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Star Wars : Le Pouvoir de la Force II

Action | Edité par LucasArts Entertainment | Développé par LucasArts Entertainment

4/10
360 : 29 octobre 2010
24.11.2010 à 07h45 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Star Wars : Le Pouvoir de la Force II sur Xbox 360

Une bouffée d'oxygène dans l'espace, voilà ce qu'était Star Wars : Le Pouvoir de la Force il y a maintenant deux ans. Parvenant avec une certaine réussite à proposer un beat'em all intéressant à jouer tout en faisant souffler un agréable vent de renouveau sur la franchise grâce à un personnage et un scénario inédits, cette énième itération de l'univers de Lucas sa paye aujourd'hui une suite. On prend les mêmes et on recommence ? Non rassurez vous, personne n'a cherché à faire une simple copie de l'épisode précédent. Malheureusement en fait.

Le pouvoir allégé

Les adaptations vidéo-ludiques de Star Wars se suivent et ne se ressemblent pas. Preuve en est faite cette année avec ce Star Wars : Le Pouvoir de la Force 2. La suite de l’épopée de Starkiller ne parvient à aucun moment à dépasser ou seulement égaler son prédécesseur. Au contraire, elle livre une version certifiée digeste tant son contenu, sous tous les angles, affiche une pauvreté déconcertante. Le scénario, pouvant tenir sur un mouchoir en papier dont on aurait retiré les trois quarts, s’ouvre sur le nouveau personnage de ce deuxième épisode. Non, il ne s’agit pas d’une erreur, c’est un nouveau personnage. Il a le même visage, la même voix, le même nom…mais il n’est pas Starkiller. Il est son clone. Bien, si vous lisez toujours ces lignes, c’est que vous n’êtes pas un inconditionnel de la saga parti hurler à l’hérésie. Ce sera même évoqué par un personnage du jeu lui même, on ne peut cloner un Jedi. Alors finalement, clone ou pas clone ? Ce n’est pas très clair mais qu’importe, Starkiller version 2.0 refuse de se soumettre à Dark Vador et ainsi va commencer sa quête, entre vengeance et recherche de réponses sur son identité. Et il n’est pas du genre à se laisser faire si l’on se souvient de l’art avec lequel il maniait le sabre laser auparavant. Star Wars : Le Pouvoir de la Force 2 est un beat’em all, préparez vous donc à tailler en pièce les hordes de soldats qui se dresseront sur votre chemin avec vos deux sabres aux sonorités toujours aussi grisantes. Et pour cela, en bon Jedi, la force sera avec vous et avec le gameplay. Ou du moins, elle va essayer, car elle semble avoir prit un petit coup dans l’aile depuis le dernier épisode. La règle qui veut qu’on ne puisse cloner un Jedi semble s’appliquer aussi au clonage du gameplay.



C’est ce qui frappe au bout de quelques secondes après avoir commencé sa besogne. Il n’y a pas trente six mille façon de combattre au sabre, il y en a étonnamment moins que dans l’épisode précédent. Ne pas rajouter de choses d’un jeu à sa suite est une pratique courante, en retirer est plutôt surprenant. Ainsi les combos se limitent à matraquer un bouton puis terminer avec une autre touche pour un finish différent. Palette seulement diversifiée par la possibilité de faire des combos aériens ou plus simplement par le nombre de fois ou l’on appuie sur la touche de frappe. N’importe quel button masher, même le plus décérébré, propose plus de choses. Et il est également possible d’attraper ses ennemis, ce qui est très voire trop utile face à certains ennemis. Voilà pour ce qui concerne les coups de base, en sachant que cette immense palette de possibilités n’évoluera pas du début à la fin du jeu. Mais ce qui était vraiment intéressant dans le premier Star Wars : Le Pouvoir de la Force me direz-vous, c’était les pouvoirs des chevaliers Jedi. Découper un ennemi c’est bien, en prendre le contrôle, le projeter en arrière ou le forcer par la pensée à se rebeller contre les siens, c’est mieux. Rassurez vous, les pouvoirs sont là. Pouvoir stopper un vaisseau Tie en plein vol, renvoyer un missile à l’envoyeur ou déchainer une onde de choc est toujours aussi jouissif. Leur utilisation est très simple et ils permettent toujours au jeu de se différencier des standards du genre avec cette touche très spéciale et bien intégrée au gameplay. Se différencier, en voilà une idée que les développeurs n’ont pas eu la force d’adopter pour cette suite. Ils semblent s’être adonnés à la facilité. Mais la facilité mène à l’ennui, l’ennui à la frustration, la frustration mène ce pauvre jeu vers le côté obscur de la note.

