Jeux

Virtua Tennis 3

Sport | Edité par Sega | Développé par Sumo Digital Ltd

8/10
360 : 23 mars 2007
26.03.2007 à 17h55 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Virtua Tennis 3 sur Xbox 360

Forcément, c’est un petit événement. Virtua Tennis, LA série emblématique du jeu de raquette arcade qui a marqué une certaine Dreamcast de son empreinte et qu’on n’avait plus revu depuis cinq ans sur consoles de salon, est de retour. Après une version réservée aux salles d’arcade, ce troisième opus est enfin disponible sur Xbox 360, mais aussi sur PS3. La différence entre les deux moutures a d’ailleurs pas mal fait parler, car, d’une part, celle destinée à la console de Microsoft n’est pas développée spécifiquement par Sega, et d’autre part, le contenu n’est pas le même, le mode online ayant été escamoté sur Playstation. On se demandait ce que cela pourrait bien donner et si la formule Virtua Tennis pourrait efficacement être transposée sur Next-Gen. Voici un semblant de réponse.

Image is everything

Comme l’indiquait le slogan de Canon pour Andre Agassi dans les années 80, l’image fait souvent une (grande) partie du boulot, et ce n’est pas la nouvelle génération de consoles qui va dire le contraire avec ses 1080p (que Virtua Tennis 3 est un des premiers à supporter sur 360 d’ailleurs) et ses visuels haute définition. Aujourd’hui, un jeu séduit d’abord par son apparence, puis par son fond de jeu, rarement l’inverse. Pour le nouveau Virtua Tennis, de ce point de vue, la réussite est nuancée. D’accord, le jeu est fluide, fin et coloré, mais on a du mal à retrouver la sensation de prouesse qui avait été celle des premiers épisodes à leur époque. On reste dans du joli, mais sans plus. Il en faut dorénavant bien davantage pour surprendre. A ce bilan mitigé, VT3 oppose heureusement un argument de poids : l’animation. Réalisée de main de maître, c’est tout simplement la meilleure jamais vue dans un jeu vidéo de tennis. Globalement, tous les joueurs présents ne disposent non pas de deux, trois coups caractéristiques, mais d’une de toute une palette personnalisée, variant en fonction de la force, de la hauteur du coup ou de la position par rapport à la balle. Toute cette gestuelle est très souvent reproduite à la perfection, avec un souci du détail qui force le respect. Du coup droit de Federer au revers de Gaël Monfils, en passant par le service de Roddick, c’est un vrai festival que le spectateur régulier des circuits ATP et WTAsaura apprécier à sa juste valeur. Pour couronner le tout, les joueurs ponctuent les fins de points de quelques réactions qui ajoutent à la bonne impression générale. Sur le court, les balles laissent des marques, les ramasseurs, les juges et l’arbitre sont animés. Bon, c’est un peu rigide, le filet semble complètement figé et le public manque un peu de vie, mais, si on fait le bilan, c’est honorable.

Racketeer

Bien évidemment, ce qu’on attendait avant tout de Virtua Tennis 3, c’était son gameplay. Attention d’ailleurs de ne pas faire l’erreur de beaucoup de découvreurs de la série qui clament : « C’est nul, c’est pas du tout réaliste ! ». La série de Sega n’a jamais cherché à l’être, bien au contraire. Virtua Tennis, c’est le plaisir d’envoyer des pains de fond de court pendant des échanges de 10 minutes, de smasher dans des angles impossibles, de courir sur toute la largeur du terrain pour récupérer en plongeon un coup imparable. Forcément, ça ne plaira pas aux inconditionnels de la précision d’un Top Spin 2 ou d’un Smash Court, mais quoi qu’on puisse en dire, un Virtua Tennis, c’est logique, cohérent et ça met du temps pour être maîtrisé à la perfection. Le troisième épisode ne déroge d’ailleurs pas à la règle. Au feeling, on retrouve très vite les sensations qu’on éprouvait sur Virtua Tennis 2, avec quelques subtilités en plus, néanmoins. D’abord le placement. Essentiel, il conditionne en grande partie l’efficacité des frappes. Contrairement à Top Spin 2, où un mauvais positionnement peut être rattrapépartiellement grâce aux animations, Virtua Tennis 3 n’autorise que très peu d’approximation. Pour bien cogner, il faut être sur la balle, quand elle est au sommet de son rebond. Si on appuie trop tôt, on est souvent sanctionné par un plongeon bien laid qui assure la perte du point dans 80% des cas. Le but consiste donc à éviter de jouer à Laure Manaudou (on n’est pas à la piscine, que diantre !) tout en prenant garde de bien placer ses coups pour mettre son opposant en difficulté. Une jouabilité exigeante qui peut rebuter, surtout au début. D’autant plus que les plongeons s’enclenchent parfois sans qu’on comprenne vraiment pourquoi, un défaut pas si insignifiant que ça.

