Jeux

TimeShift

FPS | Edité par Atari | Développé par Saber Interactive

6/10
360 : 02 novembre 2007
19.11.2007 à 13h04 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : TimeShift sur Xbox 360

Suite à de nombreuses péripéties (reports, changement d’éditeur, de design), TimeShift n’aurait pas pu mieux porter son nom. En effet, le voilà qui s’extirpe de l’espace temps pour enfin arriver sur Xbox 360, alors que l’offre FPS de la console américaine n’a jamais été aussi variée, entre Bioshock, Halo 3, Call of Duty 4 ou encore l’Orange Box. Certes, le héros du FPS futuriste de Saber Interactive est capable de contrôler le temps, mais réussira-t-il à accaparer le vôtre ? La réponse dans ce test.


Retour vers le futur…et l’imparfait

L’histoire de TimeShift est assez simple. Un grand méchant, dénommé Aiden Krone, s’est embarqué vers le passé par l’intermédiaire d’une combinaison ultra-technologique permettant de contrôler le temps. Arrivé plusieurs années en arrière, il lui vient la merveilleuse idée de mettre en place un régime totalitaire (la mégalomanie classique des vilains du jeu vidéo). Votre mission : retourner dans le temps grâce à une combinaison similaire et stopper le tyran. Un scénario simple et efficace, vous en conviendrez. Mais voilà, les développeurs n’ont pas tous des talents de metteurs en scène. L’histoire du jeu, aussi basique soit elle, est rendue difficile à suivre, voir même incompréhensible, la faute à de courtes bribes de cinématiques placées çà et là entre les niveaux, sans queue ni tête. De plus la transition entre chaque mission est souvent déroutante, nous donnant l’impression d‘avoir loupé quelque chose. TimeShift présente un gros manque de liant entre ses niveaux, et la conséquence principale, c’est que le joueur lâche très rapidement le fils conducteur de l’histoire en enchaînant les missions,sans cogiter beaucoup plus que ça.

A peine débarqué à l’époque dirigée par Krone, le joueur se voit engagé dans les rangs de la résistance locale. Son seul atout, cette fameuse combinaison contrôlant le temps. Une simple pression de la gâchette supérieure gauche et d’un des boutons B, X ou Ypermet soit de ralentir, d’accélérer ou de remonter le temps sur quelques secondes. Une pression sur la gâchette gauche seule lance le mode de contrôle du temps le plus adapté à la situation, à savoir, jamais le bon. Chaque pouvoir dépense plus ou moins l’énergie de la combinaison, mais celle-ci se recharge assez rapidement lorsque l‘on est au calme. Compte-tenu des épreuves qui attendent le joueur, il faut gérer avec minutie la manipulation du temps et l’utilisation des armes de poing disponibles. En effet un arsenal puissant est à disposition, même s’il s’avère assez peu folichon et extrêmement classique : fusil mitrailleur, fusil à pompe, arbalète, etc.

Dans le feu de l’action, on comprend bien vite que, malgré la faible intelligence des ennemis, les pouvoirs ne seront pas de trop. En effet, les assaillants arrivent par vagues entières, une véritable hémorragie de soldats à l’œil de lynx, vous repérant de très loin, ce qui oblige à user et abuser des fonctions de ralentissement/arrêt du temps. On se rend bien vite compte que les pouvoirs de la combinaison se résument à un simple bullet-time de luxe. C’est bien là que le bât blesse ! Tout le long du jeu, on a le sentiment que les développeurs n’ont pas assez exploité le principal attrait du titre, à savoir, le contrôle du temps. Il y a pourtant bel et bien des phases de jeu qui laissent espérer une utilisation ingénieuse du système : comme dans Half-Life 2 et ses mini-énigmes utilisant le moteur physique, TimeShift dispose de courts passages au cours desquels une manipulation temporelle permet de passer dans un endroit inaccessible, mais ces scènes sont bien trop anecdotiques au cours de la dizaine d’heures nécessaires pour finir l’aventure, linéaire à souhait.

