Jeux

Tomb Raider Underworld

Action/Aventure | Edité par Eidos Interactive | Développé par Crystal Dynamics

6/10
360 : 21 novembre 2008

Test : Tomb Raider Underworld sur Xbox 360

Durant des décennies vidéo ludiques, le joueur féru d’action était cantonné à incarner des personnages remplis de testostérone. C’est en partant de ce constat que durant les années 90, Eidos entrepris de créer le personnage désormais mythique de Lara Croft et de la lancer de plein fouet dans les aventures de la série des Tomb Raider. Véritable Indiana Jones au féminin (en plus riche), la belle aventurière a rapidement envoûté les joueurs et a su s’imposer comme une véritable icône. La série a rapidement connu nombreuses suites; malheureusement, la qualité a fini par décroître d’épisodes en épisodes. C’est pourquoi Eidos a fini par reprendre le bébé des mains de Core design (le studio géniteur) pour le confier à l’équipe de Crystal Dynamics afin de redorer le blason de la série. Après un Tomb Raider Legend engageant puis un Tomb Raider Anniversary de qualité, voici qu’arrive l’opus Underworld bien décidé à marquer l’essai.
Riche mais excentrique

L’histoire de Tomb Raider Underworld commence d’une façon assez déroutante. En effet, l’introduction du jeu montre la destruction de l’illustre manoir de la riche héritière par Lara elle-même (oubliez donc le traditionnel parcours de santé du manoir). Cela permettra une séquence de didacticiel assez bien faite mais qui laissera le joueur certes un peu perplexe mais surtout intrigué par les événements. Bien sûr, tout sera explicité par la suite, et le jeu proposera son lot de surprises par l’intermédiaire de cinématiques de qualités. Loin d’être un film interactif, le jeu sait doser ses effets et son rythme en ponctuant les scènes d’exploration et de combat avec juste la bonne quantité de narrations. Les aventures de Lara l’emmèneront comme d’habitude à travers le monde, tant au cœur de la jungle que dans les profondeurs sous marines. Il est malheureusement dommage que les environnements ressemblent tant aux autres opus. Bien sur il s’agit de la marque de fabrique de la série, mais un peu d’originalité sur ce point n’aurait pas fait de mal, en proposant par exemple des pentes volcaniques ou de sombres marécages. Mais ne boudons pas notre plaisir, car il faut l’avouer, ces environnements font certes un peu déjà-vu, ils n’en sont pas moins superbement réalisés. Il s’agit là pratiquement de ce qu’il se fait de mieux dans le genre. La flore regorge de vie et rarement une jungle n’aura tant ressemblé à une jungle. Plonger dans les profondeurs sous-marines sera là encore un véritable régal, malgré le faible nombre de créatures hostiles. Niveau immersion, le titre assure carrément, et pas uniquement pour ses somptueux décors. La gestion de la lumière est particulièrement bien rendue et réaliste. Lara dispose d’une lampe torche qui éclaire en temps réel les zones qui se trouvent devant elle, et ce même lorsqu’elle réalise ses acrobaties improbables. L’effet est bluffant. L’ambiance sonore n’est pas en reste avec des musiques convaincantes, un doublage français de qualité et des bruitages réussis. Rien à dire de ce coté là si ce n’est Bravo.

Ajoutez à cela une modélisation impeccable des personnages, créatures et à dire vrai, tout ce qu’il est possible de rencontrer, vous obtiendrez un jeu qui fait plaisir à voir. L’animation n’est pas en reste, et voir Lara enchaîner ses figures de gymnastiques avec tant de souplesse, ou encore la voir crapahuter sur les parois rocheuses est un plaisir indécent (n’oublions tout de même pas que le succès de Lara Croft a été fondé sur ses formes généreuses). D’ailleurs pour mieux en faire profiter le joueur, le jeu propose à chaque chapitre une sélection entre plusieurs habits plus ou moins chauds, habits également téléchargeable sur le live pour plus de diversité.

Viens jouer avec moi ma belle.

