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Viking : Battle for Asgard

Action/Aventure | Edité par Sega | Développé par Creative Assembly

8/10
360 : 28 mars 2008
27.03.2008 à 18h55 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Viking : Battle for Asgard sur Xbox 360

Après s’être fait un nom avec l’excellente série des Total War sur PC, les anglais de Creative Assembly se sont aventurés pour la première fois dans l’univers du hack’n slash à « grande échelle » sur consoles en 2005, avec Spartan : Total Warrior, plutôt réussi pour un premier essai. Ont-ils su le transformer avec Viking : Battle for Asgard ? L’utilisation de la mythologie nordique par les développeurs - probablement inspirés par le succès de God of War - est-elle utilisée à bon escient ? Dans quel genre peut-on cataloguer ce Viking ?

N’est pas Kratos qui veut

Les questions posées en introduction de ce test ont leur importance car bon nombre de personnes le comparent avec le désormais mythique God of War. Néanmoins, ce rapprochement n’a pas lieu d’être. Certes, Skarin, le héros de Viking, découpe, tranche des têtes, des bras et des corps avec autant de facilité que Kratos, sans oublier l’utilisation du QTE contre les gros boss. Sur ce point, il y a des similarités, il est vrai, mais Viking n’est pas un simple hack’n slash contrairement au soft de Sony. Le rejeton de Creative Assembly ratisse large, très large même, en puisant des références un peu partout. De ce mixage en découle un gameplay parfois basique mais étonnamment efficace.

Le pays de Skarin est envahi par la Légion, une armée de zombies et de guerriers déchus, sous les ordres de la maléfique Hel qui dévaste tout sur son passage dans le but de déclencher Ragnarok qui signifierait la fin des Dieux d’Asgard et de leur Walhalla. Mortellement blessé par le lieutenant de Hel, Skarin est ressuscité par Freya qui en fait son champion pour libérer Midgard de la noirceur de la Légion et d’Hel. A partir de là, vous allez vous voir assigner la mission de vous emparer seul des bastions détenus par la légion et libérer vos frères Vikings qui sont emprisonnés afin qu’ils viennent grossir vos armées. Viking, sur base de hack’n slash, présente des subtilités qu’on ne remarque pas dans la plupart des autres jeux du genre. Tout d’abord, le terrain de bataille est une île entière qu’on peut parcourir librement pour accomplir les différents objectifs qui sont demandés. Deuxièmement, on n’est qu’un simple mortel et les coups des zombies parfois bien nombreux peuvent causer bien des dommages. A vous de faire preuve de malice en vous la jouant Sam Fisher, en liquidant les sentinelles afin d’amoindrir la garnison et neutraliser le sonneur de trompe – qui, s’il souffle dans celle-ci, rameutera des renforts – avant de libérer les guerriers Vikings et lancer l’assaut pour éliminer les derniers survivants du village.



Eorlingaaaaas !

Ces sous-quêtes se ressemblent pour la plupart : libérer un village, délivrer les guerriers Vikings disséminés par-ci par-là, accomplir des faits d’armes pour convaincre les réticents de vous rejoindre, réaliser des embuscades pour éliminer la patrouille de la Légion qui circule dans toute l’île. Mais il s’agit aussi de rassembler des artefacts indispensables pour obtenir l’aide des dragons qui vous prêteront main forte quand cela sera nécessaire. Une fois que vous aurez accompli tout ce qui vous est demandé, vous pourrez lancer l’ordre de l’assaut : toutes vos troupes convergeront vers la grosse forteresse de l’île et feront face aux troupes de Hel. Après s’être toisé, en rangs serrés, l’hallali est lancé et la boucherie peut commencer. Vous devez, au milieu de vos soldats – que vous ne dirigez pas – éliminer les lieutenants qui dévastent tout sur leur passage pour permettre à vos troupes de progresser au sein de la forteresse mais aussi d’éliminer les shamans qui ressuscitent les morts et les archers qui foudroient vos rangs de leurs traits, tout cela dans le but final de faire tomber la place ennemie. Une ambiance assurément digne des plus grosses batailles du Seigneur des Anneaux, mais cette fois-ci avec les rôles inversés. Il faut s’imaginer au milieu de centaines de soldats qui s’entretuent dans les ruelles sous les traits de dizaines de flèches pour comprendre à quel point l’immersion est à son comble. Assurément l’un des plus gros points forts de ce Viking : Battle for Asgard mais aussi, paradoxalement, l’un de ses principaux défauts.

