1st Look

29.07.2003 à 09h40 par

Rainbow Six 3

C’est en grandes pompes qu’Ubi Soft a présenté hier Rainbow Six 3 (R63) à la presse européenne. Dans des locaux que ne renieraient pas les esthètes les plus chevronnés, nous avons ainsi pu découvrir le prochain volet de la série écrite par Tom Clancy (l’auteur parano qui n’a jamais compris que Sting chante un jour « Russians love their children too »). Comme il s’agit d’une exclu Xbox de fin d’année (la version PS2 est en cours bien évidemment, i.e. Splinter Cell), vous vous doutez bien que nous ne nous sommes pas faits prier, d’autant plus que l’équipe de développement avait fait le déplacement depuis « tabernacle land ».

A vos ordres, et schnell !

Après avoir pu admirer la superbe intro intégralement en images de synthèse (réalisée par le responsable de Demolition Man), deux game designers nous ont fait le plaisir de nous exposer les possibilités offertes par leur bébé. Déjà premier point, pour les 3 du fond qui ont zappé les infos des derniers mois, le jeu se joue en équipe de 4 : vous, un français, un allemand et un anglais. Je passe sur leurs noms respectifs, qui laissent peu de doute sur la créativité intrinsèque des québécois, pour en venir aux faits : vous êtes Dieu, et ils obéissent. Ces gars là peuvent tout faire, tout accepter (dommage que les femmes ne soient pas être aussi dociles ma foi… on se détend je plaisante), et surtout mourir pour leur nation et La Cause (ah ah ah…). Ainsi libre à vous de les envoyer au front se faire massacrer à votre place, ou de leur attribuer les tâches ingrates. Nul doute que le système d’ordres réveillera vos instincts de despote. Pour ce faire, vous pouvez choisir parmi un panel d’actions conséquent (aller au front, couvrir l’attaque, sécuriser une pièce ou des otages, défoncer une porte etc.), poussant le vice jusqu’à proposer des actions « programmées ». Par exemple, vous pouvez ordonner à votre escouade de se positionner devant une porte et d’attendre le signal « zulu », vous placer devant la porte d’à côté, et au moment où vous souhaitez attaquer confirmer l’action en ordonnant « Zulu !! ». S’en suit une trépidante aventure, avec massacre de terroristes dans tous les sens et plaisirs sadiques à la clef.

Mais articule bordel !

Ceci étant, le plus intéressant reste la compatibilité avec le Xbox Communicator… Car, et j’en arrive à mon deuxième point, votre équipe est entièrement contrôlable par le doux son de votre voix, à la Socom US Nay Seals sur PS2. Certes nous le savions déjà, mais bigre que c’est tripant une fois le pad en main et le casque posé sur les oreilles ! Pour vous dire, c’est tellement bien pensé qu’il n’est pas nécessaire de calibrer quoi que ce soit, et vous pouvez attaquer directement sans passer par la case relou des savanes (certes il reste de petits réglages à effectuer d’ici la version définitive, mais le résultat est déjà très efficace). Seul petit impératif, il vous faudra toujours pointer en direction de la chose en rapport avec votre ordre (direction, personne, élément du décors…) pour qu’apparaisse un petit indicateur visuel notifiant l’ouverture des cages à miel de vos coéquipiers. Cela demande un léger temps d’adaptation, car il n’est pas habituel de pointer vers le bas lorsqu’on veut ordonner un truc. Mais au final, le résultat est là : on tripe à mort et l’action est super immersive. A noter qu’il sera possible de jouer sans le mode vocal (en n’utilisant que le bouton de la manette), ou encore de se procurer le casque sans pour autant s’abonner au Live (un pack est prévu).

Evidemment, pour en arriver à ce résultat, la réalisation se devra d’être à la hauteur…

Major, je vous félicite pour la réalisation Major

Comme vous le savez donc, cet épisode ne sera pas un portage bête et méchant de Raven Shield, bien au contraire. Il s’agira d’un jeu entièrement pensé pour les consoles, et plus particulièrement pour la Xbox (si si j’vous jure !). En fait, pour comprendre ce qu’il reste de Raven Shield, c’est assez simple. Vous jetez un œil à la jaquette PC, vous trouvez le logo avec écrit Rainbow Six 3, et vous comprenez que la similitude s’arrête là… J’exagère un peu, mais le jeu n’a plus grand chose à voir avec son homologue PC, ne serait-ce qu’au niveau du gameplay simplifié.

Graphiquement, R63 s’appuie sur le moteur graphique de Splinter Cell, avec à la clef une des environnements riches, joliment texturés, et surtout une intéressante gestion des lumières (même si celles-ci ne revêtent plus le côté stratégique si cher à Sam Fisher, en raison de la présence de trop de personnages à l’écran). Donc si vous aviez des doutes sur le rendu final, ils peuvent se dissiper, vu qu’en plus de cela les deux niveaux qui nous ont été présentés, à savoir Alcatraz et les Alpes, bénéficiaient d’un design particulièrement réussi. Les détails fusent à l’écran, et pour parfaire le tout le son rehausse encore l’immersion d’un cran, avec une utilisation déjà excellente du processeur Dolby Digital de la Xbox (et pourtant tout est encore en développement et en cours d’amélioration). On retrouve par ailleurs de nombreux effets de particules et de fumée, des effets pyrotechniques convaincants, des interactions avec des éléments souples de qualité (comme dans Splinter Cell) et des animations assez classes (surtout celles de votre escouade). En revanche, il faut avouer que la modélisation des visages fait dépassée, et qu’on a du mal à trouver une quelconque utilisation du bump mapping.