Si la tenue généralement décontractée voir inconvenante de la Miss peut nous induire en erreur, il faut tout de même se rappeler que la diablesse dispose d’un caractère bien trempé. Sachant tout aussi bien manier les armes à feu qu’elle est souple, mieux vaux ne pas s’y frotter de trop près. Le jeu proposera largement de quoi mettre ces connaissances en pratique en confrontant l’héroïne à pas mal d’animaux, quelques humaines et surtout à des créatures plus imaginaires. Malgré tout le jeu est bien plus centré sur l’exploration, la grimpette et les mécanismes que sur le combat. Les ennemis sont pour la plupart relativement simples à tuer, les grenades généralement superflus, et les coups de pieds bien peu utiles. D’ailleurs, malgré les armes spéciales disponibles, les doubles pistolets demeurent généralement les plus utilisés car très largement suffisants (sauf peut-être en difficulté maximale). Outre les combats, d’autres phases de jeu viennent agrémenter la promenade. En effet, Lara sort rarement sans sa belle moto, qui l’accompagnera même parfois à l’intérieur des ruines et servira à résoudre quelques énigmes. Les phases en véhicule sont plutôt convaincantes, grâce en partie à une maniabilité réussie et à une bonne impression de vitesse. Etant donné qu’il est possible à tout moment de descendre de moto ou d’y remonter, c’est au joueur qu’incombera la tache de décider à quels moments il aura besoin ou non de sa fidèle cylindrée.

Toujours amoureuse de gadgets, Lara dispose désormais d’un pistolet Grappin pouvant à la fois lui servir à se balancer au dessus des précipices, que descendre en rappel, ou encore tout simplement attirer des objets à elle et actionner quelques mécanismes. Cela lui sera particulièrement utile durant ses phases d’exploration qui sont au cœur même du jeu. Nous y reviendrons ensuite, mais il faut tout de même souligner que c’est durant ces phases que l’ont pourra se rendre compte d’un autre effet du fort caractère de la miss. En effet, malgré les sollicitations du joueur, elle aura parfois tendance à en faire à sa tête et ne pas faire tout a fait ce qu’on voudrait qu’elle fasse. Heureusement la jouabilité globale est plutôt bonne, surtout en comparaison des premiers épisodes (il valait mieux d’ailleurs), mais ces petits moments où toute une séquence de jeu doit être recommencée à cause d’une saute d’humeur de la belle sont plutôt frustrants.

Vers l’infini et au delà

En bonne aventurière, ce que Lara aime plus que tout est d’explorer des zones qui ne l’ont encore jamais été. A ce niveau là, on peut dire que le joueur de Tomb Raider Underworld en aura pour son argent. Les niveaux (au nombre de 7) sont non seulement vastes, mais proposent un véritable voyage au cœur des temples indous ou autres ruines nordiques. Outre une immersion rarement égalée que l’on a déjà évoquée, le jeu est surtout un prétexte à faire évoluer le joueur dans des ruines anciennes au level design particulièrement abouti. Chaque centimètre de chaque carte a été étudié pour proposer un challenge progressif et motivant au joueur en quête d’exploration. Au passage en cas de panne d’idée sur ce qu’il faut faire, le jeu propose deux niveaux d’indices à volonté accessible à tout moment. La progression est réelle, d’autant plus que les checkpoints sont réguliers et la sauvegarde possible n’importe quand. Les énigmes sont généralement logiques et pas insurmontables mais ce petit plus optionnel pourra certainement remotiver le joueur frustré d’être bloqué. En sus d’une trame principale ayant une durée de vie correcte (comptez huit bonnes heures), la visite des différents lieux sera propice à la recherche de 179 trésors cachés ci et là. Si certains seront plutôt simples à trouver, d’autres en revanche seront bien plus retors. Ajoutez à cela la présence de six reliques bien plus difficiles d’accès à dénicher, et la durée de vie flambera vite. Là encore le level design est généralement astucieux et il faudra vraiment explorer chaque recoin de chaque lieu pour parvenir à ses fins. Concernant la durée de vie, il est à signaler que cette dernière n’est pas impactée (contrairement à beaucoup de jeux) par des temps de chargements qui se font plutôt discret. Si toutefois on n’en avait pas encore assez, Eidos à prévu un contenu téléchargeable permettant de prolonger l’aventure d’une durée qui on l’espère sera conséquente.

Que penser de ce Tomb Raider Underworld ? Malgré une jouabilité parfois crispante, un manque d’originalité dans les environnements visités et des séquences de combats assez accessoires, la sauce prends et le joueur se complait vite devant de si beaux et vastes paysages dont l’exploration est généralement un régal grâce à un level design particulièrement ingénieux. Tomb Raider Underworld est une valeur sure pour tout aventurier en herbe comme pour les vétérans. Les fans retrouveront leurs marques, et les nouveaux arrivants auront envie de découvrir les opus précédents. N’est ce pas là le signe d’une qualité évidente ?

+

  • Ambiance sonore et doublage réussis
  • Durée de vie conséquente
  • La progression est motivante et gratifiante
  • A la fois accessible et retors
  • Level design de génie
  • La faune et surtout la flore sont parfaitement retranscrites

-

    • Jouabilité parfois hasardeuse
    • Les gunfight accessoires
    • Manque d’originalité dans les lieux à visiter