Jeux

WRC 4

Course | Edité par Big Ben Interactive | Développé par Milestone

6/10
360 : 25 octobre 2013
04.12.2013 à 16h47 par - Rédacteur

Test : WRC 4 sur Xbox 360

Doucement le matin, pas trop vite le soir

Si c'est une page qui peu à peu se tourne dans le monde du rallye "IRL", une certaine continuité est de mise pour le pendant vidéoludique de cette belle discipline. C'est la quatrième sortie pour les développeurs italiens de Milestone après un WRC 3 qui marquait une certaine avancée pour la série. Et alors qu'à l'image du grand champion tricolore la Xbox 360 cède sa place à la jeunesse, on attend de WRC 4 qu'il s'arrache pour être plus grand, plus rapide plus beau. Ou alors le champion, fort de sa suprématie sur un terrain désert, préfèrera-t-il doser son freinage quitte à être un peu poussif ?

Loeb y es-tu ? Que fais-tu (ici) ?

En ce trimestre où se bousculent les habituelles cuvées de jeux de sport et autres FPS, le sport automobile ne fait pas figure d’exception. Certes beaucoup plus discrète que ses consœurs, la licence WRC en est à son quatrième essai avec aux commandes les développeurs italiens de Milestone. Désormais rompus aux arcanes de l’adaptation de sports mécaniques sur consoles et nous ayant gratifiés cette année d’un MotoGP 13 plutôt sympathique, les équipes de développement doivent confirmer leur savoir-faire sur quatre roues. Alors autant commencer par l’atout maitre. La licence WRC est ici donc représentée de A à Z avec ses pilotes, écuries, sponsors et destinations officielles : le Mexique, la Suède ou encore la Sardaigne voient se fritter les Citroën, Ford et même en avant-première la Hyundai i20 WRC. On note tout de même une entorse – et une belle quand même – avec la présence de Sébastien Loeb sur l’ensemble du mode carrière, et souvent en tête s’il vous plait. On sait pourtant que le prodige alsacien ne s’est que très peu présenté pour sa dernière saison en rallyes et goûte désormais aux joies du WTCC. Parlons-en d’ailleurs de ce mode carrière. Il représente le gros morceau de WRC 4 en proposant de vivre le rallye en entrant par la petite porte qu’est le Junior WRC. Patience et persévérance pour évoluer ensuite vers la catégorie maitresse. Pour qui a joué à MotoGP 13, il reconnaitra sans mal un mode structuré de la même manière ou presque. On se retrouve entre chaque course dans son bureau pour consulter les mails de son écurie, scruter les unes de la presse et peut-être signer de nouveaux contrats. Et c’est à peu près tout.

Ce qui est déjà léger avec MotoGP se retrouve donc ici à la limite de l’anorexie. On peut même aller creuser dans nos souvenirs et se dire que dans WRC 2, on gérait une petite équipe, son niveau de compétence, les sponsors également… Bref, WRC 4 se montre timide avec un mode carrière finalement assez pauvre dès que l’on quitte le cockpit du véhicule. Parallèlement, il est bien sûr toujours possible de disputer une spéciale, un rallye voire un championnat dans son intégralité, seul ou en ligne jusqu’à seize joueurs. De quoi rendre l’expérience du rallye un peu moins solitaire. C’est aussi l’occasion de profiter d’un netcode acceptable et envers lequel on peut de toute façon être tolérant compte tenu de la nature du soft (tout le monde court au même moment, mais chacun sur sa piste). Ou alors on peut la faire à l’ancienne en mode hot seat avec des collègues à la maison : chacun leur tour les joueurs vont à l’assaut du chrono de la spéciale et les comptes sont faits à la fin. Pour les modes de jeu le classicisme est donc de mise. Peut-être même a-t-on l’impression d’avoir descendu un rapport car par le passé nous avions pu profiter par exemple de défis via l’école de pilotage WRC… L’optimiste jusqu’au-boutiste nous rétorquera que de toute façon l’important se passe sur les spéciales, quelque part entre l’asphalte, le gravier et la boue, là où l’on joue avec vitesse et précision. Le gameplay dans la série des WRC Milestone a toujours été un peu bipolaire, plus ou moins satisfaisant, plus ou moins arcade. Un peu paresseux quoi. Au crépuscule de cette génération de consoles, les choses ont-elles changé ?

