Jeux

Tiger Woods PGA Tour 2006

Sport | Edité par Electronic Arts

6/10
360 : 11 octobre 2005
24.03.2006 à 13h45 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Tiger Woods PGA Tour 2006 sur Xbox 360

Un an de plus, on prend les mêmes et on recommence…Tout le monde connaît la recette EA quant à ses jeux de sport. Certainement pressé dans la dernière ligne droite du line-up 360, reste-t-il à notre « félin des greens » suffisamment de griffes pour graver les mémoires grâce à cet opus next gen et 06. Les adulateurs de simulation de golf l’attendaient avec impatience. Annoncé comme plus réaliste dans la physique du jeu, prévu encore plus beau comme à l’habitude, il devait charmer même les vétérans du genre et rendre (en toute logique) les versions antérieures périmées. Pari (re-)tenu mais seule ombre au tableau, un remodelage du contenant bien déroutant pour les coutumiers du soft et un contenu désagréablement allégé. Le titre garde-t-il son intérêt face à la richesse de ses grands frères ? L’affinage du gameplay ou les nouvelles qualités graphiques suffiront-ils à faire passer la pilule d’une version à la limite du « 2005 et demi » ?

Le tigre a failli être en toi !

Ce qui ressort tout de suite et pour que les choses soient claires : C’est que suivant votre niveau de conciliation, votre acclimatation à la série ou votre besoin de la mettre dans le petit trou, Tiger Woods PGA tour 2006 circulera du statut de jeu bâclé à celui de jeu amélioré. Cette version 360 ne se distingue malheureusement pas que qualitativement par rapport aux autres supports (comme la Xbox par exemple) mais aussi de manière quantitative. En fait, c’est tout bonnement plus de la moitié des parcours qui saute sur l’arme blanche de Microsoft (il n’en reste que six). Sans compter que les modes initiaux ont pris leur retraite pour laisser place à un mode Carrière (certes complet lui) mais péniblement longiligne. Ainsi, vous ferez évoluer votre golfeur amateur vers les hautes sphères professionnelles en subissant tout un tas de défis. Sortir d’un bunker, éviter des arbres, poser votre balle sur le green avec un fer exigé, putter dans des situations délicates constitueront vos premières heures de jeu. Cela aura au moins le mérite de vous familiariser avec le panel de possibilités et les finesses de ce sport (surtout qu’il n’y a –et là c’est fort regrettable- aucun tutorial). C’est fort préjudiciable car il faudra obligatoirement passer par là pour débloquer les autres parcours. Résultat : l’ennui et la répétitivité retentiront plus vite que l’éventualité d’entamer les nombreux tournois ou la possibilité d’évincer les maîtres lors des grands chelems et autres majeurs. En somme, pour rentrer dans le vif du sujet et se la jouer contre Elrick et ses confrères, il faudra jouer des heures durant, afin d’augmenter ses aptitudes (puissance, d’effets, etc.) et être de ce fait, un minimum compétitif.

Ce nouveau système d’évolution semble donc augmenter faussement la durée de vie du mode solo. Le néophyte trouvera son compte et aura l’impression de s’attaquer à une bien lourde tâche. Mais l’expert aura bien vite compris que pour supplanter les rivaux correspondants à chaque parcours, il lui faudra faire et refaire les nombreux défis pour parfaire son avatar virtuel. Surtout que perdre un 18 trous après plus d’une heure de partie et recommencer la tâche alors que l’on maîtrise son jeu, tout çà parce qu’il nous manque encore quelques points de compétences, est rageant.

Un tigre am-putt-é reste un tigre !

Même si l’animal semble avoir été mis en captivité dans cette version 360, il ne fait pas bon traîner dans sa cage. Malgré les chaînes qui le maintiennent à distance du hit de genre qu’il aurait pu être, la bête s’octroie quelques atouts non négligeables. En conséquence, le gameplay a été affiné d’une manière beaucoup plus technique et complète. Fini la jauge de puissance et d’effets, « exit » les coups aléatoires et approximatifs. Ici le maniement de la frappe –quoique demandant un temps d’adaptation- requiert vraiment un savoir-faire jubilatoire. La physique de la balle est très réaliste et prends enfin compte précisément d’une multitude de paramètres (vent, nature du terrain, effets, force, concentration, etc.). Un stick pour le back swing, un autre pour l’effet, un bouton bonus (certes assez mal placé) pour déchaîner un coup puissant et/ou plus précis : il n’en faudra pas plus pour qu’avec une bonne mesure du vent, vous posiez naturellement votre balle là où vous le vouliez. La fameuse barre « gamebreaker » qui se remplie à chaque bonne estocade portée, libère à la fin soit un coup très puissant, soit un putt mémorable. Bien entendu, une bonne connaissance du vocabulaire et des outils (en plus d’une optimisation adéquate de votre personnage) sera nécessaire à de tels coups. Vous êtes prévenus, car à moins d’être un aficionado de ce jeu, la terminologie du style « Fairway, tee, mulligan, pitch, rough, hook, eagle, birdie, chip, fer 6 ou 8, bois 3, etc. » risque d’en dépister plus d’un au début. Heureusement votre caddy et ses bons conseils seront là pour vous permettre d’appréhender au fur etmesure votre laborieux apprentissage.