Les détails qui tuent…

Concernant l’immersion, parlons des détails qui nous ont fait plaisir à voir et à entendre. Vos armes déjà, entièrement animées et subissant les effets du décors (on nous a d’ailleurs promis un stage sous la pluie, avec des éclaboussures sur votre excroissance mortelle), et surtout nombreuses. La plus impressionnante reste le fusil à grenade, qui d’une explosion surpuissante crame tout ce qui se trouve dans un rayon de 5 mètres, avec des volutes de fumée verte virant vers les teintes de rouge (résultante d’une réaction chimique entre le souffre et l’oxygène), donnant au massacre un ton artistique. Avec R63, la guerre c’est «bô» ! On notera également le viseur rouge du plus bel effet, genre verre irisé, le fait que lorsqu’on regarde de côté le personnage se penche au lieu de glisser, la possibilité d’ouvrir les portes en douceur pour ne pas faire de bruit, le zoom de la carte qui s’adapte à votre mouvement (plus vous bougez plus celui-ci est lointain), les effets de lumière gérant superbement les ombres portées (moteur de Splinter oblige), les modes vision thermique et vision de nuit aussi performants que ceux de Sam Fisher, l’ambiance sonore excellente (avec des cris de douleur plus vrais que nature… d’ailleurs pour l’anecdote il paraît que ça a été très comique à enregistrer), le fait que votre équipe utilise toujours le même équipement que vous (ce serait con d’entrer avec un silencieux et de voir l’allemand tout ruiner avec son Fa Mas), le moteur physique des corps géré à la manière de Metal Gear Solid 2, les tripes qui restent colées au mur… j’en passe et des meilleures (ouf ! respirez !). Les développeurs ont le sens du détail, et ça fait plaisir à voir.

C’est fun la guerre, surtout en réseau

Ceci dit ne vous méprenez pas, ce souci du détail n’a pas été pensé pour faire de R63 une simulation. En fait, le jeu autorise énormément d’approximations, qui peuvent parfois décevoir de prime abord (on se dit que certains passages ne sont pas très réalistes). Mais au final, l’ambition des développeurs, à savoir produire un jeu fun et non prise de tête, ne semble pas trahie. Certes pour le moment il reste des réglages à effectuer, concernant notamment l’IA des terroristes (un peu trop scriptée et trop peu adaptative), des petits bugs, ou encore le système vocal qui n’aura pas le droit à l’erreur à la sortie du jeu (en version pré beta on peut lui pardonner quelques accrocs, mais pas en version définitive).

En revanche, s’il est un point inattaquable, c’est bien l’utilisation du Live. Car comme le soulignent les développeurs, ils se sont intéressés à chaque atout du système. Ainsi, on pourra trouver du contenu téléchargeable, comparer ses scores sur le piédestal mondial des champions de l’infiltration, et surtout jouer à différents modes de 4 à 16 joueurs. A 4 vous pourrez profiter d’un mode coopératif pour terminer l’aventure et ses 14 niveaux, alors qu’en deathmatch vous pourrez être jusqu’à 16 à défoncer du Liver sur l’une des 5 maps dispos, avec en sus un team deathmatch à 8 contre 8. Ajoutez à cela la possibilité de linker jusqu’à 16 consoles entre elles, et vous voilà devant un jeu qui semble proposer à la fois un vrai contenu solo et un puissant contenu multijoueurs. La seule ombre au tableau reste l’absence de mode en écran splitté, qui en attristera plus d’un.

Pour clore cette preview (qui ressemble presque à un test il est vrai), parlons un peu de l’avenir (ouaaah). Prévu pour novembre prochain, Rainbow Six 3 a tout pour réussir durant la période des fêtes, et Ubi Soft semble bien parti pour une nouvelle fois briller sur Xbox. Il reste 1 mois et demi de développement pour parfaire le bébé, et on sait d’ores et déjà que certains détails devraient faire leur apparition, comme par exemple des évènements contextuels (on nous a mentionné l’apparition d’un hélico pour nous ravitailler, entre autres), ou encore des améliorations de l’immersion par le casque (avec la possibilité d’entendre non pas ses coéquipiers par les enceintes mais par le casque lui-même). Par ailleurs, les développeurs travaillent d’arrache pied sur l’IA, le son et même encore les graphismes. Comme on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et j’avoue avoir un peu de mal à croire que le jeu sera parfait à sa sortie (notamment concernant l’IA). Mais une chose est certaine : Rainbow Six 3 sera excellent, avec une licence qui fait rêver plus d’un éditeur, et proposera surtout un gameplay vraiment béton. Il a déjà à ce stade de très beaux arguments à faire valoir, et nul doute qu’il en excitera plus d’un à sa sortie. Surtout que pas mal de surprises devraient faire surface à la sortie du jeu...

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