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Vampire The Masquerade: Swansong

RPG | Edité par Nacon | Développé par Big Bad Wolf

3/10
One : 19 mai 2022
28.05.2022 à 17h50 par

Test : Vampire The Masquerade: Swansong sur Xbox One

Des vampires plus laids que jamais

Tiré du célèbre jeu de rôle éponyme, Vampire : The Masquerade est un jeu narratif qui vous emmène au centre d’une intrigue étonnante et intelligente. Une œuvre respectueuse du modèle de base qui ne s’adressera pas à tout le monde, et qui malheureusement souffre de problèmes techniques inexplicables et inexcusables. Explications.

Avant toute chose, il faut que le joueur lambda sache que l’expérience proposée par Vampire : The Masquerade – Swansong n’est pas du tout abordable. En effet, l’univers traité dans le jeu, les différents personnages présents et présentés, tout est tiré du jeu de rôle publié en 1991. Les connaisseurs apprécieront et profiteront d’un background extrêmement respectueux et fidèle, les néophytes quant à eux seront rapidement perdus dans l’immensité de cet univers qui est au final difficile d’accès. En effet, pour pouvoir s’immerger comme il se doit dans l’histoire et l’expériences proposées, il faut absolument prendre le temps de lire absolument toutes les entrées qui viennent s’ajouter au codex au fur et à mesure de l’aventure. Seul bémol : il y en a énormément. Et même si cela peut être une bonne chose, force est de constater que le rythme du titre en pâtit (beaucoup ?) trop.

Vampire The Masquerade - Swansong 3

Cela étant dit, si l’on accepte cet état de fait et que l’on se met en tête qu’il s’agit davantage d’un jeu de rôle que d’un jeu vidéo, alors Vampire : The Masquerade – Swansong dispose de quelques arguments qui plaident en sa faveur, notamment son histoire. Se déroulant au centre de Boston, l’intrigue vous propose d’incarner Emem, une vampire propriétaire de nombreux clubs et qui fait partie d’un clan nommé La Caramilla dont la tête pensante est le « Prince » Hazel. Ce dernier a pour but de faire respecter une loi importante pour les vampires répondant au nom de « Masquarade ». On comprend bien vite, dès le début de l’aventure, que le code rouge déclenché signifie que cette dite loi a été violée et qu’il fautenquêter et découvrir ce qu’il s’est réellement passé. C’est d’ailleurs là l’essentiel du jeu puisque deux types de gameplay s’offre à vous : les séquences d’investigations durant lesquelles il faut faire ses recherches et découvrir des éléments pour faire avancer l’enquête, et des séquences de dialogues durant lesquelles il est possible de poser de nombreux choix.

Vampire The Masquerade - Swansong 1

Des dialogues qui sont d’ailleurs extrêmement nombreux et qui ajoutent une couche au côté « littéraire » du titre. Typique du jeu de rôle, cette mécanique est particulièrement soignée par les développeurs qui proposent de très nombreuses possibilités qui seront définies par votre manière de personnaliser votre personnage. Seul bémol : la richesse de ces lignes d’écriture et de l’univers rendent les choses toujours plus complexes. Les nombreux personnages cités ainsi que les différentes factions pleuvent, notamment au début de l’aventure, et il faut vraiment s’accrocher pour parvenir à mettre de l’ordre dans les idées et pouvoir suivre décemment l’intrigue.

Du côté de la personnalisation, au début de l’aventure, il est possible de choisir le type de personnage que vous souhaitez incarner, tout en sélectionnant également les « pouvoirs » dont il disposera. Ainsi, en fonction de ces choix, vous pourrez faire preuve de séduction, par exemple, et donc obtenir certaines réponses de la part de votre interlocuteur (pour peu qu’il soit sensible à cela, évidemment). Impossible par contre de compléter en une seule et unique partie toutes les compétences, ce qui offre, aux plus courageux ou passionnés, une rejouabilité intéressante. Cette personnalisation, qui rappelle le jeu de rôle papier (et ses points à donner dans certaines compétences), est une mécanique intéressante et l’un des points forts du jeu. Dommage toutefois que la navigation dans les menus soit aussi laborieuse et, encore une fois, que le tout soit si peu accessible pour le joueur lambda.

Vampire The Masquerade - Swansong 2

Par contre, là où Vampire : The Masquerade – Swansong met tout le monde d’accord, c’est sur le plan technique. Au moment où ce test est rédigé, le jeu est tout simplement dans un état lamentable ! Les bugs sont excessivement nombreux et dénaturent totalement l’expérience. L’immersion, extrêmement importante dans un titre à forte dominante narrative, explose littéralement au bout d’une grosse dizaine de minutes : clipping et aliasing permanents, problèmes de colorimétrie, modèles inachevés. Cela fait des années qu’un titre ne s’est pas révélé aussi triste techniquement. Comble de l’ensemble de ces problèmes, les animations faciales renvoient aux jeux du début de l’ère Xbox 360. Alors oui, tous les développeurs ne disposent pas de moyens financiers dignes des plus gros studios. Oui, on sait pertinemment bien que ce jeu AA ne peut pas rivaliser avec les ténors du genre tel que The Dark Pictures Anthology ou Detroit. Mais de là à nous livrer un jeu qui n’est pas terminé, ça, non ! C’est véritablement un carton rouge qui est donné ici au jeu qui risque de souffrir, comme d’autres avant lui, de ce lancement catastrophique.

3/10
Vampire : The Masquerade – Swansong est un jeu réalisé par des passionnés pour des passionnés. Son univers complexe et la richesse de ce dernier ne sont clairement pas accessibles à tout le monde, mais devraient par contre combler les fans du jeu de rôle original. Des fans qui devront toutefois accepter des problèmes plus ou moins importants tels que des menus à l’ergonomie discutable ou, pire, une technique indécente et totalement à la ramasse qui fait honte aux consoles de 2022.

+

  • Univers respectueux ;
  • Dialogues bien écrits ;
  • Intrigue intéressante.

-

    • Ergonomie laborieuse ;
    • Univers trop complexe pour un néophyte ;
    • Laid ;
    • Animations d'un autre âge ;
    • Bugs omniprésents ;
    • Etat actuel du titre scandaleux.