Toujours est-il que Virtua Tennis se présente toujours comme une espèce de gagne terrain : les échanges prennent souvent la forme de batailles où l’un des deux joueurs prend petit à petit l’avantage, et où l’autre doit trouver la solution pour inverser la vapeur. C’est là que réside l’une des bonnes trouvailles de VT 3. Dorénavant, quand on est pris de vitesse, il est possible, par un coup en bout de course, de réaliser une belle frappe croisée sans avoir à charger son coup comme un malade. Cela était impossible dans lesépisodes Dreamcast.Mine de rien, cet ajout permet de retourner des situations désespérées et complexifie un peu plus les échanges, qui se révèlent en définitive très agréables. Quelques regrets toutefois, malheureusement inhérents à la série : les coups un peu subtils tels que les amorties ou les lobs sont toujours très durs à réussir, et, à part si l’onparvient régulièrement à remplir sa jauge de puissance au maximum, les services sont un peu trop souvent attaquables pour le retourneur, car ils ne proposent pas assez de variations.

Thé ou Café ? Federer ou Nadal ?Wimbledon ou Roland Garros ?Solo ou multi ?

En dehors de son mode online, dont on reparle juste après, Virtua Tennis 3 n’innove pas du tout au niveau du contenu. Mode tournoi (arcade) et World Tour constituent l’essentiel de ce qui se propose au joueur solitaire. Le second attire rapidement l’attention puisqu’il s’agit de créer son champion et de le hisser en haut de la hiérarchie mondiale. Comme d’habitude, on crée son joueur (dommage que le morphing ne soit pas très avancé), on l’entraîne lors de petites activités marrantes pour augmenter ses compétences, on l’habille dans les boutiques du coin et, enfin, après des heures d’efforts, on peut le faire participer aux plus grandes compétitions. La recette, vue et revue, offre cependant quelques subtilités bienvenues, comme la possibilité, mille fois réclamée par les fans (mais pourquoi donc ?) de se blesser si on joue trop, ou bien encore l’opportunité d’initier une amitié avec un éventuel partenaire de double.

Pour ceux qui trouveraient l’offre un peu trop classique – ils n’auraient d’ailleurs pas tout à fait tort – il reste le multijoueur, qui demeure la vraie bonne raison de s’acheter un jeu de raquette. Oui, l’IA n’est pas mauvaise, très accrocheuse même, mais le plaisir d’affronter un adversaire humain reste sans égal. Comme à la belle époque, il faut se préparer à de folles soirées à quatre en double ou à des compétitions serrées sur le Xbox Live. Parlons-en d’ailleurs, de ce mode que les fanboys aiment à mettre sous le nez des acheteurs de PS3. Plutôt ergonomique, il inclut des options intéressantes, telles que les tournois ou encore la VTTV, permettant de regarder jouer ses amis ou les meilleurs mondiaux en direct ou en différé, à la manière du système initié par Project Gotham Racing 3. Dans les faits, il est rare de tomber sur des matchs injouables à cause du lag, néanmoins il est fréquent de constater un léger décalage dans les frappes de l’adversaire, ce qui nuit à la vision du jeu. Parfois même, les échanges s’interrompent sans raison apparente (sans doute quand le décalage devient trop important) et le point est remis. Assez juste quand on y réfléchit, mais très frustrant quand cette coupure intervient alors que le point est plié et qu’il ne reste plus qu’un smash à effectuer.Si on fait les comptes, on peut déplorer ces défauts qu’on aurait bien entendu préféré ne jamais rencontrer, mais, pour une première incursion dans le grand bain du online, Virtua Tennis s’en sort tout de même globalement bien.

Fidèle aux racines de la série, Virtua Tennis 3 a tout pour devenir sans conteste la nouvelle référence du tennis arcade, même si, finalement, la formule a peu évolué en cinq ans. Moins écrasant techniquement qu’à l’époque de la Dreamcast, le jeu garde pour lui un gameplay exemplaire et un énorme potentiel en multijoueur, que ce soit en local ou en ligne avec un mode qui souffre de quelques tares mais globalement bien réalisé. Mention spéciale aux animations et aux petits ajouts qui bonifient ce que Sega aurait pu être tenté de laisser tel quel après toutes ces années. On retrouve finalement un soft qui a du punch à revendre et devrait permettre aux amateurs de taper de longues heures dans la petite balle poilue. C’est bien là l’essentiel sur une console qui, après Top Spin 2 et Table Tennis, s’affirme comme la plateforme à privilégier pour les fanas de raquettes.

+

  • Très bon gameplay, bonne balance entre accessibilité et profondeur
  • Multijoueur incontournable
  • Fidèle à l’esprit de Virtua Tennis, mais innove par petites touches
  • Indéniablement complet, à tout point de vue
  • Animations bluffantes, fidèles et variées
  • Une grande partie des animateurs des circuits ATP et WTA sont là

-

    • Plongeons parfois un peu trop prompts à se déclencher
    • Quoi encore... Ah oui, les musiques. Mais vous les avez déjà désactivées, pas vrai ?
    • Le lag peut gêner sur le Xbox Live
    • Visuellement, on ne prend pas de claque
    • Quelques coups restent difficiles à sortir
    • Très classique en solo