Autre qualité qui remonte un peu l’estime du titre, le caractère graphique. L’écart entre ce PGA tour 06 et la version de l’année dernière, n’est certes pas colossale (surtout si on prend en compte notre nouveau support). Mais si l’on fait abstraction de la médiocrité de certains environnements (surtout les backgrounds), un travail fort alléchant a été fait sur quelques effets, les golfeurs et les différentes pousses de gazons. Nos frappeurs de balle Bon chic bon genre sont plus réalistes et naturels que jamais. A grands coups de motion capture, les sportifs possèdent des styles très variés et grisant de vérité. Vous pourrez même créer des combinaisons de réactions personnalisées en fonction de votre réussite, avec toujours un magasin très bien achalandé en marques, vêtements et clubs divers. De quoi dépeindre, en plus du créateur d’avatars, un golfeur au plus proche de votre joli minois et de votre style. Le compositeur de faciès est d’ailleurs très achevé, avec une plage énorme de paramètres, afin d’arriver avec un peu de patience à un résultat concluant et loin de la brutalité des masques de cire en peau de visage d’un certain Fifa 06. Les possesseurs de TVHD profiteront un maximum de l’optimisation, tant visuellement que de manière pratique. En effet, si sur cathodique, les améliorations graphiques sont moins perceptibles (après tout, ce n’est pas si grave), il devient par contre très énervant d’avoir du mal à visualiser le tant recherché trou sur les greens.

J’fais des trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous…

Si la lassitude se fait sentir sur le mode solo, vous aurez enfin en plus du multi, la possibilité de titiller des adversaires sur le live pour relancer l’intérêt. Une belle place est faite au multijoueur en ligne ou en local. Les modes de jeux sont diversifiés de façon solo ou coop. Match Classique, Stroke play, 4 balles, meilleure balle, etc, seront autant d’excuses pour vous affronter de 2 à 4 joueurs. Concernant le live, petit bémol tout de même, car inexplicablement la retransmission vidéo des coups de vos antagonistes est complètement saccadée. Bien sûr quand vous jouez, cet effet lag persistant ne demeure plus, quoique (toujours bizarrement) les boutons permettant de déplacer la caméra réagissent avec un temps de retard. En tout cas, après compréhension des menus permettant de créer des parties (c’est un peu le foutoir tant les termes choisis sont peu explicites), il fait bien bon se balader sur les parcours. Une bouffée d’air frais qui fait du bien tant le jeu permet de travailler la « zen attitude », de discuter avec des gens calmement, voir même de parfaire son anglais (car il n’y a pas de filtre de langues). Il vous sera même possible de participer à des tournois (mais prévoyez votre disponibilité car déjà un seul match peut tirer en longueur suivant les options déterminées.) Dernier conseil : Ne vous frottez pas à la concurrence sans (encore une fois) un golfeur expérimenté. Ou alors familiarisez vous avec les sportifs réels proposés et de bons niveaux pour espérer rivaliser, parier et gagner vos matchs et autres sommes d’argent mirobolantes. La communauté ne fait pas dans le « noobisme » et sans entraînement, vous vous ferez tout simplement dépouiller dans tout les sens du terme.

Un clair manque d’ambition (ou de temps) pour la réalisation de ce dernier opus de la Rolls des simulations de golf. Ce qu’il y a de positif sur certains points est gâché par ce qu’il y a de négatif sur d’autres. Ce fâcheux équilibre fait pencher le titre dans la moyenne. C’est enfin jouable en live, mais pour une version next gen, çà sent trop la vieillissante licence. Un lifting qui aurait être plus conséquent, mais comme il n’y a pas vraiment de concurrence dans le genre, le choix de la facilité s’est installé apparemment. A n’en point douter que le futur chapitre sera nettement plus convaincant (surtout pour une 360). L’amateur de golf et possesseur de cette console se fera plaisir, mais les fans ou puristes resteront certainement sur leurs faims car le dernier né est beaucoup moins complet. Le bilan n’est donc pas catastrophique mais il faudra s’être arrêté à l’opus 2003 ou vraiment être accroc au sujet pour crier au hit en puissance (car ici les plus ne font pas le mieux).

Test réalisé par DoC-HaZe.

+

  • Enfin un mode live
  • Le gameplay très fin et très technique
  • L’ambiance sonore calme et appropriée
  • Le travail graphique sur les golfeurs et les gazons

-

    • Le contenu pauvre du solo
    • Les saccades sur le live
    • Des arrières plans désuets
    • Pas de tutoriaux