Jeux

Verdun

FPS | Développé par Blackmill Games

6/10
One : 08 mars 2017
23.03.2017 à 01h07 par - Rédacteur

Test : Verdun sur Xbox One

Portée aux yeux du grand public par Battlefield 1, la Première Guerre Mondiale a été avant cela le terrain de jeu d'un FPS compétitif sur PC et enfin arrivé sur Xbox One : Verdun. Face à une vision de la guerre version popcorn à base de bravoure sans limites et des grandes explosions, le FPS de M2H et Blackmill joue de son côté la carte du réalisme et de la sobriété. Pour le meilleur et parfois le pire.

Apparu en accès anticipé sur PC dès 2013, Verdun a quelque peu galéré dans la boue du no man’s land mais est finalement parvenu à voir le jour sur Xbox One. Qui est-il ? Il faut savoir qu’en 2013, pendant que tout le monde était occupé à se concentrer sur le développement d’un théâtre mettant en scène des affrontements toujours plus actuels, voire futuristes, les développeurs de Verdun ont fait le choix de la machine arrière pour poser leurs bagages au cœur d’un conflit tristement célèbre et qui s’apprêtait alors à fêter son centenaire. C’est sous la forme d’un FPS presque exclusivement compétitif que Verdun a vu le jour. « Presque », parce qu’au côté des matchs à mort seul ou par équipe et du mode principal baptisé Ligne de Front, on retrouve également un mode coopératif où il est question de survivre le plus longtemps possible face à des vagues d’ennemis. C’est amusant un petit moment. Ce mode est également jouable hors-ligne et c’est d’ailleurs la seule chose qu’il vous est possible de faire seul. En Somme (et ailleurs aussi), si vous recherchez autre chose que du FPS compétitif, vous pouvez passer votre chemin.

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Le gros morceau de Verdun, c’est bien son mode Ligne de Front. Deux armées de 16 joueurs se livrent ainsi bataille pour prendre les positions de l’autre, sur le principe de l’attaque-défense. Entre le lieu d’apparition des attaquants et le bout de tranchées à prendre, il y a le no man’s land à traverser. D’un côté comme de l’autre, le travail d’équipe est primordial et largement incité par le jeu qui place les joueurs par escouades de quatre, chacun avec un rôle précis. Dans le rôle du sous-officier équipé simplement d’un pistolet (diablement efficace cela dit) ou avec entre les mains un fusil à longue portée, on passe tour à tour de l’attaque à la défense avec un intérêt au moins aussi important pour l’un que pour l’autre. C’est là l’une des grandes forces de Verdun : l’équilibre des forces.

« c’est non sans une certaine surprise que l’on constate que Verdun parvient habillement à rendre dynamique une façon de faire la guerre qui, sur le papier, aurait pu sembler peu adaptée au jeu vidéo »

Les batailles sont acharnées, on se planque pour éviter les tirs de mortiers de l’équipe adverse, on lâche une fumée toxique dans les tranchées avant d’enfiler un masque à gaz et d’attaquer en profitant de la visibilité réduite. Le titre profite pour cela d’une dizaine de cartes prenant place dans les lieux et régions emblématiques de la Grande Guerre : aux côtés de la Picardie, l’Aisne, du fort de Douaumont ou encore des Flandres, l’Argonne tire un peu plus son épingle du jeu en proposant des environnements fidèlement reproduits. D’une manière générale les cartes sont assez bien pensées et c’est non sans une certaine surprise que l’on constate que Verdun parvient habillement à rendre dynamique une façon de faire la guerre qui, sur le papier, aurait pu sembler peu adaptée au jeu vidéo. On ressent néanmoins la volonté des développeurs de respecter autant que possible la réalité du conflit, en proposant toutes les armées (ou presque) ayant pris part au conflit ainsi que tout un ensemble d’armes d’époque déblocable au fil des points d’expérience.

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Cette envie de réalisme se ressent également dans le gameplay, avec plus ou moins de réussite. Verdun est un jeu très exigeant où la moindre balle encaissée entraine la mort, où l’action de recharger est peut-être encore plus décisive qu’ailleurs tant le processus est long. Avant de jouer les anges de la mort sur le champs de bataille, il va falloir s’habituer à des contrôles bruts, peu ou pas assistés, parfois déroutants quand on a un peu trop pris l’habitude des contrôles «à la Call of» et quand le lag, ponctuellement de la partie, vient compliquer les choses. Tout en étant jouable, l’ensemble souffre tout de même d’un passage du clavier-souris à la manette un peu douloureux. D’un autre côté, on ne saurait nier le plaisir ressenti lorsque l’on loge une balle en pleine tête à plusieurs dizaines de mètres, ou que l’on fait parler la baïonnette dans les tranchées. La victime, elle, regrette sûrement comme nous à sa place, l’absence de kill cam ou d’une quelconque possibilité de savoir d’où a sonné le glas.

« D’un point de vue strictement graphique, le FPS se situe dans la moyenne basse et pèche essentiellement par un rendu très inégal selon les cartes. Tout cela n’a pas grand chose de plus qu’un titre d’une Xbox 360 en milieu de carrière »

Le véritable problème de Verdun est à aller chercher du côté de la finition. D’un point de vue strictement graphique, le FPS se situe dans la moyenne basse et pèche essentiellement par un rendu très inégal selon les cartes. Tout cela n’a pas grand chose de plus qu’un titre d’une Xbox 360 en milieu de carrière. Plus gênant, Verdun affiche des animations d’un autre âge. Qu’ils marchent, courent ou s’écroulent sous un coup de baïonnette, les soldats ont l’air aussi souples que des playmobils. On note également des bugs de collision et surtout de vilains problèmes d’affichage dans le mode coopératif : il nest pas rare que l’IA apparaisse entièrement blanche ou rose ! Cela dit, ça peut être pratique pour la voir arriver et l’allumer copieusement.

6/10
Original pour avoir le choix avant d'autres d'un cadre historique peu exploité alors, Verdun se veut être un FPS compétitif prenant qui se démarque par son exigence. Un peu léger sur le fond car reposant presque exclusivement sur un mode de jeu d'attaque-défense éclipsant le reste, Verdun offre de bons moments aux joueurs qui peuvent passer outre un technique datée et des contrôles qui souffrent un peu du passage à la manette.

+

  • Assez unique en son genre
  • Cartes bien construites
  • Mode Ligne de Front prenant et engageant
  • Nombreuses unités et types de soldats
  • Oui, la guerre de tranchées peut accoucher d'un jeu amusant

-

    • Commandes pas vraiment adaptées à la manette
    • Graphiquement très inégal
    • Animations datées
    • Un peu de lag et autres bugs parfois gênants