Need for un peu plus que speed

Et bien pas vraiment et si vous vous demandez si WRC 4 s’approche un peu plus des codes de la discipline du rallye, la réponse est non. Alors par contre les sensations sont là, dans la catégorie reine surtout. WRC parvient sans mal à forcer le joueur à une grande concentration car lancé en trombe sur les terrains accidentés ne laisse aucune place à l’approximation. L’impression de vitesse est véritablement prenante. De ce point de vue, le titre de Milestone convainc sans problème. Mais en dehors de cette conduite péchue, très arcade, il est difficile de trouver les éléments de réalisme peut-être espérés quand on a dans les mains un jeu nommé WRC. Ou peut-il au moins assurer ce qui devrait être le minimum syndical. On pense immédiatement aux différents revêtements qui peinent à se différencier : tarmac, terre, glace… On espérait des différences de grip beaucoup plus marquées. Le véhicule, quel qu’il soit, est un peu trop léger ; même en peaufinant les réglages et en prenant soin de désactiver les deux aides au pilotage, il manque le petit quelque chose qui fait la différence. Seuls les chocs ont tendance à laisser de vraies traces sur les performances mécaniques et peuvent changer la donne en l’espace d’une petite seconde. Et cela sera très certainement l’épée de Damoclès du pilote toujours à l’attaque car à partir du niveau normal l’IA offre une belle opposition. Le réglage de la difficulté sur une large échelle (de 1 à 10) ainsi que l’inévitable rewind qui évite d’avoir à recommencer sont quand même là pour satisfaire les joueurs de tous niveaux.

Reste qu’il est un élément qui mettra tout le monde d’accord mais pas nécessairement pour les bonnes raisons : la partie technique. En termes de design, on alterne encore et toujours l’acceptable et le très générique, les effets de lumière pas trop mal sentis sur des modèles un peu pauvres en textures. Parlant de lumière, on retrouve assez souvent des spéciales se déroulant au lever ou au coucher du soleil et donnant lieu à de sympathiques perspectives sur les décors. Mais il arrive aussi que cela gêne la visibilité lors des changements soleil/ombre, l’écran devenant trop sombre pour permettre de jauger correctement le virage. C’est pas toujours le top donc. Un peu comme les véhicules plutôt bien modélisés mais présentant des intérieurs assez pauvres. Cela dit la relative paresse technique de WRC 4 ne serait pas si gênante si on sentait au moins qu’un effort avait été fait sur la quantité proposée… Mais c’est ici que le bas blesse. Les six spéciales qui composent un rallye sont un peu trop courtes (environ 5km en moyenne) et surtout elles font souvent appel aux mêmes tronçons de route. Quand une même section est faite trois ou quatre fois dans un même rallye, l’ennui pointe inévitablement le bout de son nez. Une certaine répétitivité s’installe, au point que l’on a rapidement fait de n’écouter qu’à moitié l’indéboulonnable copilote dont les conseils sont pourtant si justes. On se contente alors du bruit d’un moteur satisfaisant mais qui ne parvient toutefois pas à faire oublier que nous sommes dans un jeu vidéo. Du genre sympathique oui, mais aussi un peu paresseux.

6/10
WRC 4 est typiquement le genre d'invité pour qui on a une certaine sympathie au début de la soirée et qu'on finit, un peu à regrets, par trouver lourd. Le titre des développeurs italiens cultive ce qui est sa force depuis le début : une conduite agréable, prompte à offrir quelques sensations, et bien entendu tout l'univers des rallyes dans cette licence qu'est WRC. Mais c'est à peu près tout. Les voitures légères comme le contenu et cet aspect technique qui ne convainc toujours pas font de WRC 4 un soft dont l'achat doit être mesuré, en particuliers pour ceux qui possèdent les précédentes versions : en dépit d'un nom qui parle aux fans, il conviendra certainement plus aux joueurs occasionnels pour le plaisir accessible qu'il procure.

+

  • De bonnes sensations
  • Prise en mains immédiate
  • Certains tracés plaisants...

-

    • ... Mais parfois courts et redondants
    • Toujours pas très joli
    • Finalement assez léger en contenu
    • Inadéquation gameplay/licence

Fiche succès

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