Jeux

RICO

FPS | Edité par Rising Star Games | Développé par Groud Shatter

8/10
One : 15 mars 2019
17.03.2019 à 13h13 par - Rédacteur

Test : RICO sur Xbox One

RICO, RICO Grande

Ah mes amis ! Vous vous souvenez, nostalgiques peut-être, de l’époque où FPS rimait avec plaisir simple du défouraillage, sans artifices ni fioritures ? Une époque où on ne passait pas par soixante sous-menus et conditions d’utilisation pour mieux ingurgiter deux heures de tutoriel, mais où la priorité était donnée au choix du meilleur calibre pour vite faire la misère aux vils mafieux ? Eh bien ce genre là est toujours des nôtres et trouve avec RICO son digne représentant sur Xbox One.

San Amaro est une ville des Etats-Unis où, dans les années 1970, le crime organisé règne en maitre. Extorsion, contrebande, trafic de stupéfiants : c’est un véritable incubateur à mauvaises herbes. Mais croyez-le ou non, le gouvernement a pris des dispositions plus que radicales pour tuer le mal à la racine et en vertu de la loi RICO, vous êtes l’un des quatre membres d’une escouade de police habilitée à rire quand on lui donne un LBD. Dans RICO, les problèmes se règlent avec des pétoires. Armes de poing, fusils à pompe, fusils d’assaut et autres grenades de désencerclement ; l’armurerie propose l’arsenal traditionnel requis pour nettoyer chaque pièce de chaque repaire à mafieux de San Amaro, jusqu’à faire tomber ceux qui sont à la tête de l’organisation. Mais ne vous attendez pas à autre chose qu’une jolie intro et quelques noms en guise de cibles du côté de l’histoire. RICO est justement un jeu qui est tout sauf scénarisé et qui s’appuie sur une gestion aléatoire des lieux et missions pour construire sa progression.

rico test 1

Le mode enquête est le nerf principal de RICO. Il y a bien sûr la possibilité de lancer une mission personnalisée ou tenter de survivre dans un mode nous opposant à des vagues successives d’ennemis, mais c’est surtout en enquête que l’on passe l’essentiel de notre temps. Pour présenter les choses simplement ce mode invite à rejoindre, en un temps limité, l’ultime niveau en choisissant nous-même d’accomplir plus ou moins de missions pour y arriver. L’arbre de sélection des niveaux propose ainsi plusieurs cheminements, plus ou moins difficiles et l’on progresse en prenant en compte plusieurs paramètres : le temps restant bien sûr mais aussi la possibilité de gagner plus d’expérience en accomplissant plus de niveaux, ou des challenges plus relevés. Cette expérience débloque des atouts (une douzaine en tout) et des points de mérite qui permettent d’acheter des armes, des accessoires et de recharger ses points de vie avant d’entamer la prochaine portion de jeu.

rico test 2

Progresser n’est pas chose aisée car RICO s’appuie sur une génération procédurale des niveaux. La seule indication préalable au lancement, c’est le degré général de difficulté prévisionnel (outre le fait que l’on aura sélectionné, avant cela, une progression facile, moyenne ou difficile). On ne sait jamais sur quoi on va tomber et on peut passer d’une mission tranquillement menée visant à récupérer un certain nombre de valise de preuves, à quelque chose de beaucoup plus tendu impliquant des bombes à désamorcer avant que les secondes ne s’égrainent jusqu’à la dernière. Dans un environnement que l’on ne connait pas, les frissons sont garantis. Il faut savoir que dans le mode enquête, mourir signifie que l’enquête a échoué et il faudra donc tout recommencer depuis le début. On conserve alors les points d’expérience et les armes achetées (dans ce dernier cas, tant que l’on ne quitte pas le jeu !), mais c’est tout. Même le premier niveau, un entrainement, est à refaire.

rico test 3

Dans ce contexte, RICO fait fort en enrobant tout cela d’un gameplay à la fois très «brut» et bougrement efficace. Shooter, tirer une grenade, tout cela est très simple. La particularité, elle, est très bien résumée sur les écrans de chargement : « enfoncer des portes et tuer des gens ». C’est 99% de l’expérience qui se résume ainsi. On évolue de pièce en pièce, enfonçant la porte d’un grand coup de pompe pour enclencher un bullet time et en profiter pour nettoyer une partie de la salle. Une fois la mention « pièce nettoyée » à l’écran, on passe à la suite. Une fois l’objectif de mission accompli, il faut retourner en vitesse au point de départ, alors que des renforts ennemis tentent de nous intercepter. C’est simple, c’est l’essentiel du gameplay et ça fait terriblement bien le travail. Si RICO est jouable en solo, c’est bel et bien à deux que les choses deviennent intéressantes, d’autant que le jeu propose la coopération en écran partagé, en plus de l’expérience en ligne qui fonctionne par ailleurs très bien. A deux la tension est plus grande, tout comme le besoin de coopérer et d’éviter de s’allumer mutuellement. Le bullet time ne fonctionne que si les deux joueurs attaquent une même pièce ensemble ; mais il peut être aussi utile de se séparer (notamment lorsqu’il faut retrouver des bombes) et on se rend compte alors qu’il était bien utile, ce ralenti.

rico test 5

On passe un bon moment avec RICO. Tellement bon que l’on aurait aimé avoir droit à quelques environnements de plus parce que même si deux niveaux ne sont jamais identiques, on ne compte que quatre zones distinctes. Pas désagréable à regarder grâce à un cel shadding bienvenu, RICO demeure néanmoins assez pauvre en termes de détails et les animations des ennemis (aux nombreux styles différents) fleurent bon le FPS des années 2000. Surtout, les bugs d’affichage sont nombreux (élément qui dépasse d’un mur, corps qui pivote en l’air) mais heureusement, rien n’a jamais empêché la progression de notre côté. L’ultime chose que l’on aimerait différente a à voir avec ces fichues bombes : la chronomètre semble lui aussi défini de façon aléatoire et il peut arriver qu’il soit très difficile, voire impossible, de compléter les désamorçages à temps. Mais quoi qu’il en soit, on prend toujours du plaisir à revenir… Les portes n’ont qu’à bien se tenir !

8/10
Quelle bonne surprise que ce RICO ! Un peu brut de décoffrage sur la forme, basique dans son approche purement shooter, le jeu de Ground Shatter joue merveilleusement bien l’alliance de la génération procédurale des niveaux avec une progression basée sur une succession d’enfonçage de portes et de tirs aux pigeons mafieux instantanément jouissive. Tout simplement. Mais le mieux c’est encore d’y jouer à deux et RICO propose de le faire en ligne et surtout en écran partagé. On retrouve alors un genre de plaisir simple comme on en croise moins souvent ces temps-ci et que l’on accueille alors forcément avec sympathie et bienveillance.

+

  • Enfoncer des portes et tirer, c’est super
  • Coopération en écran partagé, en plus du Xbox Live
  • Gameplay simple, brut pour des moments grisants
  • Génération procédurale des niveaux qui sied à l’expérience
  • Ambiance 70’s et gros calibres appréciable, même si légère

-

    • Pas mal de petits bugs visuels
    • Certains objectifs parfois mal pensés (bombes)
    • Quelques environnements de plus auraient été bienvenus

Fiche succès

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