En effet, dans ces grosses batailles, on a l’impression que les troupes de la Légion sont prédestinées à perdre tellement le combat ne va que dans un seul sens. On aurait aimé pouvoir gérer des débordements ou des contre-attaques de la part des morts-vivants de l’armée de Hel mais ce n’est nullement le cas ici : ils ne font que reculer sous les coups de boutoir de nos soldats. Le fait que ce soit les shamans qu’il faut absolument tuer pour gagner la bataille est quand même décevant dans le sens où on a l’impression d’être plus spectateur qu’autre chose. Ce sont eux qui peuvent faire basculer la bataille – dans un seul sens toujours. Au final, les batailles qu’on aimerait voir durer des heures et des heures ne s’éternisent guère une fois qu’on a pris le coup de main. Heureusement qu’on rencontre sur notre passage les « gros » méchants qu’il faut achever avec un QTE d’une jouissance sans pareille, dans le plus pur style God of War.

A noter aussi, et à regretter, qu’il n’y a pas vraiment de progression au niveau de Skarin, dont l’inventaire et les aptitudes restent figés, hormis concernant les quelques combos qu’il peut apprendre.



Un mélange d’hydromel bien dosé et chargé


Viking n’est donc pas le jeu parfait, loin s’en faut. L’aspect scénaristique du jeu de The Creative Assembly est plutôt limité, les grosses batailles pas aussi jouissives qu’on pouvait l’espérer et la partie purement hack’n slash moins convaincante qu’un God of War, tout en étant respectable avec une vingtaine de combos différents et des « finish him » bien sanglants, servis par de jolis ralentis. Le jeu propose aussi une gestion intéressante des magies et un petit côté infiltration pour diversifier l’action. Si chacune des parties était notée distinctement, il aurait eu tout juste une mention « bien », mais une nouvelle fois, ce qui fait la force de Viking c’est sa globalité, la cohérence de son ensemble. Le jeu peut sembler répétitif, mais si on se prend au jeu, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Il peut sembler limité au niveau du level design tellement il peut sembler être à la peine à côté des décors grandioses de certains concurrents, mais il ne faut pas oublier que le soft propose des îles entièrement parcourables et non pas des couloirs. Si on prend ceci en compte, Viking ne s’en sort pas si mal, le monde nordique est bien représenté et confère au titre une ambiance de premier ordre.

Les développeurs de Creative Assembly ont plus ou moins réussi leur pari avec Viking : Battle for Asgard. Si le jeu ne s’impose pas comme une référence absolue, le subtil mélange qu’il nous propose nous convainc pleinement et gomme sans problème les différents petits défauts du jeu (dont la répétitivité) pour n’en retenir que l’essentiel : le plaisir. Un plaisir qui se transforme en jouissance à chaque fois que Skarin dégaine son épée et sa hache dans les batailles tout en faisant voler les têtes. Un jeu désormais incontournable pour les fanatiques du genre et qui a sa place parmi les morceaux de choix de sa catégorie sur PS3 et Xbox 360.

+

  • Le gameplay diversifié
  • Un monde ouvert
  • La durée de vie
  • L’ambiance
  • Les QTE à la GoW
  • Les combats massifs

-

    • Un scénario plutôt limité
    • Combats parfois confus
    • Le héros muet
    • BO en retrait
    • De grosses batailles qui auraient pu être plus profondes