La force de l’ennui

Avec un gameplay non seulement déjà vu, la faute à un premier épisode, et qui se paye le luxe de faire un retour en arrière, les choses démarrent plutôt mal pour StarKiller. Et rien ne va pouvoir arranger çà. La variété des environnements peut être ? Pensez-vous, au nombre extraordinaire de quatre, des pluies normandes de Kamino jusqu’à l’intérieur d’un vaisseau en passant par les planètes de Cato Neimodia et Dagobah (qui n’est pas vraiment exploitée en plus), Star Wars : Le Pouvoir de la Force 2 n’est pas un modèle de variété. Alors certes, l’ensemble est plutôt bien réalisé, propre et l’action va et vient sans le moindre ralentissement. Les cinématiques sont elles aussi de qualité, quoique peu nombreuses et de toute façon inintéressantes dans le fond, tant l’histoire, aussi peu recherchée soit elle, est mal contée et soporifique. Une réalisation plutôt bonne donc, mais vous imaginez bien, vu le gabarit, qu’il s’agit simplement d’un leurre, d’un arbre cachant une forêt bien boisée. Les développeurs semblent souffrir d’un mal étrange, celui qui pousse à faire du copier/coller de décors jusqu’à l’indigestion. Si le jeu n’était pas par nature linéaire, vous penseriez être perdu tant vous traversez encore et encore ces couloirs, ces salles des machines et sautez sans fin sur ces passerelles qui semblent être copiées à l’infini. Ne cherchez pas non plus du côté des ennemis, ils ne sont pas plus de dix différents, et tous, à l’exception des Stormtroopers de base, sont éliminés de la même manière, sans aucun changement, du début à la fin. Tout semble être un concours de sosies. Des QTE sont bien là pour certains ennemis, mais ils sont toujours les mêmes, en plus d’être totalement inintéressants. Au bout d’un moment, il devient réellement ennuyeux de multiplier sans cesse les mêmes actions et le rythme, l’envie, en prennent un sérieux coup.



Rien ne viendra relever le niveau. Ne cherchez pas de passages dantesques, de moments d’une quelconque émotion. Au contraire le soft s’enlise peu à peu pour nous offrir un affrontement final encore plus ennuyeux que le reste. Il n’est pas rendu pénible par sa difficulté, mais par sa longueur, son rythme d’une lenteur soporifique et ses dialogues dignes d’une série B. Seule l’envie de boucler une bonne fois pour toute l’aventure anime le combat, favorisée par ce sentiment d’y être depuis des jours. Alors que non, le jeu est au contraire très court, beaucoup trop court. Il ne vous faudra pas plus de 6 heures pour en voir le bout. Bien peu, d’autant qu’une fois l’aventure terminée, rien n’incite vraiment à s’y replonger. L’évolution des pouvoirs et des attributs des sabres se résument à trois niveaux d’amélioration pour l’un et diverses spécialités pour l’autre (amélioration des points de vie, de la force ou de la recharge de la barre de pouvoirs par exemple), évolution qui s’effectue par la collecte de différents bonus on ne peut moins cachés. La très grande majorité sera récoltée lors de la première partie tant il est difficile de passer à côté. Mention spéciale au passage sur la planète de Dagobah, qui réinvente le bonus stage pour beat’em all : une bonne dizaine de bonus placés le long du chemin, sans piège aucun non, pour un niveau dont la durée n’excède pas les deux minutes. Si on y avait accédé par un tuyau on aurait cru sans problème jouer à Mario. Une désillusion de plus lorsque l’on repense au premier épisode et ses bonnes idées. Vous pourrez éventuellement tenter de rentabiliser votre achat en essayant de relever quelques défis, comme empêcher les ennemis d’atteindre la sortie ou traverser une zone le plus vite possible. Rien de bien engageant mais ces défis ont le mérite d’être là. Et puisque nous évoquons les quelques choses qui ne fâchent pas, le titre parvient à sauver l’honneur par sa bande son, connue mais au moins efficace, entre quelques airs classiques de la saga et compositions discrètes mais agréables.

Ainsi va Star Wars : Le Pouvoir de la Force 2, beat'em all simple et simpliste, qui a délaissé ses vertus du passé pour offrir une expérience sans saveur. Jamais le jeu ne saura afficher un sursaut d'orgueil durant cette aventure qui laisse un sentiment plein de paradoxes : très courte mais si fade qu'elle semble par moments s'éterniser. On espère tout le long voir autre chose, même des tentatives ratées, qui auraient eu au moins pour effet de nous prouver que les développeurs ont cherché à créer de la nouveauté. Mais non, rien de spécial à l'horizon. A part peut être la déception de voir une adaptation de l'univers Star Wars si prometteuse sombrer dans la banalité. Pas mauvais mais terriblement générique, qualificatif incompatible lorsque l'on parle de Star Wars. Que la force soit avec le prochain épisode.

+

  • Graphiquement agréable
  • Bande son efficace

-

    • Gameplay limité...
    • ...en plus de s'être appauvri entre deux épisodes !
    • Très court...
    • ...mais tellement ennuyeux !