Jeux

Scooby Doo ! Démasqué

Inclassables

4/10
360 : 22 septembre 2005
09.10.2005 à 20h25 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Scooby Doo ! Démasqué sur Xbox

Encore une fois, Scooby Doo revient. Décidément increvable comme clébard après plus de 300 épisodes de dessin animé et 2 films pour 35 années de carrière, il se décide à venir renifler, baver et accessoirement résoudre des énigmes sur Xbox grâce au développeur A2M (déjà responsable du précédent opus). Jeu de plateforme clairement destiné au jeune public, Scooby Doo Demasqué offre néanmoins quelques caractéristiques intéressantes qui lui valent d’être testé ici même, sur un site généralement axé plus hardcore gamers friands de FPS et autres jeux de course.

Un chien sur une plate-forme ???

Qu’est devenu le genre Plate-forme sur nos consoles ? Référence sur consoles et micros16 bits (les Sonic, les Mario, Great Giana Sisters), bien représenté sur 32 bits (Crash Bandicoot et Rayman entre autres), le genre est toujours apparu comme sclérosé sur des machines comme la Xbox. Combien de bons jeux de plate-forme sur Xbox ? Blinx 1 & 2, Sonic Heroes et autres apparaissent comme des parents pauvres du genre, seuls Rayman 3, Voodoo Vince et Psychonauts remontent la barre de ce style de jeux sans pour autant avoir l’effet fédérateur très grand public de ses illustres ancêtres, peut être dû au simple fait d’être passé à la full 3D… THQ et A2M s’engouffrent eux directement dans le jeu dit « pour enfants » avec ce Scooby Doo, ces mêmes marmots, peut être les plus aptes à être réceptifs à cette déclinaison des dessins animés. Mais ce principe s’applique sans pour autant dénigrer ceux qui ont connu les aventures de Fred, Daphné, Vera, Sammy et de leur sac à puces il y a plus de 20 ans, peut être la plus grande force du titre sur laquelle nous reviendrons plus tard.

Un jeu vidéo ou un dessin animé ?

Loin de vouloir révolutionner son genre, Scooby Doo Démasqué (SDD) s’accorde plutôt à réciter ses classiques du jeu vidéo. Jeu en cel-shading idéal pour bien rendre l’aspect dessin animé, environnement centraux comportant plusieurs niveaux accessibles quasiment dans l’ordre que l’on souhaite, présentation des niveaux à la Prince of Persia : Les sables du temps avec la caméra qui navigue pour présenter les plates-formes à franchir sont des classiques de gameplay et de technique rodés mais bien exploités dans ce titre. Même si l’aspect graphique n’est pas révolutionnaire et ne violente pas la Xbox, on ne peut que s’étonner de la fidélité au dessin animé dans l’architecture et le design des décors, dans la modélisation du Scooby Gang, dans son animation. Clairement, on joue au dessin animé, c’est un parti pris esthétique réussi et personne n’est dépaysé.

Un jeu poilant

Série de dessin animé très populaire à travers les âges, Scooby Doo peut justifier son succès par son constant ton décalé. Des monstres ridicules, des énigmes policières tellement faciles que même le chien de Columbo peut trouver, un héros ( ?) canin parfaitement stupide, froussard et affreusement gourmand, tout ce côté second degré se retrouve dans le titre. Seule entorse à ces règles immuables, c’est Scooby Doo, dans le jeu, qui s’occupe des méchants. Probablement dopé à des croquettes que Royal Canin ne distribue pas en temps normal, la bestiole laisse de côté sa peur légendaire et s’en va résoudre un enlèvement (la trame scénaristique du soft) à travers 4 univers différents et ceci à grand coup de baffes. C’est d’ailleurs cette ambiance qui est le point fort du titre. Les interactions avec les différents personnages sont hyper fidèles (on cuisine avec Sammy pour augmenter ses points de vie, Vera donne quelques conseils plutôt utiles, un peu comme Fred, quant à Daphné, elle assure son rôle de pot de fleur). Cet aspect humoristique pleinement assumé dans le jeu désamorce pas mal de petits défauts mais qui arrivent à entacher malheureusement ce titre au final.

Ca manque de bonnes croquettes tout ça !

Oui, Scooby Doo déçoit par certains aspects. Le plus important est intrinsèquement lié à la conception du jeu. THQ et A2M s’adressent au jeune public et la difficulté est donc à l’avenant. Tous les chemins possibles dans les vastes niveaux sont marqués par des lignes de croquettes qu’il suffit de suivre et annulent tout possibilité d’exploration, les ennemis sont stupides (comme dans la série mais bon là, c’est quand même exagéré), les boss ont un point faible très facilement trouvable et la tolérance lors des sauts entre plates-formes est trop importante. En bref, il est quasiment impossible de mourir ou de se perdre. De plus, les caméras correctement agencées dans 90% des cas s’emballent dès que l’on se rapproche d’un mur et certaines perspectives lors des sauts sont trompeuses. Quelques challenges à l’intérieur des niveaux relèvent un peu la difficulté mais pour un joueur de plus de 12 ans, cela ne pose pas de problème. Enfin, le jeu est court. 6 heures pour le boucler même pour un jeu vendu en dessous du tarif normal et malgré ses qualités d’ambiance et de gameplay corrects, cela ne suffit pas.

A vouloir trop brosser dans le sens du poil le jeune public et les afficionados du dessin animé, Scooby Doo Démasqué manque le coche de peu. Le côté décalé de l’humour du soft et la réalisation fidèle à la série ne peut pas masquer le manque total de challenge et la faible durée de l’aventure. Et pourtant, difficile de ne pas apprécier un soft de plate forme réussi qui ne dénature pas, pour une fois, la licence qu’il exploite. Quoi qu’il en soit, un jeune père de famille achetant le jeu pour sa progéniture pourra lui emprunter pour quelques parties relaxantes sans éprouver de honte, les hardcore gamers, eux, continueront de mépriser un titre pourtant loin d’être inintéressant.

+

    -

      • Très fidèles au dessin animé avec un Cel-Shading plutôt réussi. On identifie bien les personnages mais aucune exploitation spécifique de la Xbox.
      • Bonne jouabilité. Rien de bien marquant ni de révolutionnaire, plutôt quelque chose de bien rodé, bien exploité et donc efficace.
      • 6h à 8h pour trouver l’identité du grand méchant qui, en plus, est démasqué trop facilement.
      • Des voix en VO sous titrées délirantes, Adam West double le grand méchant (Batman dans la série des années 1960), les musiques sont dans l’esprit du dessin animé.
      • Aucune originalité mais un ton bien décalé qui est bienvenu dans la masse de la production de jeux vidéo actuelle bien trop sérieuse.
      • Un agréable jeu de plateforme destiné aux plus jeunes mais manquant de consistance pour les autres.
      • Un chien qui court, trois ennemis à l’écran, des mouvements de caméras fluides. Comme il n’y a pas d’effets visuels surprenants, tout tourne parfaitement.