils vous offrent une protection relative (à condition de bien les placer) pendant vos déplacement, mais n’espérez pas qu’ils fassent le travail à votre place car ça sera à vous de faire le gros du ménage (comptez 90% des frags). On peut également regretter qu’il soit impossible de les séparer et de leur donner des ordres individuellement. Au moins lorsqu’ils meurent (et ça arrivera souvent) vous pouvez continuer la mission et ils reviendront de la vallée de l’ombre de la mort en pleine forme pour vos prochaines aventures.

J’allais oublier de vous parler de l’IA des terroristes, là

encore, rien d’exceptionnel. Elle est plus que correcte, mais ne vous attendez

pas à des miracles. Légèrement scriptée et prévisible, elle saura vous donner du

fil à retordre (dans les derniers niveaux), surtout que vos adversaires semblent

viser mieux que vos coéquipiers.



Rain – beau ?

Avec l’équipe de Montréal aux commandes, on aurait pu espérer mieux des graphismes. Attention, ça reste quand même assez honnête et si les quelques petits ralentissements, l’aliasing et les ombres qui pixélisent ne viennent pas vraiment gâcher le plaisir du jeu, ça n’en reste pas moins une légère déception. Les effets de lumière sont assez jolis mais comme on passe la plus grande partie du jeu en vision nocturne, on n’en profite pas vraiment. De plus, il est impossible d’éteindre (ou de shooter) les lampes dans le jeu, du coup, c’est moins impressionnant que dans Splinter Cell (ndEd : il est ainsi impossible de passer inaperçu dans une pièce gardée).

Par contre certains effets spéciaux sont vraiment spectaculaires : le tremblement de l’écran lorsque l’on vous tire dessus est bien rendu, la déformation de la vision par une grenade lacrymo est très réussie, mais la palme revient à l’effet de persistance rétinienne qui survient lorsque l’on se fait flasher.

Le level design est au dessus de tout reproche et se prête parfaitement au style du jeu. Les décors sont vraiment très variés, vous forçant à bien analyser le terrain pour adapter votre tactique en fonction. Les douches d’Alcatraz, une vieille ville serbe, des bureaux québécois, une villa sur une île, les rues de la Nouvelle Orléans, et j’en passe, seront des terrains de jeux où vous pourrez vraiment vous éclater.

Les animations sont de bon aloi malgré le côté un peu raide des persos. Ils se comportent (et meurent) de manière réaliste et le détail a même été poussé au point que l’on peut voir les lèvres bouger lorsqu’un joueur vous parle sur le Live.

Les scènes cinématiques qui font avancer le scénario entre chaque mission sont assez réussies même si on a vu mieux sur la box. Ca me permet d’embrayer sur le jeu d’acteur qui est honnête et dans le ton. Mais pas autant que les musiques qui vous mettent parfaitement dans l’ambiance des gros films d’action américains (après on aime ou on n’aime pas). Les sons sont quasiment parfaits et comme c’était déjà le cas pour Ghost Recon, l’immersion sera totale avec une installation 5.1.



It’s good to kill together

Si la campagne solo est plus qu’un prétexte ou un entraînement, vous vous doutez bien que la grande force de ce titre réside dans sa partie multijoueurs. S’il n’est pas possible de jouer en écran divisé, vous pourrez vous affronter ou travailler ensemble en Lan (8 joueurs Maximum) et surtout sur le Live (jusqu’à 16).
Il convient de diviser les modes

multi en deux parties. Vous avez d’abord les modes coops où les joueurs humains

affronteront l’IA. En effet, il est possible de refaire toutes les missions de

la campagne solo avec vos camarades. Si ce mode est excellent et donne au jeu

tout son sens, en nécessitant une pleine coordination entre les joueurs, il

n’offre cependant qu’un « riplet valiou » assez limité, car à l’instar des

missions solos, les terroristes sont toujours placés aux mêmes endroits (à une

ou deux exceptions près). On lui préfèrera le mode « Chasse au Terroriste »

(disponible également en mode solo). Là, le jeu se déroule sur les mêmes maps et

il n’est plus question de remplir des objectifs, mais de nettoyer la carte.

