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Yooka-Laylee and the Impossible Lair

Plateformes | Edité par team17 | Développé par Playtonic Games

10/10
One : 08 octobre 2019
05.10.2019 à 08h30 par - Rédacteur en Chef

Test : Yooka-Laylee and the Impossible Lair sur Xbox One

Performer Plateformer

Après un premier projet concrétisé grâce au financement participatif, les développeurs britanniques de Playtonic étaient sans doute plus sereins pour concocter une suite à leur duo de mascottes. Mais plutôt que de suivre la route tracée par le jeu original, Yooka-Laylee and the Impossible Lair fait le pari de passer de la 3D à la 2D et tente clairement de marcher sur les plates-bandes d'un certain Donkey Kong Country. Rien d'étonnant après tout lorsque l'on sait que le studio est composé d'anciens membres de Rare Software. Mais bien mieux qu'une pâle copie, ce nouveau Yooka-Laylee se présente comme un véritable challenger à la franchise détenue par Nintendo.

Avec l’annonce de Yooka-Laylee and the Impossible Lair il y a quelques semaines seulement, le studio du Nord de l’Angleterre a effectué un virage à 180 degrés. Dans les méthodes de financement dans un premier temps puisque la Team17 semble avoir les reins assez solides et la confiance bien en place pour assurer un développement plutôt tranquille au sein de Playtonic. En terme de temps de développement ensuite puisque le projet semble avoir été réalisé très rapidement comparé au premier Yooka-Laylee. Il faut dire que cette fois-ci le caméléon et la chauve-souris vont devoir régler leur nouveau litige avec Capital B dans une aventure en 2D et non plus en 3D. Pour vulgariser, là où Yooka-Laylee ressemblait à un Donkey Kong 64 dans l’esprit, Yooka-Laylee and the Impossible Lair ressemble à s’y méprendre à un Donkey Kong Country. Une bonne nouvelle sur le papier tant le genre manque aux consoles qui ne sont pas estampillées Nintendo.

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Mais la satisfaction ne s’arrête pas juste à une ressemblance. En réalité ce deuxième jeu mettant en scène ce duo sympathique montre rapidement l’étendue de son potentiel. Le jeu débute par votre arrivée dans le repaire de Capital B pour l’empêcher de mettre à mal le Domiel de Queen Phoebee. Loin d’être à la hauteur, Yooka et Laylee sont alors expulsés de ce repaire «impossible» et voient se disperser une petite vingtaine de niveaux à travers le monde principal. Chaque chapitre représente un niveau qu’il va falloir explorer pour récupérer à chaque fois une abeille soldat qui se sacrifiera dès que vous êtes touché au sein du repaire impossible. Il faudra donc en collecter un maximum (jusqu’à 50) pour aborder cet ultime niveau le plus sereinement possible et contrer sa difficulté bien relevée. Mais avant penser à la victoire finale il faut tout d’abord envisager d’accéder aux différents chapitres, chose qui ne se fait pas de façon linéaire comme dans un plateformer 2D traditionnel. Ici il est nécessaire d’interagir de différentes façons dans le monde principal pour débloquer les chapitres. A la manière d’un Zelda en 2D cette fois-ci, le gameplay du monde principal est bien différent du reste du jeu, et vous demande de vous creuser les méninges pour avancer. Avec des baies de feu, de glace, d’eau et mêmes des bombes, le joueur est amené à ouvrir une multitude de chemins, parfois connectés entre eux, en profitant d’un réel plaisir d’exploration.

Une fois à l’intérieur des niveaux, c’est tout de suite plus classique. A chaque fois que vous vous faites toucher, Laylee s’envole et il faut alors tenter de la récupérer le plus rapidement possible car la palette de mouvements de Yooka devient plus limitée en son absence et le prochain coup reçu devient alors fatal. Les niveaux sont entièrement en 2D, vus de côté, avec divers ennemis aux propriétés propres et souvent placés pour causer des problèmes, mais également pour aider le joueur à récupérer tout un paquet d’objets utiles. Des plumes pour commencer, qui permettent d’acheter des tonifiants trouvés dans le monde principal et dont certains peuvent grandement améliorer le confort de votre aventure, voire la faciliter. Obtenir des chaussures à crampons pour les niveaux de glace, débloquer la possibilité de planer plus longtemps ou activer un aimant à plumes pour les récupérer plus facilement, vous allez vite trouver un grand intérêt à amasser cette précieuse monnaie. Attention toutefois, les tonifiants les plus aidants font également baisser le coefficient de collecte de plumes, et à l’inverse, ceux qui vous donnent un handicap l’augmentent. A côté des plumes, on trouve également les T.W.I.T. Coins. Ces pièces présentes au nombre de cinq dans chaque niveau vont vous mener la vie dure tellement elles sont bien dissimulées. Elles forcent donc à fouiller chaque recoin, d’autant qu’elles sont nécessaires pour payer les péages de Trowzer et donc à accéder à de nouvelles zones du monde principal.

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Globalement, le titre propose donc une alternance continue entre la nécessité de faire (et refaire) des niveaux en collectant ces précieux T.W.I.T. Coins et à débloquer de nouveaux chapitres dans le monde principal. Mais l’autre bonne idée, peut-être la meilleure, c’est la possibilité de débloquer une deuxième forme pour chaque niveau. En modifiant l’environnement autour du chapitre, il est possible de transformer un niveau classique en niveau inondé, glacé, farci d’ennemis, j’en passe et des meilleurs. L’occasion de revisiter un niveau de façon totalement différente grâce à cette idée innovante et à un level-design aux petits oignons. Là où refaire encore et toujours des niveaux à la recherche de ces fameuses pièces aurait pu être rébarbatif, il s’agit ici d’un pur régal. On pourrait également s’étaler pendant des heures sur la bande-son et le travail majestueux de David Wise (Battletoads, Donkey Kong Country, …) et Grant Kirkhope (Donkey Kong Country, Banjo-Kazooie, …) qui rappelle forcément celui réalisé sur la licence de Nintendo, pour notre plus grand bonheur.

On termine en évoquant la durée de vie assez énorme pour le genre, la faute à la nécessité de refaire plusieurs fois les mêmes niveaux, mais aussi au besoin de rechercher les nombreux tonifiants parfois bien planqués dans le monde principal. Un petit côté fan-service bien pensé est également présent par le biais de ces tonifiants justement, avec la possibilité de débloquer des filtres, à l’image de ceux GameBoy ou 4/3 qui nous renvoient quelques années en amont. Bref, Yooka-Laylee and the Impossible Lair est bourré de surprises pour en faire un jeu extrêmement plaisant à jouer, qui pousse constamment à le découvrir un peu plus.

10/10
On ne va pas faire dans l'économie de superlatifs : Yooka-Laylee and the Impossible Lair est un véritable petit bijou de plateforme qui fait preuve d'une précision irréprochable et promet énormément de diversité tout au long de l'aventure proposée. Le jeu transpire de maîtrise à chaque instant et se permet le luxe d'atteindre le niveau d'excellence des meilleurs Donkey Kong Country. Finalement son seul gros défaut réside dans l'absence de mode coopération, mais l'expérience solo est pleinement satisfaisante et offre tellement de plaisir qu'il comblera aussi bien les nostalgiques du genre que les joueurs qui chercheront à le découvrir.

+

  • Précision irréprochable
  • Des idées à revendre
  • Enchaînement des niveaux non-linéaire
  • Tous les niveaux sont revisités
  • Bon courage pour le 100%
  • Bande-son fabuleusement rétro

-

    • Pas de mode coopération