Enfin de bonnes choses ! Il était temps…

Rester sur un si sombre tableau serait une erreur. TimeShift ne le méritait pas. Certes il est maladroitement scénarisé, certes le contrôle du temps semble un peu basique, certes les armes ne sont pas des plus originales. Mais il possède de nombreux détails lui donnant un petit goût de reviens-y. Ce genre de petits riens qui font que l’on repense à un titre dix ans après y avoir joué, sans pour autant le considérer comme un hit. Premièrement, le titre dispose d’une réalisation assez soignée. Le moteur graphique n’ayant pas à rougir face aux meilleures productions actuelles. On y trouve les charmes des productions nouvelle (actuelle en fait) génération, avec des textures superbes (vive le bump mapping), des explosions et des effets de fumée ou de feu pas vilain du tout. Et je ne vous parle pas de l’effet ultra-classieux figeant les gouttes de pluie en plein vol ! A cela s’ajoutent des décors certes un peu fades mais assez variés et qui ne sont pas sans rappeler certains environnements de Half-Life 2, encore lui.

Malgré les critiques émises à l’encontre du contrôle du temps, il faut avouer qu’il permet de se payer de belles tranches de rire. En effet il est particulièrement plaisant de freezer l’environnement pour s’approcher d’un adversaire et lui coller un coup de fusil à pompe dans la face, puis de s‘éloigner et d’attendre que le temps reprenne son cours pour admirer la propulsion de l’ennemi, tué sur le coup. On en vient même à vouloir enregistrer ses parties comme dans Halo 3 pour revoir ces scènes jubilatoires. Autre possibilité cocasse permise par les pauses temporelles, dérober l’arme de son ennemi. Le voir s’affoler, se demandant où a bien pu passer son arme, est tout bonnement tordant. Mais gare au retour à la réalité lorsque le garnement se jette sur le fusil la plus proche pour vous canarder de plus belle. Autre bon point de TimeShift : l’interaction avec le décor. Les murs, les colonnes, les vitres, sont destructibles. Dans les premiers niveaux du jeu, cela donne un aspect intéressant de gameplay. A la vue des ennemis, le réflexe le plus logique est de se cacher derrière les murs, mais l’on déchante vite en voyant que les cloisons en contreplaqué ne résistent pas aux balles des ennemis, transformant l’abri providentiel en poussière, au sens propre comme au figuré.

Comme tout bon FPS des familles, TimeShift n’échappe pas au multijoueur. Paré des classiques deathmatch, team dead-heat et autres modes plus originaux, cette partie du jeu s’avère assez bien dotée. Des cartes à foison, du paramétrage assez poussé, un jeu extrêmement fluide, plus rapide qu’en solo, et surtout le fameux contrôle du temps. Bien évidemment, impossible de permettre à chaque joueur de ralentir toute la carte quand il le souhaite. Pour parer à ce problème technique, les développeurs ont implanté les pouvoirs de la combinaison du mode solo dans des grenades entraînant un contrôle du temps localisé dans leur périmètre d‘explosion. Ceci permet de bien jolies phases d’action en équipe. En effet, si un joueur est trop fort, il suffit de l‘immobiliser avec une grenade et s‘acharner à trois ou quatre dessus. Un multijoueur réellement sympathique, bien moins beau qu’en solo mais qui apporte un peu d’air frais par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir. Cependant, impossible pour moi de vous en dire plus sur les autres modes de jeu, car bien trop peu de joueurs gambadent actuellement sur les serveurs. La faute à une concurrence d’un tout autre standing et au final plus complète et solide que ce que propose TimeShift.

TimeShift n’est ni un Halo ni un Half-Life, mais encore moins un mauvais jeu. Loin de pouvoir se frotter aux ténors du genre sur Xbox 360, il endosse volontiers le rôle du titre à essayer en cas de disette vidéoludique, idéal pour se changer les idées. On regrettera surtout que les développeurs n’aient pas exploité pleinement le contrôle du temps. Le mode Xbox Live est lui sympathique, mais malheureusement boudé par les joueurs. Timeshift a sans doute été un peu sous-estimé par la presse et les joueurs, mais il mérite vraiment de faire un tour entre vos mimines, une fois que l’ouragan de sorties de novembre sera passé.

+

  • Contrôler le temps en solo
  • Des environnements vastes et partiellement destructibles
  • Portage du concept réussi en multijoueur
  • Des textures et effets pas désagréables à regarder

-

    • Mise en scène déroutante
    • Arsenal trop classique
    • On aurait préféré moins d’ennemis plus intelligents que l’inverse
    • Multijoueur déserté… à tort
    • Déroulement linéaire