Certes cela semble plus limité, mais comme la disposition des ennemis change à

chaque partie, vous pourrez toujours vous faire surprendre. De plus, en

sélectionnant la difficulté la plus élevée, vous aurez de quoi faire pour venir

à bout de la menace terroriste, même accompagné de trois autres équipiers

humains. C’est à mon sens le meilleur mode de jeu, d’autant plus qu’il ne

souffre quasiment pas du lag, même lorsque la partie est hébergée en 512K.




Passons maintenant aux modes multijoueurs proprement dits, où vous pourrez joyeusement vous mesurer à des adversaires humains. Vous avez le mode Tireur d’Elite, en gros un deathmatch classique (chacun pour sa gueule et respawn après chaque mort). Puis les modes Survie en Solo et en Equipe, où les joueurs s’entretuent jusqu’à ce que toute opposition soit éliminée. Par contre là, si vous mourrez, vous passez en spectateur et il faudra attendre la fin de la partie avec les autres morts ; c’est assez réaliste, mais ça peut s’avérer un poil longuet lorsque l’on joue avec des campeurs.
Si le gameplay en béton et les possibilités stratégiques, offertes par l’arsenal disponible ainsi que par le level design varié et intelligent, vous garantissent de nombreuses parties tendues et passionnantes, on regrettera le manque de diversité des modes multi. Un mode objectif eut-été le bienvenu car il aurait augmenté l’intérêt (fragger, c’est bien, mais c’est limité) ainsi que le rythme du jeu.
J’aurai aimé ne pas avoir à en parler, mais le lag est encore une fois au rendez-vous. Et dans un jeu comme Rainbow six 3 où seulement quelques balles font la différence, c’est vraiment gênant ! Les possesseurs de 512K ne peuvent espérer héberger une partie de plus de 4 joueurs sans problème, et il leur faudra faire la chasse aux bons serveurs.

Pour finir sur cette section on-line, il faut noter qu’Ubi a pris un soin tout particulier à développer son interface Live qui est la mieux conçue à ce jour : paramétrages très complets, filtres de langue, le nom de la personne qui parle est affiché, possibilité de rentrer dans une partie en cours (toujours appréciable), de voir sa vitesse de connexion (représentée par des étoiles), de balancer le son du Communicator sur sa télé (ainsi vos proches vous prendront moins pour un taré), Live Aware (il est possible de recevoir des invits tout en jouant à la campagne solo)…Bref, on sent qu’ils ont vraiment été à l’écoute des joueurs. Ils ont même pensé aux férus de statistiques qui pourront les consulter (ainsi que celles des joueurs présents sur le serveur) à tout instant en cours de jeu ou encore en se rendant sur site officiel. Sans oublier qu’une map est d’ores et

déjà disponible et de nouveaux téléchargements sont prévus.




Pour ceux qui auront pris la peine de tout lire avant de se jeter sur la note, j’ai été très dur avec ce jeu, même si je l’ai aimé. Une fois l’excitation des premiers instants passés, on se rend compte de tous les petits défauts du jeu qui l’empêchent de devenir un hit incontournable. Il n’en reste pas moins que Rainbow Six 3 est un jeu très complet (en solo comme en multi) avec un gameplay solide. Il se place comme le meilleur titre de sa catégorie et l’un des tous meilleurs jeux Live. Il ravira les fans et se taillera une place de choix dans la collection de nombreux joueurs, mais ce n’est pas la bombe annoncée. Et avec la déferlante de jeux en cette fin d’année, je ne saurais que trop vous conseiller de l’essayer avant de l’acheter si vous êtes novice et surtout si ce genre de FPS n’est pas votre tasse de thé.

+

    -

      • Le jeu est beau, les effets de lumières somptueux, et les effets spéciaux sont très réussis. Cependant, on sent que les gars de Montréal auraient pu faire mieux.
      • Une prise en main très rapide et très bien adapté, malgré sa complexité.
      • De nombreux modes solo et multi vous garantissent de nombreuses heures de jeu. On regrette cependant l'absence d'un mode objectif.
      • Des sons réalistes et des musiques hollywoodiennes, de quoi en prendre plein les oreilles !
      • C'est du Tom Clancy...
      • LA référence des jeux de shoot tactiques. C'est une réussite malgré quelques déceptions.
      • Rien à redire.
      • Une interface Live très poussée et bien pratique. L'un des jeux les plus squattés du Live. Dommage qu'il n'y ait pas plus d'autres modes multi que de simples deathmatchs.