PGR 2 : Tour d’Europe
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NURBURGRING
Le Nürburgring est l’anneau (“ring” en allemand) de
Nürburg, une localité allemande à moins de 200 km de la frontière française, à
proximité de la Belgique et du Luxembourg, non loin de Bonn et Cologne
(Köln).
Au début du siècle dernier, les industriels sont soucieux
de favoriser par tous les moyens l’essor de l’automobile. Il s’agit d’un secteur
vital, entraînant avec lui des milliers d’emplois (sidérurgie, caoutchouc,
pétrole…).
La plupart des pays industrialisés créent donc des circuits qui
ont pour objectif de permettre aux ingénieurs de procéder à des tests « grandeur
nature » et d’organiser des compétitions afin de populariser ce nouveau mode de
transport. Alors qu’on construit Montlhéry en France, les Brooklands en
Angleterre ou Monza en Italie, en Allemagne, c’est le « Ring » qui voit le jour
en 1927. Il s’agit d’un circuit monumental dont les 2 boucles font au total plus
de 28 km ! En regard, les circuits de F1 actuels ressemblent à des nains.
Après plusieurs modifications du circuit, le Ring est remis
totalement à neuf en 1971. Le bitume est refait. A quelques endroits, on élargit
un peu les voies. Mais les boucles ne perdent pas leur esprit. La tracé reste
sensiblement le même, avec ses fameuses courbes.
Parmi les grandes heures de
la course auto au Nurburgring, citons la victoire de Fangio en 1957 qui
surclassa ses adversaires (dont les Ferrari pourtant largement en avance au
départ) et empocha son 5ème titre mondial en 7 ans dans la foulée. A l’issue de
la course, il déclara : « Même maintenant, j’ai peur quand je repense à cette
course. J’avais conscience de ce que faisais et des risques encourus.
Nurburgring était mon circuit favori ; je l’aimais dans son ensemble et je crois
que ce jour-là je l’ai vaincu. Un autre jour, c’est lui qui m’aurait vaincu
peut-être, qui sait ? J’avais atteint les limites de la voiture, je les avais
peut-être même dépassées. Je n’avais jamais piloté de cette manière et je savais
que c’était la dernière fois. »
En 1968, Jackie Steward, parti 6ème, remonta
un à un ses adversaires, dont la Ferrari de pôle après une course de légende
qu’il remémore ainsi : « Si je n’avais pas remporté un Grand Prix au
Nurburgring, quelque chose aurait manqué à ma carrière. Une bosse après l’autre,
187 virages… Le nombre de fois où j’ai remercié Dieu à la fin d’un tour! Je ne
m’imagine pas faire un tour du ‘Ring de plus que nécessaire. Cela donne
énormément de satisfaction mais que personne ne me dise qu’il a adoré le
circuit. Il serait un menteur ou alors il ne l’aurait pas parcouru assez vite.
Ce circuit, je le préfère par une froide nuit d’hiver devant un feu de cheminée.
Je me souviens clairement de toutes les distances de freinage et des changements
de vitesse, et c’est sûrement de cette manière que j’ai effectué le parcours
sans une seule erreur. »
Malgré des concessions aux nouveaux critères de sécurité, un
grave accident se déroule en 1976 : celui de Nikki Lauda. La F1 quitte
définitivement l’antique Ring. Un nouveau circuit de 4,5 km est aménagé juste à
côté de la grande boucle en 1983. Les amateurs de pilotage l’estiment aseptisé
et formaté. Trop classique. Sans âme.
Mais la grande boucle continue d’être utilisée aujourd’hui pour
des épreuves d’endurance (type « 1.000 km »). Et surtout, moyennant un ticket,
vous pouvez accéder au circuit avec votre tuture ! Vroum ! Vroum !
On remercie Guevara pour la rédaction de ces
mini dossiers !