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Resident Evil : Operation Raccoon City

Survival Horror | Edité par Capcom | Développé par Slant Six Games

4/10
360 : 23 mars 2012
10.07.2012 à 10h02 par - Rédacteur |Source : www.xbox-mag.net

Test : Resident Evil : Operation Raccoon City sur Xbox 360

La série un temps fétiche des amateurs de survival-horror, puis de ceux qui aiment la jouer gros bras, peut-elle aujourd'hui ratisser aussi du côté du grand Left 4 Dead ? Avec Resident Evil : Operation Raccoon City c'est un peu à ce public, voué au culte du massacre en coopération, que Capcom et les développeurs de Slant Six Games font les yeux doux. Exit les poids lourds en safari et bienvenue à l'équipe Wolfpack pour une aventure qui assume son statut de spin-off porté vers l'action. Cela dit, bouger en tirant ne suffira peut-être pas à satisfaire tous les appétits, même les moins exigeants.

Des loups dans le poulailler

On ne finit plus d’en faire le tour. Les joueurs et la ville de Raccoon City, c’est une histoire vieille de plus de quinze ans mais c’est sous une direction toute autre que les accrocs du pad sont aujourd’hui conviés pour une nouvelle visite. Enfin, pas si nouvelle, puisque c’est aux moments des évènements narrés dans Resident Evil 2 et 3 que prend place l’action d’Operation Raccoon City. Cette fois-ci, c’est aux commandes des troupes du côté obscur, autrement dit les joyeux drilles d’Umbrella, qu’il faut se frayer un chemin à travers la populace quelque peu enragée de cette charmante bourgade. On comprend bien qu’il n’est pas question pour la multinationale de laisser une trace de son implication dans ce désastre et avec comme priorité la récupération des échantillons du virus G, l’escouade Wolfpack dont vous faites partie a carte blanche pour faire le ménage. Tout cela se passe sous la forme d’un third person shooter taillé pour la coopération à quatre joueurs. Avec Resident Evil : Operation Raccoon City, on sait d’emblée que l’on a à faire à un défouloir en bonne et due forme, histoire de prendre une petite dose de virus avant le retour du chef de famille pour un sixième épisode. Reste à savoir si tout cela tient la route. Pour en avoir le cœur net, il faut faire son choix parmi les six personnages de l’équipe, selon que l’on soit plutôt un acharné de la gâchette, un amateur de pétards mammouth, un fin limier, un RG, un mentaliste ou encore un fan de Georges Clooney à l’époque d’Urgences. Oui, il y a le choix.



Chacun a donc sa petite part de spécialisation et il sera important d’en faire bon usage. "Petite" parce que si le choix du type de soldat est convenable, le nombre de capacités à débloquer se limite à cinq par personnage, et sont améliorables trois fois. C’est dommage pour l’intérêt à long terme. Cela étant, on trouve des éléments intéressants comme la capacité de Lupo à tirer sans interruption pendant un temps donné, celle de Bertha qui, l’autorisant à porter trois kits de soin (un pour les autres), fait de ce personnage un atout de poids dans les moments difficiles. La meilleure amélioration restant tout de même – et de loin – celle de Four Eyes lui permettant de contrôler les ennemis : carnage garanti. Parallèlement, il est possible de débloquer bon nombre d’armes et de les améliorer. Mais petite déception ici encore, puisque toutes sont communes à tous les soldats ; rien n’empêche un personnage furtif d’embarquer une mitrailleuse lourde. L’aspect tactique prend un peu de plomb dans l’aile. Tous ces achats et modifications s’effectuent à l’aide des points d’expérience glanés au fil des niveaux. Au nombre de sept, ils demandent entre 30 et 45 minutes pour être bouclés en difficulté normale. C’est peu, même pour ce genre de jeu, d’autant que la progression est extrêmement linéaire (mais le final est, pour de nombreuses raisons, très surprenant). Il y a bien quelques pièces et ruelles à fouiller pour trouver des objets et débloquer des artworks mais sauf rares cas de figures, il n’y a pas trente-six moyens d’arriver à ses fins. On se dit alors qu’il aurait peut-être été bon pour la rejouabilité de zieuter un peu plus du côté de Left 4 Dead et de ses vagues d’ennemis changeant d’une partie à l’autre… Mais rien de tel ici et il est du coup bien peu engageant de revenir plus de deux fois sur la campagne. On peut toujours tirer la difficulté vers le haut mais courage pour abattre certains ennemis déjà terriblement résistants en mode normal.

Au bal masqué hoé hoé

Dans Operation Raccoon City, la survie c’est une histoire de groupe soudé. Rien de méchant à signaler du côté du Xbox Live (en mode campagne du reste) qui assure de jouer dans de bonnes conditions. Et même si cela semble tomber sous le sens, il est bon de rappeler qu’il est grandement préférable d’avoir des être bien humains à ses côtés, ne serait-ce que pour éviter la frustration d’une partie terminée parce que l’IA est incapable de nous réanimer (ne parlons même pas de leur soutien lors de passages avec des objectifs précis). L’efficacité de celle des ennemis est également toute relative (les soldats ont du mal à se cacher correctement) et seuls ceux de nature agressive (hunters ou zombies enragés) donnent l’illusion d’un véritable engagement au combat. Cela dit, qu’on nous laisse tranquille peut être pas mal par moments, notamment lorsque l’on se bat pour se mettre correctement à couvert. Le mouvement est automatique à l’approche d’un mur, ce qui est un peu délicat à gérer au début et surtout, il ne tient absolument pas compte des limites de celui-ci. Autrement dit il faut apprécier nous-même l’emplacement du début et fin d’une barricade et généralement, ce sont les balles qui fusent dans notre tête qui nous font comprendre que l’on est plus à couvert. Operation Raccoon City est d’ailleurs un titre techniquement moyen, pas avare en petits bugs de collision, offrant des graphismes acceptables mais ne démontrant pas une quelconque volonté de surprendre. Le bestiaire reprend toute la clique de la saga à l’époque de ces faits (hunters, lickers, Nemesis, etc) et on remarque ici aussi un certain manque d’originalité. La bande-son suit le même chemin, entre compositions classiques, doublages français moyens et bruitages convaincants.



Pourtant, malgré tous ces défauts, ce Resident Evil n’est pas foncièrement désagréable. Le plaisir à le parcourir est semblable à celui que l’on ressent en visionnant en cachette ce film dont on prend bien soin de nier l’existence à nos proches, sous peine d’être la cible de quelques moqueries. D’ailleurs, pour ceux qui viendraient à apprécier le soft, une autre campagne est disponible en téléchargement. Il s’agit cette fois d’incarner les gentils soldats, proposant des classes similaires mais un chara-design un peu plus léger, pour une aventure à peu près aussi longue que l’originale. Dommage que le contenu soit si cher (premier chapitre gratuit, 1600 Microsoft Points – soit une vingtaine d’euros – pour les six autres). Reste donc l’autre gros morceau du gâteau, soit quatre modes de jeux compétitifs. On note ici que la stabilité des parties est un peu plus aléatoire que durant la campagne, mais rien qui n’ait pu rendre la chose injouable. Passons sur le traditionnel match à mort à quatre contre quatre, pour regarder du côtés des modes Héros, Biohazard et Survivant. Ce dernier est plutôt intéressant. Deux équipes de quatre, un compte à rebours avant l’arrivée de l’hélicoptère et seulement quatre places dans celui-ci : il faut donc batailler pour sauver sa peau et si possible celles de ses coéquipiers. Certes, il est possible de rester planqué en attendant l’hélicoptère mais lorsque tout le monde joue le jeu, les parties offrent de bons moments de tension. En Biohazard, il est question de récupérer des échantillons de virus pour les ramener à sa base. Pas de quoi sauter au plafond mais l’expérience est sympathique, grâce en partie à la présence sur les cartes de hordes de zombies et de quelques hunters compliquant parfois la tâche (c’est également le cas pour les autres modes versus). Enfin, le mode Héros désigne un membre de chaque équipe comme leader, devenant du coup la cible privilégiée du groupe adverse. Et puis pour le plaisir de changer de peau, il est possible d’incarner les figures de Resident Evil : Leon, Claire, Ada ou encore Jill et sa tenue toujours aussi adéquate pour sortir.

Resident Evil : Operation Raccoon City ne passe pas très loin du statut de jeu d'action sympathique. En dépit de sa durée de vie relativement courte et d'un final très particulier, la campagne se boucle non sans une petite part de plaisir, probablement un peu coupable compte tenu des tares que le soft cumule. Avec une IA aux fraises, un système de couverture complètement bancal, une progression extrêmement linéaire et sans surprises, ce Resident Evil est une expérience d'un soir, très à la peine face à la concurrence. Et en dépit des bonnes idées qu'il essaye de développer, le multijoueur compétitif ne parvient pas à redresser la barre.

+

  • Bon choix de personnages et capacités
  • De bonnes idées en versus
  • Syndrome du plaisir coupable

-

    • Court
    • N'incite pas à être rejoué
    • Système de couverture déconcertant
    • Globalement assez quelconque